Sur l'historicité de Jésus-Christ : pourquoi tant de haine ?

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Sur l'historicité de Jésus-Christ : pourquoi tant de haine ?

Sans même qu'il soit question d'avancer des arguments témoignant de l'existence réelle de Jésus-Christ, le simple fait d'émettre l'idée qu'il vécut réellement en Palestine, et quel que soit le media utilisé, on assiste alors assez souvent à une véritable levée de boucliers, les adversaires de cette idée pouvant même aller jusqu'à l'insulte – j'en ai fait l'expérience -. Suite à ce type de déclaration, et passé le moment paroxystique d'une certaine forme d'hystérie, on a alors droit à un long chapelet d'explications plus tordues les unes que les autres, provenant, curieusement, de tous les coins de la planète, et qu'il nous faut avaler en serrant les poings. On en vient alors à conclure, à mon avis trop rapidement, que de telles réactions ne sont, ni plus ni moins, que la conséquence de la longue tradition anti-cléricale française, d'une laïcité mal comprise trop bien imprégnée dans l'inconscient collectif, et d'un rejet systématique de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une religion. Eh bien on se trompe complètement !

 Une différence de traitement totalement injustifiée

Mais affirmez, même sans arguments sérieux, que tel ou tel prophète ou guide spirituel de n'importe quelle autre tradition religieuse a bien existé, et vous ne rencontrerez aucune difficulté à en faire accepter l'idée. Tout au plus quelques silences polis, plutôt rares, vous montreront que vous n'êtes pas suivi, mais c'est tout. Refaites l'expérience autant de fois qu'il faudra en l'étendant même jusqu'aux leaders présumés des mouvements spiritualistes les plus fantasmatiques qui peuplent le vaste univers du New-age, et vous recueillerez l'assentiment le plus large. Essayez, par exemple, de soutenir que le prophète Mohammed a bien existé, tout le monde sera d'accord avec vous. On se trompe donc totalement puisque nous sommes bien en présence d'une virulente réaction essentiellement anti-chrétienne, et pas autre chose. Ne pouvant accepter l'idée qu'une telle différence de traitement ne pouvait être que le fruit du hasard, j'ai fini, comme d'autres avant moi, à fortement soupçonner qu'un tel unanimisme ne pouvait découler que d'une volonté supérieure de cacher par tous les moyens, la place véritable qu'occupe le Christianisme dans l'évolution spirituelle de l'humanité.

Pourquoi donc ?

Je suppose que cela est dû à ce que le Christianisme ne saurait être réduit à n'être qu'une religion parmi tant d'autres. En effet, la profondeur de son enseignement le plus intérieur, le mode même de sa diffusion surnaturelle, son incontestable œcuménicité, lui conservent, plus que jamais, une légitimité certaine à conduire les hommes dans les prochains siècles ; certes non pas par le niveau de la Révélation auquel on s'est arrêté jusque là, mais en rajoutant à celle-ci une partie de son volet le plus caché et violemment combattu de tous temps, la Gnose, seule apte à relever le défi de l'avenir. Doit-on alors arriver à la conclusion que c'est bien sa réelle supériorité en tant que doctrine, non seulement religieuse, mais aussi métaphysique, que l'on s'évertue avec tant d'énergie, depuis des siècles, à cacher ?

Un oubli bien étrange

 Il est aussi important de remarquer que pratiquement aucun, parmi les ardents et très nombreux détracteurs de l'existence du Sauveur, n'évoque l'autre volet de la réalité christique, à savoir celle du Christ cosmique, ceux-ci n'argumentant que sur l'impossibilité de son passage terrestre tel qu'il est décrit par les évangiles. Pourtant, comme l'a bien précisé Jésus lui-même par des paroles énigmatiques, fort peu comprises même par les clercs, le Christ tient bien une position centrale dans l'univers, tant dans l'espace que dans le temps. C'est pourquoi Jésus disait de lui-même : « En vérité, en vérité, je vous le dis : Avant qu'Abraham fût, je suis » (Jean 8 : 58) et « Moi, je suis l'Alpha et l'Omega, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (Apocal. 22 : 13) affirmant ainsi sa réalité cosmique permanente en tant que source de vie, matérialisée par tous les Soleils, position à laquelle ne sauraient prétendre les autres prophètes et conducteurs de peuples. Est-ce donc cela qu'on cherche à cacher ? Non, il doit y avoir autre chose...

Mais que cherche-t-on encore à cacher ?

Il est vrai qu'une connaissance approfondie de ses attributs de pilier majeur de la vie cosmique, risquerait de mener à la perception de la véritable nature du Mal, et, de fil en aiguille, à la raison d'être même de la présence du genre humain sur la terre. Est-ce donc cela qu'on veut cacher ? Peut-être. Et si l'approfondissement de la Gnose chrétienne permettait de découvrir la localisation et le rôle d'un Mal qui ne saurait agir en dehors de la volonté divine ? Des Églises qui, de tous temps, se sont toujours liguées pour menacer de l'Enfer éternel ceux qui voulaient braver les diktats théologiques, en manifestant quelques velléités de sonder la profondeur des mystères, laisse assez songeur. Et si de telles recherches mettaient en pleine lumière un Mal sans l'existence duquel, l'homme, soustrait à ses attaques, finirait par s'assoupir et ne saurait franchir une à une les étapes de son éveil à une conscience plus haute, devenant ainsi incapable d'atteindre le degré à lui toujours assigné de sa déification ? Et si de telles connaissances pouvaient permettre de découvrir qu'au niveau de notre monde, de notre Mixtus Orbis, l'espèce humaine  est tenue à jouer un rôle dont elle est encore loin d'être prête à découvrir la nature ? Et si l'approfondissement de cette doctrine permettait de percevoir la réalité terrestre d'un Mal qui a ses servants, innombrables, peut-être en chair et en os, ses centres de commandement, sa direction générale ? Si toutes ces suppositions devaient refléter la réalité de notre univers, alors oui, il nous serait possible de comprendre, tout en le relativisant, l'anti-christianisme viscéral de notre époque et même, peut-être l'approuverions nous en partie.

Le Mal aujourd'hui

Le lecteur commencera à percevoir pourquoi l'incarnation du Fils de Dieu doit être absolument niée, combattue avec la dernière énergie, et par les moyens les plus radicaux, comme ceux qui ont été mis en branle récemment avec les flots de réfugiés prêts à engloutir l'Europe, et qui ne sont pas autre chose que le dernier round d'une attaque métaphysique séculaire contre la Vérité et la Vie et à laquelle nous sommes d'ores et déjà sommés d'opposer la plus grande résistance. Saurons-nous relever le défi, sachant que c'est notre propre vide spirituel abyssal qui a provoqué ce début d'invasion ? La soudaineté de cette attaque, son ampleur historiquement inégalée, ne sont que la triste conséquence d'un profond déséquilibre numérique que nous avons laissé s'installer entre ce qu'on peut appeler, pour schématiser, les forces du Bien et celles du Mal. Malgré le profil éminemment catastrophique de ces événements, et des conséquences dramatiques qu'ils ne manqueront pas de produire, ceux-ci restent ni plus ni moins qu'une épreuve supplémentaire collective que l'homme doit surmonter à partir de maintenant pour prétendre continuer sa route. Aucune situation n'étant irrémédiable, il existe toujours une porte de sortie, encore faut-il la connaître et, quand on la connaît, encore faut-il vouloir l'emprunter...

Signes annonciateurs d'un puissant renouveau du Christianisme

L'expérience mystique de Saint Paul sur le chemin de Damas illustre un phénomène connu de la psychologie, selon lequel, lorsque l'acmé d'une opposition violente à une croyance religieuse a été atteint, celui-ci se trouve bien proche d'un retournement des choses se traduisant par une conversion de masse ou un retour général à une pratique religieuse fervente. L'a-t-on déjà atteint ? Quoi qu'il en soit, le terrible sacrifice des chrétiens d'Orient œuvre déjà puissamment à ce retournement.

Une preuve, parmi tant d'autres, de l'historicité de Jésus-Christ

Il serait trop long de citer tous les éléments de la recherche historique entreprise prouvant l'existence de Jésus. Personnellement, je m'en tiens à celui qui me semble le plus significatif et que j'ai puisé dans le tome 3 de l'ouvrage de Boris Mouravieff, Gnôsis (étude et commentaires sur La Tradition ésotérique de l'Orthodoxie orientale) qui cite L'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, comme source de renseignements dont on dispose sur les premiers siècles du Christianisme  : « Il s'agit d'un échange de lettres entre Jésus et le roi Abgar le Noir, personnage parfaitement historique qui régna d'abord à Edesse de l'an 4 avant Jésus-Christ à l'an 7 après JC, puis de nouveau de 13 à 50 après Jésus-Christ. Voici ce que rapporte Eusèbe :

« ...Le roi Abgar qui régnait de manière très distinguée sur les nations au-delà de l'Euphrate, était alors consumé par de terribles souffrances corporelles incurables, du moins selon la puissance humaine. Lorsqu'il apprit le nom illustre de Jésus et ses miracles, unaniment attestés par tous, il devint son suppliant et lui fit porter une lettre pour lui demander la délivrance de son mal. Jésus n'obéit pas alors à ses appels, mais il l'honora d'une lettre particulière, lui promettant d'envoyer un de ses disciples pour guérir sa maladie et le sauver avec tous ses sujets. La promesse fut accomplie pour le roi peu de temps après. En effet, après que Jésus fut ressuscité d'entre les morts et monté aux cieux, Thomas, un des douze Apôtres, envoya à Edesse, par un mouvement divin, Thaddée, qui était lui aussi compté au nombre des soixante-dix disciples du Christ, comme héraut et évangéliste de la doctrine sur le Christ. Par lui toutes les promesses reçurent leur accomplissement : on a de cela un témoignage écrit, emprunté aux archives d'Edesse, qui était alors la ville royale. C'est en effet dans les documents publics du pays, qui contiennent les actes anciens et ceux du temps d'Abgar, que l'on trouve cette histoire, qui a été consevée depuis lors jusqu'à présent. Il n'y a rien de tel que de prendre connaissance des lettres elles-mêmes, empruntées par nous aux archives et traduites littéralement du syriaque en ces termes :

 Copie de la lettre écrite par le toparque Abgar à Jésus et à ce dernier envoyée par le courrier Ananias à Jérusalem :

 « Abgar, fils d'Ouchmanas, toparque, à Jésus bon Sauveur manifesté à Jérusalem, Salut.

J'ai entendu parler de toi et de tes guérisons, que tu accomplirais sans remèdes ni plantes. A ce qu'on dit, tu fais voir les aveugles et marcher les boiteux ; tu purifies les lépreux ; tu chasses les esprits impurs et les démons ; tu guéris ceux qui sont frappés de longues maladies ; tu ressuscites les morts. Ayant entendu tout cela à ton sujet, je me suis mis dans l'esprit que, de deux choses l'une : ou bien tu es Dieu, et, descendu du ciel, tu fais ces merveilles ; ou bien tu es le fils de Dieu faisant ces merveilles. C'est pourquoi je t'écris maintenant et je te demande de prendre la peine de venir à moi et de guérir l'infirmité que j'ai. Car j'ai encore appris que les Juifs murmurent cntre toi et te veulent du mal. Ma ville est très petite, mais honorable, et elle nous suffira à nous deux. 

« Telle est la lettre écrite par Abgar, qu'éclairait alors quelque peu la lumière divine. Il vaut la peine de lire la lettre qu'écrivit Jésus et qui fut apportée à Abgar par le même courrier. Elle est courte, sans doute, mais pleine de sens. En voici le texte :

« Réponse de Jésus, envoyée au toparque Abgar par le courrier Ananais.

« Heureux es-tu d'avoir cru en moi sans m'avoir vu. Car il est écrit de moi que ceux qui m'on vu ne croiront pas en moi, afin que ceux qui ne m'ont pas vu croient et vivent. Quant à ce que tu m'écris de venir à toi, il faut que j'accomplisse ici tout ce pour quoi j'ai été envoyé, et qu'après avoir ainsi accompli je retourne à celui qui m'a envoyé. Et lorsque j'aurais été élevé, je t'enverrai un de mes disciples pour te guérir de ton infirmité et te donner la vie, à toi et à ceux qui sont avec toi. »

« A ces lettres étaient joints les textes qui suivent, en langue syriaque :

« Après l'ascension de Jésus, Judas, qu'on appelle Thomas, envoya à Abgar l'apôtre Thaddée, un des soixante-dix. A son arrivée, celui-ci demeura chez Tobie, fils de Tobie. Lorsqu'on entendit parler de lui, on signifia à Abgar qu'un apôtre de Jésus était là, selon qu'il avait promis. Thaddée avait donc commencé à guérir toute maladie et toute langueur par la puissance de Dieu, de sorte que tous étaient étonnés. Et lorsque Abgar apprit les merveilles et les miracles qu'il faisait, les guérisons qu'il accomplissait, il lui vint la pensée qu'il était celui dont Jésus lui avait écrit : Lorsque j'aurai été élevé, je t'enverrai un de mes disciples qui guérira tes souffrances »

« Abgar demanda à Thaddée : Es-tu en vérité disciple de Jésus, le fils de Dieu qui m'a dit : 'Je t'enverrai un de mes disciples qui te guérira et te donnera la vie ?' Thaddée dit : Puisque tu as cru fortement en celui qui m'a envoyé, c'est pour cela que j'ai été envoyé près de toi comme tu auras cru. Et Abgar répondit : J'ai cru en lui tellement que j'aurais voulu prendre une armée et détruire les Juifs qui l'ont crucifié si je n'en avais pas été empêché par l'empire romain. Et Thaddée dit : Notre Seigneur a accompli la volonté de son Père, et après l'avoir accomplie, il est retourné auprès du Père. Abgar lui dit : Et moi aussi j'ai cru en lui et en son Père. Et Thaddée dit : A cause de cela j'étends la main sur toi en son nom. Lorsqu'il l'eut fait, aussitôt le roi fut guéri de sa maladie et des souffrances qu'il éprouvait. »

Pierre Audabram