Sur l’Iran, Londres prend rudement ses distances de Washington

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Un membre du cabinet, la baronne Elisabeth Symons qui a rang de ministre et est chargée du Moyen-Orient dans le gouvernement Blair, a clairement affirmé, le 27 avril, que le Royaume-Uni ne soutiendrait pas une action militaire américaine contre l’Iran. Symons parlait à une conférence sur la politique extérieure britannique après l’élection du 5 mai, au Royal Institute of International Affairs. Symons a affirmé que, si elle pensait que les USA n’avaient pas ce projet à sa connaissance, en tout état de cause, « absolutely, if there were, no we would not support them. »

Les Britanniques (Straw notamment) avaient déjà indiqué qu’ils ne voulaient que la voie diplomatique pour régler la question du programme nucléaire de l’Iran (ils négocient dans ce sens avec les Iraniens aux côtés des Français et des Allemands). Cette fois, c’est un pas de plus, extrêmement clair : le refus catégorique de soutenir une éventuelle initiative capitale de la politique extérieure US.

Il ne fait aucun doute qu’il faut placer cette prise de position britannique dans le débat essentiel, en cours à Londres, dont l’effet pourrait être, s’il est mené à son terme, un bouleversement de la politique extérieure britannique. L’enjeu est colossal, comme on le signalait hier en rapportant les propos d’un ancien officiel britannique, Tony Edwards (ancien patron de l’office des exportations de défense). Il s’agit de rien moins que la possibilité d’une rupture stratégique avec les USA, au profit d’un rapprochement décisif de l’Europe (c’est-à-dire de la France essentiellement, pour ces matières stratégiques).


Mis en ligne le 29 avril 2005 à 11H55