Sympa pour les “Tuniques rouges”

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Un peu à court d’arguments ces derniers temps, avec un Congrès pas vraiment sympa, des Irakiens récalcitrants et des Iraniens peu coopératifs pour le casus belli, GW a décidé de renouveler sa garde-robe. La “guerre contre la terreur”, alias “Long War”, un temps grimée en nouvelle Seconde Guerre mondiale, est l’objet cette fois d’une grande transmutation, en un mot la plus grande transmutation possible. Elle devient l’équivalent de la Guerre d’Indépendance, c’est-à-dire the Revolutionary War.

Voici ce qu'on nous en dit, hier sur RAW Story :

«On Presidents Day, George W. Bush took the opportunity to compare America's war for independence to Bush's war on terror.

»Visiting Mount Vernon, the home of George Washington, to honor the holiday, Bush said that “Washington's Revolutionary War leadership inspired generations of Americans ‘to stand for freedom in their own time,’” Steve Holland writes for Reuters.

»“Today, we're fighting a new war to defend our liberty and our people and our way of life,” the president said, according to Reuters. “And as we work to advance the cause of freedom around the world, we remember that the father of our country believed that the freedoms we secured in our revolution were not meant for Americans alone.”»

L’image et le symbolisme semblent parfaits pour le but que poursuit GW, qui est de ranimer les énergies en leur donnant un sens. L’analogie historique, elle, présente quelques inconvénients. Il n’est pas sûr que les spécialistes de la communication, qui sont à la fois peu intéressés par l’histoire et encore plus américanistes que le courant (donc indifférents au Rest Of the World), s’en soient avisés.

• Les USA ont, pour l’instant, un grand allié dans la guerre contre la terreur. Pourraient-ils lui faire partager cette analogie historique, alors que cet allié deviendrait l’ennemi, les “Tuniques rouges” contre lesquelles Washington se battit à Bunker Hill et à Yorktown ? C’est-à-dire que Tony Blair deviendrait, selon cette analogie, le Ben Laden des Américains.

• … Et l’allié privilégié deviendrait la France. L’on voit bien que Sarkozy a le nez fin.

Ne perdez pas de vue ce bouleversement de communication. Parfois et même souvent, les grandes décisions stratégiques se prennent à partir d’un livre d’images. Si le livre montre Washington et La Fayette terrassant George III, le roi-fou, au lieu de Churchill-Eisenhower contre l’infâme moustachu, cela peut aller loin.


Mis en ligne le 20 février 2007 à 14H01