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4995• Description du chaos semé par Ukrisis autour d’elle, comme autant de cercles concentriques allant s’élargissant. • Les Européens sont en première ligne, stupidement contraints par eux-mêmes de « suivre l’agenda fixé par Washington au détriment de leurs propres intérêts ». • ... Sauf, peut-être bien, les Britanniques ! • En Inde, Boris Johnson a confié « tristement » qu’il serait temps de considérer une victoire russe comme « une possibilité réaliste » et d’en tenir compte, contredisant ainsi la narrative US. • dde.org avec Luciano Lago et M.K. Bhadrakumar.
Peut-on arriver à faire du chaos une symphonie ? “On” peut le faire ! “On”, c’est notre fameux et bien-aimé bloc-BAO qui parvient à liquider une civilisation quasi-millénaire avec une maestria propre à impressionner le Très-Haut Lui-même. (Quant au Diable, n’en parlons pas : il en rit déjà avant d’en “rire encore”, – bref, il ne sait plus, le pauvre diable.)
Pour être juste, il faut préciser qu’il y a, dans ce bloc-BAO, l’un ou l’autre acteur exceptionnel dans l’ordre de la manœuvre sans vergogne, et l’on ne sera pas plus surpris que cela de nommer le Royaume-Uni. Cette grande nation au passé luxuriant se révèle à nouveau, à cette occasion, telle que dans sa grande tradition que certains nomment “habileté” et d’autres “perfidie”. Il semble bien que le mirobolant Boris Johnson ait réussi la transmutation-adaptation de l’héroïque et impérial ‘Britain Rules the Waves’ en un habile et décisif ‘Britain Rules the Narrative’; c’est dans tous les cas ce que nous présente notre vieux “sage indien” M.K. Bhadrakumar, décrivant la visite du Premier ministre de Sa Majesté à Delhi.
Le PM, visitant l’ancien joyau de la Couronne britannique, réussit à renverser complètement la vapeur, passant d’un étonnant “Nous avons coincé les Russes, ils vont être obligés de perdre” à un surprenant “Nous avons coincé les Russes, ils vont être obligés de gagner”. Qui plus est, Joe n’avait même pas été mis au courant, comme le constate Bhadrakumar :
« La diplomatie britannique a ceci d'extraordinaire qu'elle cherche continuellement à garder une longueur d'avance et à apporter une valeur ajoutée à son tuteur d’outre-Atlantique, les États-Unis. »
Auparavant, et pour bien fixer le climat général où s’amorce cette volte-face, on consacrera quelques minutes à lire un texte excellent, court et d’une netteté tranchante, sur la situation générale du bloc-BAO à la suite de ses remarquables manœuvres destinées à en finir une fois pour toutes avec l’épouvantable Poutine. C’est du grand art, où l’on voit confirmer l’extraordinaire arrangement symphonique de la situation du monde inspiré par l’Occident du bloc-BAO, en un chaos d’une rare élégance.
La description est de Luciano Lago, en traduction française sous le titre « Au bord de la rupture? L'effondrement du dollar et des alliés des États-Unis », sur le site ‘Euro-Synergies’ du 22 avril 2022, une sorte de “Courage, fuyons” ou de “fermez les rideaux des fenêtres, et faites ‘tchouc-tchouc’ comme si le train continuait à avancer” (blague sur le sort du communisme du temps [1981-1982] de Brejnev agonisant).
« Le partenariat transatlantique continue de vaciller ouvertement : les alliés se chamaillent sur l’instabilité du dollar et les sanctions contre la Russie. Selon le représentant du département du Trésor américain, Wally Adeyemo, un autre problème des initiateurs des sanctions contre la Russie est l’incapacité de parvenir à un compromis sur la question des restrictions économiques contre la Fédération de Russie. La guerre des sanctions lancée contre l’économie russe est devenue une véritable pomme de discorde entre des alliés autrefois solides : les pays de du collectif occidental, l’UE en particulier.
» La situation atteint le point où l'absence de consensus peut même conduire à la désunion du système économique mondial, dont ces pays sont les principaux acteurs. De telles prédictions sont ouvertement exprimées par certains alliés européens des États-Unis qui, dans le cadre d'une politique étrangère dépendant de l’hégémonie mondiale des États-Unis, sont contraints de suivre l’agenda fixé par Washington au détriment de leurs propres intérêts.
» Le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo, a souligné à juste titre que de nombreux partenaires étrangers reprochent aux États-Unis ceci que la nouvelle réalité économique (vraisemblablement dure) pour la Russie ne fera qu’inciter à la formation d’un nouveau système économique.
» L’un ou l’autre politicien du même camp s’oppose à cette analyse et s’acharne à tenter de promouvoir l’idée que Washington montre une fois de plus au monde entier l’importance et l’exceptionnalité de la structure économique mondiale actuelle dans laquelle il joue un rôle dominant. L’Occident, dit-il, montre à la Russie et à tous les autres pays combien il est coûteux de s'isoler de ce système financier.
» À Washington, on craint également l’effondrement du dollar en raison des sanctions antirusses et le renforcement potentiel de la Fédération de Russie et de son lien avec la Chine. En outre, la position de pays tels que l’Inde et l’Arabie saoudite, qui indiquent qu’ils effectuent leurs paiements dans des devises autres que le dollar, constitue un facteur de risque pour la stabilité du système financier dominé par les États-Unis.
» Selon Adeyemo, la devise américaine conserve son statut, mais tout peut facilement changer en raison de l’imprévisibilité de la situation géopolitique. »
Cela bien entendu, revenons à Boris Johnson. Effectivement, Bhadrakumar nous rend compte de sa visite d’amitié faite à Modi, sans beaucoup d’espoir de le convaincre de tourner le dos à Moscou et de rompre avec la Russie. Entretemps le MI6, s’étant décidé à faire du boulot sérieux entre deux montages de “massacres” russes et génocidaires en Ukraine, semble avoir convaincu le Premier qu’il serait temps, d’un point de vue réaliste, d’envisager la possibilité d’une victoire russe en Ukraine, et de commencer à peaufiner la narrative qui va bien.
La déclaration de Johnson exprimant son revirement “réaliste” est construite d’une étrange façon, exactement comme le serait une narrative présentant la possible victoire de Poutine comme une sorte d’événement qui lui serait imposé (par le “camp du Bien”), sa “seule option”, parce qu’il est dans une “position politique très difficile”. Les mots choisis sont du genre qui pourrait encore être utilisé à l’avantage “narrativiste” des manœuvres politiques du bloc-BAO, qui aurait mis Poutine dans une “position politique difficile”, avec “une seule option”, – la victoire ! ... Ce qui, “tristement”, pourrait bien être le cas :
« Je pense que ce qui est triste, c'est que cette [victoire russe] est une possibilité réaliste. Oui, bien sûr. Poutine a une énorme armée, il a une position politique très difficile ... la seule option qu’il a maintenant est de continuer à essayer d’utiliser son approche épouvantable, écrasante, conduite, menée par l’artillerie, essayant d’écraser les Ukrainiens. Il est très proche de sécuriser le verrou stratégique de Marioupol maintenant. La situation est, j’en ai peur, imprévisible. Nous devons simplement être réalistes à ce sujet. »
Bhadrakumar rapporte que Johnson, qui était passé par Kiev sur le chemin de Delhi, aurait conseillé à Zelenski un repli sur une nouvelle ligne de défense ; une sorte de Dunkerque terrestre, et ainsi reste-t-on churchillien ! Retirer ses forces importantes du Donbass où elles sont de plus en plus et inéluctablement menacées par les Russes, et faire sa nouvelle ligne de défense sur l’Ouest du Donbass. Cela serait un moindre mal en conservant le gros de l’armée ukrainienne (Dunkerque, certes !) face à un Donbass “poutinisé” comme le veut le président russe, et en espérant que Poutine n’écoute pas trop ses généraux et ne se mette pas en tête de rajouter Odessa à Marioupol.
Mais Zelenski aurait répondu que “rien à faire, l’oncle Joe ne veut pas entendre parler de repli”. Une fois de plus, les Britanniques auraient pesté sur ces américanistes auxquels ils sont liés corps et biens et auxquels ils sont pourtant si supérieurs dans l’âme et par l’esprit ; l’Athènes raffinée de la Rome brutale que serait Washington (image fameuse de MacMillan, l’homme de Washington contre Eden en 1956 : « Nous sommes l’Athènes de la Rome moderne que sont les USA »).
Quoi qu’il en soit de ces sombres prévisions et de cet encouragement au réalisme qui, comme les serments de vérité entre deux amants, signifie qu’il faut être prêt à gober de grosses couleuvres, il faut au moins se préparer à une narrative qui sauve les meubles. Les Britanniques savent faire depuis longtemps (‘Britain Rules the Narrative’), mais les USA pas du tout, qui ne croient pas une seconde que leur narrative n’est qu’une narrative. (« Nous sommes un empire maintenant et quand nous agissons nous créons notre propre réalité. »)
Quoi qu’il en soit, les Russes n’ont pas encore gagné, mais là n’est pas le propos. Il s’agit, d’une façon très différente, d’envisager la « possibilité [désormais] réaliste » d’une victoire russe pour mesurer les énormes difficultés de communication (“to be a narrative or not to be...”) auxquelles serait alors confronté le bloc-BAO, qui n’a jusqu’ici rien envisagé d’autre qu’une défaite totale de la Russie, écartant absolument comme obscène et impensable la possibilité d’une victoire.
Virtuoses dans l’art de la narrative sans s’encombrer d’une trop lourde vergogne, impeccables et vertueux menteurs quand il le faut (« Right or wrong, my country »), les Britanniques ont pris une longueur d’avance sur les autres. Comme toujours, ils sont prêts à tout, et leur fidélité à toute épreuve à la Rome des temps modernes ne les empêche pas de lui faire un enfant dans le dos lorsque les exigences de la démographie l’ordonne. De toutes les façons, Joe Biden, empereur chuintant et trébuchant, se fiche pas mal de ces péripéties qui sont d’un autre monde que le sien. Les Européens, eux, commencent à mesurer l’ampleur de la catastrophe et devraient commencer à contempler avec l’étonnement qu’il faut la discordance britannique, de la part de ce pays qui donnait aux autres il y a encore une ou deux semaines des leçons d’extrémisme et de refus absolu de tout compromis aussitôt qualifié de ‘munichois’ .
Ainsi assistons-nous, fascinés, aux extraordinaires remous du développement de la GrandeCrise, par Ukrisis interposée, lorsque Ukrisis développe ses réelles dimensions à la mesure du système mondial en train de morpher de catastrophe en catastrophe. Bhadrakumar, lui, décrit la situation à la lumière de la visite de Boris Johnson avant d’élargir son propos au reste de l’Europe regroupée dans une UE de plus en plus impuissante, de plus en plus ligotée dans ses engagements extrémistes. Son texte est du 23 avril 2022, sur son site ‘Indianpunchline.com’, avec comme titre « La ‘narrative’ US ne survivra pas à la défaite dans le Donbass ».
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La diplomatie britannique a ceci d’extraordinaire qu’elle cherche continuellement à garder une longueur d’avance et à apporter une valeur ajoutée à son tuteur d'outre-Atlantique, les États-Unis. C’est pourquoi les remarques sur le conflit ukrainien faites par le Premier ministre britannique Boris Johnson lors de sa conférence de presse de vendredi à New Delhi sont très significatives.
Boris Johnson a rappelé les vers évocateurs du poème de Matthew Arnold, ‘Dover Beach’, sur le « long et mélancolique grondement de rétraction » lorsque la foi s’éteint. Il s’afficha en complet désaccord avec les propos tenus la veille par le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, s’engagent à :
• “tenir Poutine pour responsable de sa guerre brutale et sanglante » ;
• “renforcer la capacité de l'Ukraine à se battre à l'est, – dans la région du Donbass” ;
• “repousser l'agression de la Russie en Ukraine, repousser la sauvagerie de Poutine” ;
• “envoyer un message sans équivoque à Poutine : il ne parviendra jamais à dominer et à occuper l’ensemble de l'Ukraine. Il ne le fera pas, – cela n'arrivera pas” ;
• “augmenter la pression sur Poutine et isoler davantage la Russie sur la scène mondiale” ;
• “continuer à priver la Russie des avantages du système économique international dont elle a tant profité dans le passé” ;
• “continuer à soutenir le fier et courageux fier peuple ukrainien”.
Biden a réussi à rassembler toute cette rhétorique au vitriol dans un seul discours ! En fait, il a même terminé en affichant un certain optimisme : « Rien ne prouve encore que Marioupol soit complètement tombée ».
Johnson, à l'inverse, a eu tendance à suivre les prévisions des services de renseignements militaires britanniques selon lesquelles les Russes pouvaient gagner en Ukraine. Sans aucune acrobatie verbale, il est allé droit au but :
« Je pense que ce qui est triste, c'est que cette [victoire russe] est une possibilité réaliste. Oui, bien sûr. Poutine a une énorme armée, il a une position politique très difficile ... la seule option qu'il a maintenant est de continuer à essayer d’utiliser son approche épouvantable, écrasante, conduite, menée par l'artillerie, essayant d'écraser les Ukrainiens. Il est très proche de sécuriser le verrou stratégique de Marioupol maintenant. La situation est, j’en ai peur, imprévisible. Nous devons simplement être réalistes à ce sujet. »
Lors de sa récente visite en Ukraine, Johnson aurait conseillé au président Vladimir Zelenski de battre en retraite et de former une nouvelle ligne de défense, mais Zelenski n’a d’autre choix que de suivre les conseils des Américains.
Pour le président Biden, bien sûr, il y a une raison suffisante pour que la guerre se poursuive comme une guerre éternelle. La guerre rallie l'Europe derrière l’affaiblissement du leadership transatlantique des États-Unis. En outre, Biden a maintenant un alibi pour expliquer la forte inflation de l'économie américaine. Il apaise le complexe militaro-industriel dans une année électorale. Jeudi, Biden a annoncé une nouvelle enveloppe de 800 millions de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, pour l’artillerie lourde avec 144 000 obus et des drones qui seront envoyés « directement sur les lignes de front de la liberté » dans le Donbass.
Cependant, la grande question demeure : Combien de temps l’unité occidentale derrière le leadership américain tiendra-t-elle si Biden cherche un conflit prolongé avec la Russie ? Les défaites successives à Marioupol et dans le Donbass non seulement briseraient les reins de l'armée ukrainienne et entameraient sérieusement la crédibilité des États-Unis, mais discréditeraient également l’ensemble de la narrative triomphaliste occidental.
Si les sanctions occidentales ont nui à l'économie russe, selon les indications actuelles Moscou s’adapte à une “nouvelle normalité”. Contrairement aux attentes occidentales, les sanctions n’ont pas retourné l’opinion publique russe contre le gouvernement. L'essai réussi, mercredi dernier, du missile balistique intercontinental russe de nouvelle génération ‘Sarmat’, – qui « n’a pas d’équivalent dans le monde et n'en aura pas avant longtemps » (selon les mots de Poutine), – est sans aucun doute une affirmation de défi.
Pendant ce temps, les tentatives occidentales d’“isoler” la Russie n'ont guère de succès à se mettre sous la dent. Lors de la réunion des ministres des finances du G20 à Washington, le plan de “boycott de la Russie” n’a trouvé aucun preneur en dehors du bloc occidental. Les États-Unis n'ont pas réussi à persuader l'Arabie saoudite de se désengager de son cartel OPEP+ avec la Russie. Surtout, dans le domaine clé où cela compte le plus, – le pétrole et le gaz – l’Europe est incapable d'accepter un embargo. Plusieurs pays de l'UE menacent d'opposer leur veto à toute initiative de ce type de la part de la Commission.
Les économies européennes sont à des stades divers d'effondrement, alors que le contrecoup des sanctions commence à les frapper. La banque centrale allemande a prévenu vendredi qu'un embargo total sur les achats d'énergie russe pourrait coûter 180 milliards d'euros, réduire de 5 % le PIB allemand prévu pour cette année et replonger l'économie dans une grave récession. Elle a prévenu que même la nécessité de trouver des sources d'énergie de remplacement mettrait une fusée sous l'inflation, ajoutant plus de 1,5 point de pourcentage à l'indice des prix à la consommation de cette année et plus de 2 points à celui de l'année prochaine.
Le chancelier Olaf Scholz a déclaré au Spiegel vendredi qu’un embargo sur le gaz doit être envisagé selon la condition de la nécessité d’« éviter une crise économique dramatique, la perte de millions d'emplois et d’usines qui ne seraient plus jamais rouvertes ». Il a poursuive qu’tant donné ces « conséquences énormes pour notre pays, pour l’ensemble de l’Europe,... il est de ma responsabilité de dire : “Nous ne pouvons pas nous permettre cela [l’embargo]” ».
Les Européens commencent à réaliser qu’ils sont les grands perdants. Avec les perturbations des chaînes d'approvisionnement qui entravent la production industrielle, le fardeau des 5 millions de réfugiés ukrainiens (à ce jour) et l'impact important sur la sécurité alimentaire dû à la guerre dans le “grenier de l'Europe”, combiné à la pénurie d'engrais utilisés pour augmenter le rendement des cultures, l'Europe subit de plein fouet la hausse des prix.
Même avant la guerre en Ukraine, les prix des engrais augmentaient rapidement en raison de l'augmentation du coût du gaz, l'engrais azoté coûtant presque cinq fois plus cher que l'année dernière à la même époque. Les experts préviennent que tout cela pourrait conduire à une crise alimentaire. Les agriculteurs agités ont mené des manifestations pour réclamer des concessions.
Les sondages de Gallup International ont montré que les plus grandes préoccupations des citoyens de l'UE à l’heure actuelle sont la hausse des prix, la crainte d’une aggravation de la guerre en Ukraine et d’éventuelles pénuries d’énergie. Plus de la moitié des citoyens européens estiment que l’Europe a déjà apporté un soutien suffisant à l'Ukraine.
C'est là que la défaite dans le Donbass se transforme en une colossale secousse tectonique remettant en question l'ensemble de la narrative américaine sur l'Ukraine, – l’expansion de l’OTAN, la sécurité européenne et le dialogue avec la Russie, – et, bien sûr, l’obsession concernant Poutine et la direction qu’il imprime à la Russie.
Un sondage publié jeudi par l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research montre que le désir des Américains de s'impliquer s'est quelque peu émoussé. Seuls 32% d’entre eux estiment que les États-Unis devraient jouer un rôle majeur dans le conflit, contre 40% le mois dernier. Par ailleurs, 49% des personnes interrogées estiment que les États-Unis devraient jouer un rôle mineur.
Lors de son discours à Delhi, Johnson a pratiquement “effacé” le discours de Biden. Il a plutôt appelé à « définir une vision de l’avenir de l'Ukraine dans l’architecture de sécurité de l'Europe. Quelle est la place de l'Ukraine aujourd'hui ? »
Johnson a déclaré que l’Ukraine doit être en mesure de répondre à cette question à terme, – « ce que les Ukrainiens veulent à terme ». Il est intéressant de noter qu’il n’a pas utilisé l’expression “le gouvernement ukrainien”.
Il s’est étendu sur « un ensemble de garanties de sécurité de la part de pays partageant les mêmes idées, – des engagements de sécurité sur ce que nous pouvons faire pour les soutenir en matière d'armement, de formation et de partage de renseignements ». Mais il a rapidement ajouté que cela ne peut être considéré « comme une garantie du type de l’article 5 [de l’OTAN] ». Au lieu de cela, a-t-il dit, l’Ukraine devrait avoir une « dissuasion par le déni ».
Selon la vision du Premier ministre britannique, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est inconcevable. La Grande-Bretagne anticipe les nouvelles réalités du terrain. Johnson a semblé reconnaître les situations politiques émergentes, alors que le rouleau compresseur russe “réduit en poussière” la machine de guerre de Kiev.