T.C.-101 : Braises hurlantes entre nos doigts

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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T.C.-101 : Braises hurlantes entre nos doigts

22 novembre 2021 – Il est inutile de s’exclamer et de poser des question décisives à l’aide d’images suggestives (“au bord du gouffre”, “effondrement”), – parce que nous y sommes depuis longtemps. Chaque pic d’hystérie, de terreur et de folie est une étape de plus, comme dans un Tour de France qui serait un Tour de l’Enfer. Ainsi en fut-il, ce week-end, d’une intensité, d’une diversité, d’une brutalité de communication folle d’où même les violences physiques n’étaient pas absentes ! Et plus que jamais, puisqu’ils l’ont voulu, la globalisation est en marche, celle du pire pour eux bien entendu...

Globalisation de la révolution

Avez-vous vu cette révolution covidienne, anti-vaxx, fureur des foules dans tous les coins de la planète ?! Deux nuits d’émeutes à Rotterdam et à La Haye, « une orgie de violence », la police tire à balles réelles ; plusieurs dizaines de milliers à Vienne, où a été décidée le premier “internement” des non-vaccinés ; 35 000 à Bruxelles, avec affrontements ; plus de 100 000 à Zagreb, la plus forte manifestation de l’histoire de la Croatie ; au Danemark ; et ainsi de suite...

« AP News qualifie les manifestants d’“"extrême droite”, mais des dizaines de milliers de personnes éprises de liberté ont manifesté dans toute l'Europe contre les nouvelles mesures tyranniques de santé publique, telles que les confinements partiels et complets, les passeports sanitaires et les vaccinations obligatoires.

» Des manifestations contre les nouvelles restrictions liées au virus ont été observées en Autriche, en Croatie, en Italie, en Irlande du Nord, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. En dehors de l'Europe, des manifestants ont été vus dans plusieurs villes du Canada, d’Australie, du Japon et même des États-Unis. Certains ont marqué la journée de samedi dans le cadre d'un rassemblement “Liberté mondiale” pour protester contre les restrictions du COVID-19 et les obligations en matière de vaccination. »

« Nous ne céderons jamais ! » disent-ils. Le texte de ‘ZeroHedge.com’ dépassait les 250 000 lectures en 12 heures ce matin (307 000 en fin d’après-midi, maintenant), résultat exceptionnel pour ce site, et plus encore pour un texte qui ne concerne pas les USA.

Il s’agit là d’une dimension globale, dont on sent de plus en plus combien elle dépasse largement la cadre du mot d’ordre qui motive les protestations, pour embrasser des domaines de plus en plus politiques, confirmant la mue de l’événement en un phénomène absolument antiSystème. Si vous voulez et pour faire bref : une sorte de 1789 globaliste ! Sans savoir désormais ni pourquoi ni comment, mais seulement qu’il faut y aller... (Simplement “dire ‘Non’”, comme nous enseigne La Boétie : « On conviendra que les anti-vaxx reprennent le flambeau et la formule, et que cela n’a rien à voir avec le “passe-sanitaire”, et tout avec un “Non” sans autre explication lancé au visage enfantin du pouvoir. »)

« Le mouvement de refus du totalitarisme s’étend à toute l’Europe. Habituellement, “les Européens sont généralement plus dociles que les Américains lorsqu'il s’agit d’obéir aux ordres du gouvernement. Mais même là-bas, les citoyens protestent contre les gouvernements qui imposent leur pouvoir au nom de la santé publique”, écrit Thomas Lifson, de ‘American Thinker’.

» Les peuples du monde entier se révoltent contre la tyrannie gouvernementale qui dévaste leur vie et leurs libertés, alors que la ‘Davos Crowd’, les élites mondiales et leurs marionnettes politiques deviennent plus oppressants que jamais. Le mécontentement croissant des citoyens et leur antagonisme avec leurs gouvernements respectifs constituent un grand risque, – car c’est ainsi que les révolutions commencent. »

... Le pathétique ‘New York Times’, à l’image de la presseSystème du bloc-BAO qui porte le fardeau  sacré de la ‘civilisation’, démontre la bêtise complète de ces menteurs amateurs et grossiers, qui ne savent rien des habiletés du mensonge, qui n’ont lu ni Machiavel ni Joseph Goebbels. (Mentez, mentez tant qu’il vous plaira, mais mentez bien, comme vos modèles des dictatures du XXème siècle.) :

 « Mais la participation dérisoire à Rome, – quelques milliers de sceptiques du vaccin dénonçant la “dictature” lors d'une manifestation au Circus Maximus, et l'incapacité des manifestants à Milan à dominer, voire à atteindre, les places où ils n'avaient pas de permis, – ont montré une fois de plus que les opposants au passeport santé sont une petite minorité, et non un mouvement puissant. »

En un mot de conclusion à propos de cet aspect du ‘tourbillon crisique’ (n°101), on dira que l’ampleur extraordinaire du mouvement global en cours ne justifie plus vraiment que l’on s’emploie à nous expliquer l’immense complot des ‘Masters of the Universe’ qui organisent tout cela pour mieux nous contrôler (sorte de ‘structuration’ du contrôle dans la déconstruction du contrôlable pourtant jusqu’alors assez bien contrôlé). Les thésards de la chose conspirationniste devraient profiter de l’ampleur du mouvement, qui porte en lui-même sa justification, son explication et sa raison d’être, pour prendre quelques semaines/mois de long repos. Cela nous reposerait.

BLM ? “Black Looting Matter

A ce désordre planétaire, nous ajouterons les situations d’anarchie locale, produit direct de la politique wokeniste-LGTBQ engendrant une extraordinaire impuissance des structures de protection de la sécurité. Un exemple à couper le souffle est celui de la ville de San Francisco après l’acquittement du jeune Kyle Rittenhouse,  accusé du meurtre de deux ‘Antifas’ qui le menaçaient en août 2020 au cours d’une manifestation, et qui a été jugé en état de légitime défense face à une tentative d’assassinat. Le verdict a été pris comme argument pour les organisations type-BLM pour diverses manifestations, émeutes et pillages.

Ce qui s’est passé à San Francisco est réellement extraordinaire : l’on voit sur les diverses vidéos (selon notre appréciation visuelle dépouillée de toute ostracisme) des Africains-Américains venir piller dans la soirée de vendredi (samedi ?) notamment des magasins de luxe de belle et grande marque, qui indique un goût sûr (la boutique Louis-Vuitton a été absolument déménagée au peigne fin, ce qui a dû peiner Bernard Arnault tout en lui procurant une joie étrange parce qu’alors son magasin vide et luxueux devient une œuvre d’Art Contemporain de la sorte qu’il adore). Cela s’est fait souvent et avec maestria à partir de luxueuses limousines venant se garer devant les magasins, la chose nous suggérant qu’il s’agissait de gangs et groupes organisés (au goût sûr). Tout cela, encore, se fait parfois devant des policiers prudents sinon passifs, qui savent ce qu’il risque de leur en coûter au tribunal s’ils interviennent, surtout dans cette ville dont les autorités sont wokenistes et ultra-progressiste. Remarque d’un commentateur (peut-être sanctionné depuis car sa remarque a dû heurter bien des sensibilités victimaires) :

« BLM ? Not ‘Black Lives Matter’ but ‘Black Lootings Matter’ »

... Et pendant ce temps, la guerre

Puisque nous voulons traiter ici un “tourbillon crisique”, composé de plusieurs crises, en bon nombre, et parfois différentes, atteignant chacune au même moment un paroxysme de plus, nous passons à l’une d’entre elles, particulièrement “chaude”, – même si elle paraît bien “réchauffée”, – la crise de la menace de guerre sur le théâtre européen. Ce n’est pas l’affaire polono-biélorusse, qui est un théâtre annexe où pourtant tous les types de crise trempent leur petit orteil, mais la crise ukrainienne, – une véritable “crise sans fin”.

Combien n’avons-nous annoncé, tous en chœur et parfois avec quelques fausses notes, que la crise ukrainienne en arrivait au possible affrontement frontal (qui mettrait en cause certainement la Russie, et probablement l’OTAN, c’est-à-dire les USA, avec l’option nucléaire qui va bien, qui fait sérieux). On peut même rappeler que c’est le 3 mars 2014 que nous évoquions pour la première fois une telle possibilité, de façon pressante et inquiète :

« ‘The Independent on Sunday’ nest pas opposé à toutes les guerres, quels que soient les discours à la mode sur le fait de vivre dans un monde post-interventionniste. Nous sommes, comme le président Obama, opposés aux guerres stupides. Une guerre avec la Russie serait une guerre idiote pour mettre fin à toutes les guerres idiotes.”

» “Une guerre stupide pour en finir avec toutes les guerres stupides” (“la mère de toutes les guerres stupides”, doit ricaner Saddam de Là-Haut), – et l’on comprend bien sûr que cela est écrit, consciemment ou pas, avec une arrière-pensée apocalyptique, et le “en finir” a alors une connotation affreuse et terrible ; parce qu’entre les conditions du possible conflit en Ukraine avec la puissante armée russe, et l’incapacité du bloc BAO d’y répondre au même niveau conventionnel, l’alternative d’une guerre-malgré-tout c’est le nucléaire. Les Russes ont ce risque immense à l’esprit depuis longtemps (voir Medvedev, le 18 mai 2012) parce qu’ils ont l’esprit clair et le sens du tragique de cette époque sans précédent. »

Les conditions n’ont pas changé, et certainement pas cette remarque de ‘The Independent On Sunday’, qui n’aurait certainement pas, aujourd’hui, l’audace d’écrire une chose d’un aussi bon sens parce que le bon sens est absolument proscrit par la bienpensance : « Une guerre avec la Russie serait une guerre idiote pour mettre fin à toutes les guerres idiotes. »

Combien de fois n’avons-nous répété cette sorte de remarques, alors que l’alarme sonnait en Ukraine, où la chose se fait régulièrement mais de plus en plus rapprochée, au rythme de la dissolution dans la corruption de cet étrange pays mangé par tous les vices de la globalisation super-américanisée ? Aujourd’hui, la marche vers la guerre où l’OTAN (les USA) serait impliquée semble inévitable, – comme l’observe Glenn Diesen, professeur à l’université de la Norvège du Sud-Ouest et collaborateur de la revue russe ‘Global Affairs

« Il est certain que l'OTAN et la Russie semblent maintenant se diriger vers une guerre en Ukraine. Chaque réunion, chaque coup de téléphone et chaque sommet aboutissent à l'engagement de déclarer qu’il n’y a “aucune alternative à l'accord de Minsk”. L’accord de Minsk identifie deux parties en conflit, Kiev et le Donbass, et la première action à entreprendre a été identifiée comme l'établissement immédiat d'un dialogue entre elles pour élaborer les changements constitutionnels qui accorderaient l'autonomie au Donbass. Pourtant, Kiev a déclaré sans ambiguïté qu'il ne parlerait pas au Donbass et n'appliquerait donc pas l'accord, et les puissances de l'OTAN ont montré qu'elles n'avaient pas l’intention de le pousser à le respecter. Si l'accord est rejeté et qu’aucune alternative n'est établie, la guerre devient alors la seule issue possible.

» Sans réelle intention de mettre en œuvre l'accord, l’OTAN a plutôt fait pression pour changer les réalités sur le terrain. [...]

» Comme toujours, l’expansion progressive se poursuit. Les pays de l'OTAN ne demandent pas à Kiev d'établir un dialogue avec le Donbass conformément à l'accord de Minsk, mais insistent maintenant sur le fait qu'il s'agit simplement d'un conflit entre l'Ukraine et la Russie. Entre-temps, les États-Unis ont annoncé que la porte était ouverte à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Les États membres ignorent ou soutiennent les frappes de drones et autres attaques de Kiev dans le Donbass. Les navires et avions de guerre occidentaux patrouillent de plus en plus près des frontières russes de la mer Noire, et des soldats occidentaux sont envoyés en Ukraine pour des missions d’entraînement qui pourraient être utilisées comme des “déclencheurs” susceptibles d’entraîner l'ensemble du bloc dans une guerre si la Russie intervient. Au centre de tout cela se trouve le président ukrainien Zelenski, qui s’affirme de plus en plus partisan d’une attaque du Donbass en comptant sur le soutien de l'OTAN.

» La Russie a fixé des lignes rouges contre de nouvelles tactiques de salami de l'OTAN. Cependant, comme ces lignes rouges ne sont toujours pas respectées, il semblerait que la guerre devienne de plus en plus inévitable... »

Les fameuses ‘lignes rouges’ de Poutine ! Le malheureux président russe ne cesse de les signaler, tout en les reculant à mesure, le plus qu’il peut mais il n’en peut mais, pour ne pas être obligé de faire ce qu’il a annoncé qu’il ferait... Au-delà de ces prudentes marches légèrement en arrière, Poutine, seule tête froide dans ce chaudron, sait parfaitement qu’un engagement russe aurait toutes les chances, après avoir balayé les Ukrainiens, d’en venir à l’adversaire principal pourtant beaucoup moins puissant que lui, et donc d’en venir au nucléaire puisque personne parmi les grands opposants ne peut concevoir de “perdre la face”.

Un moment peut, – doit arriver où il ne pourra poursuivre ce petit jeu terrible, qu’il devra trancher d’un coup d’arrêt, qu’il devra frapper... Les Occidentaux, le bloc-BAO, eux, ne voient rien juge Scott Ritter, ils sont devenus daltoniens ; par conséquent, “guerre inévitable” :

« Les États-Unis et l'OTAN ont été si peu honnêtes avec la Russie pendant si longtemps qu'ils ont perdu la capacité de comprendre qu'il existe une nouvelle réalité géopolitique soulignée par le fait que, lorsque la Russie dit qu'il existe une “ligne rouge”, elle le pense vraiment.

» Le président Vladimir Poutine a déclaré cette semaine que l’Occident prenait trop à la légère les avertissements de la Russie de ne pas franchir ses "lignes rouges".

» “Nous exprimons constamment nos préoccupations sur ces questions et parlons de lignes rouges“, a-t-il déclaré lors d'une réunion très médiatisée de diplomates russes. “Nos partenaires sont particuliers dans le sens où ils ont une approche très, – comment dire ? – une approche très superficielle de nos avertissements sur les lignes rouges”. [...]

» Sans guerre en cours pour justifier son existence, l'OTAN cherche une fois encore à raviver les souvenirs de la Guerre froide dans sa quête de pertinence. Compte tenu de son comportement passé, il ne faut pas s'étonner que, ce faisant, l'OTAN et les États-Unis continuent de répéter la tendance à ignorer les préoccupations de la Russie. L’OTAN et les États-Unis violent les frontières depuis si longtemps qu'ils sont devenus dangereusement daltoniens lorsqu'il s'agit d'évaluer la menace potentielle et les conséquences possibles de leurs actions. »

Il faut dire qu’en face, on a le vide des esprits-zombifiés des diverses autorités bureaucratiques en train de jouer au matamore. Le transparent Soltenberg, le plus extraordinairement nul de tous les secrétaires généraux de l’OTAN, sourit sans bouger un trait de son visage et exhorte les pays de l’OTAN à soutenir les USA pour qu’ils déploient des armes nucléaires dans les pays de l’Est de l’Europe. « Notre objectif est un monde sans armes nucléaires mais tant que d'autres en ont, l'OTAN doit en avoir aussi. » (Traduisons : “L’OTAN veut un monde sans bêtise, mais tant qu’il y en a dans le monde, l’OTAN veut en avoir [sa bonne part] aussi.” Mission accomplished.)

Les chefs américanistes, eux, s’emploient à sermonner les Russes parce que les Russes font évoluer leurs forces sur leur propre sol (russe) sans s’en expliquer aussitôt et détails auprès d’eux-mêmes (les chefs américanistes) et de l’OTAN. ‘Strategic-Culture.orgse demande si l’on n’est pas en Absurdistan, si l’on n’est pas en train d’attendre vainement Godot, si l’on n’est pas dans une maison de fous transformée en zoo pour l’expérimentation des virus et de leurs vaccins. Poser ces question, c’est y répondre et ainsi parvenir au cœur de la crise. Comment pourrait-on s’en étonner ? Moi-même, et depuis longtemps...

« Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a effectué cette semaine une gymnastique mentale impressionnante, bien que pathétique. Lors d'une conférence de presse, le chef du Pentagone a appelé la Russie à être plus transparente sur les mouvements de troupes “à la frontière avec l'Ukraine”. En d'autres termes, sur le sol russe.

» Pendant ce temps, l'hypocrisie absurde voit les forces américaines et de l’OTAN intensifier effrontément leur présence offensive aux frontières de la Russie, en particulier dans la région de la mer Noire. [...]

» Comment est-il possible d'engager un dialogue constructif avec des personnes aussi vides de sens qui sont censées être des chefs de gouvernement, – et des chefs de la nation autoproclamée la plus puissante et la plus brillante du monde ? Il serait probablement plus productif d'engager un dialogue avec les personnages de la pièce de Samuel Beckett, ‘En attendant Godot’. »

... D’ailleurs, la presseSystème a fait son choix  parce qu’elle sait bien les choses, même si les Russes ne sont pas coopératifs. CBS News annonce donc que les Russes attaqueront l’Ukraine cet hiver, dans les semaines qui viennent ; parce que, c’est bien connu, les Russes aiment bien l’hiver pour faire la guerre ; d’ailleurs c’est bien connu, leur meilleur général russe porte un nom qui ne nous trompe pas tellement il est russe et bien russe : le “Général Hiver”. Topez-là ! Les Russes attaqueront cet hiver.

Le tourbillon tourbillonne

Faut-il lier toutes ces crises, de sortes si différentes ? Le tourbillon crisique le veut ainsi. Je ne crois pas qu’il faille parler de manœuvres de camouflage, comme par exemple une crise en Ukraine, où le fait même de la crise devient tellement usé qu’il n’intéresse plus guère les foules covidiennes, mais dans ce cas pour camoufler les colères des foules vaccinées et non-vaccinées. Non, aucun rapport de ceci avec cela, ces crises sont de nature très différentes.

Mais l’esprit, l’esprit ! C’est l’esprit qui domine, c’est l’esprit qui est le même, c’est l’esprit qui tourbillonne et allume les crises comme autant de feux d’artifice et de tirs “mortiers” des quartiers sensibles. La folie des directionsSystème a tout envahi, tout infecté, comme un virus contre lequel ni masque ni vaccin ne peut rien. Parfois, on se demanderait s’il ne naîtrait pas dans un de ces cerveaux malades de zombie l’idée que, pour en finir avec tous ces grincheux et ces coléreux, une bonne guerre ne ferait pas l’affaire. On attaquerait les Russes, – même si l’on ignore pourquoi, les Russes, eux, doivent bien le savoir. (Analogie du fameux proverbe dont je n’ose préciser l’origine : “Bats ta femme, si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait”.)

Même sans plaisanter cyniquement et tristement comme je me laisse aller, le fait est qu’il y a comme une poursuite de la montée des tensions dans des conditions si absurdes et si complètement ivres et folles d’inversion et de simulacre, qu’on arriverait à un point où l’on se dirait : “Ah oui, pourquoi pas une guerre ?” ; ou, à défaut : “Ah oui, pourquoi pas une révolution ?”. Une guerre pour une Russie, une révolution pour un vaccin.

Oui, pourquoi pas ?

Les bureaucrates-humoristes américanistes avaient bien vu la chose, sinon la cause de la première petite guerre pour se faire reluire, des USA sortis de la Guerre Froide et auto-baptisés ‘hyperpuissance’ sans plus aucune concurrence, notamment dans la glorieuse matière militaire. L’invasion expresse du Panama en décembre 1989, avec quelques milliers de morts civils à la clé, pour capturer le colonel Noriega qui en savait un peu trop sur une affaire de drogue impliquant la CIA et le nouveau président Bush-père (il avait été directeur de la CIA, don’t forget), – cette invasion avait pris le nom de code sans prétention de ‘Just Cause’, pour répondre à ceux qui demandaient : “Pourquoi ?”... Au Pentagone, les petits malins l’avaient rebaptisée : ‘Just Because’...

“Oui, pourquoi pas ?”, répètent-ils mécaniquement. C’est ainsi qu’un jour, excédé, le Ciel leur tombera sur la tête.