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158106 septembre 2018 – Il devrait être difficile pour ceux qui ont à cœur de mettre à jour les innombrables complots “en marche” de n’en pas voir un dans la publication des extraits du livre-massue de Bob Woodward (Fear, – Trump in the White House) ;
Cela, précédé par l’impressionnante cortège de cérémonie des « funérailles impériales » de Saint-John McCain ;
Cela suivi du fait du jour le plus remarquable, de cet article extraordinaire (page Op/Ed) paru dans le New York Times, signé anonymement par un “officiel de haut niveau” dans l’administration Trump, sous le titre de « I Am Part of the Resistance Inside the Trump Administration » (“Résistance contre Trump”, cela va sans dire).
De ce dernier épisode (l’article anonyme du NYT), un des commentateurs de Bloomberg.News, Timothy L. O’Brien, qui n’est pas un défenseur ou un partisan de Trump mais se contente d’apprécier la situation ainsi créée, estime que l’article signifie que les États-Unis vivent dans un état d’insurrection et de forfaiture. Il observe que “l’action de résistance de l’équipe Trump contre Trump” que décrit l’auteur anonyme, est présentée comme “étant destinée à éviter une crise. Mais cette action en elle-même est une crise...”
« Ce qui me semble plus évident, c’est que le chroniqueur dit que son équipe cherche à éviter une crise constitutionnelle. Réfléchissez à ceci : les responsables de la Maison Blanche étaient tellement préoccupés par le manque de capacités à gouverner du président Trump qu’ils ont envisagé des mesures radicales [notamment, l’application du 25èmeamendement menant à une destitution], mais qu’ils les ont ensuite écartées pour éviter une crise constitutionnelle. Cela signifie donc que ces mêmes fonctionnaires non élus et inconnus, tous nommés par un président qu'ils jugent inapte à assumer ses fonctions, dirigent maintenant le pays sans surveillance ni légitimité ? Si cette situation-là n’est pas une crise, qu’est-ce que c’est qu’une crise ? »
L’article publié par le NYT, comme on l’a vu, n’est pas survenu comme un éclair dans un ciel bleu ; c’est au contraire le dernier en date dans un ciel extrêmement sombre qui ne cesse de dispenser des éclairs entraînant des bruits de tonnerre roulant sans cesse. Les réactions sont diverses et ajoutent encore au tintamarre et au chaos qui a fait gravir un degré de désordre plus à “D.C.-la-folle” et au sein de l’administration Trump.
• Trump hurle et tempête à la suite de l’article anonyme du NYT. Pour lui, ou bien l’article est complètement un faux (c’est l’avis de certains de ses partisans, comme Dinesh D’Souza, qui tweete : « Il suffit de lire l’Op/Ed anonyme du @nytimes pour comprendre qu’il s’agit d’un article-maison nullement écrit par un officiel de l’administration mais par un journaliste professionnel du journal lui-même. C’est la parfaite définition d’une #FakeNews ») ; ou bien le NYT doit révéler au gouvernement, pour motif de sécurité nationale, le nom de la personne qui a écrit ce texte.
• Chris Cilliza, de CNN, nous donne une liste exhaustive de 13 personnes (12 personnes + un couple) qui seraient susceptibles d'être selon lui l’auteur anonyme. On y trouve, pourrait-on dire, des “usual suspects” (notamment le directeur de cabinet Kelly, le vice-président Pence, les ministres Sessions et Mattis, l’ambassadrice Haley, – mais tiens, je ne trouve pas mon Bolton favori) ; mais aussi, pour fixer le degré de chaos, des hypothèses plus exotiques : “Javanka” (prénom très new age, mélange des prénoms Jared et Ivanka, le gendre et la fille de Trump), – et jusqu’à Melania Trump elle-même... (« Pour être clair, je ne crois pas que la Première Dame ait fait cela. Mais sa volonté de faire passer des messages quand elle est mécontente de son mari ou de l’administration est indéniable.[“I really don't care. Do U?”] Et si vous êtes de ceux qui croient que cette administration et Trump sont gouvernés par les règles du reality-show, alors l’idée que Melania ait écrit cet Op/Ed est le plus grand événement de TV-réalité jamais réalisé. »)
Alors, pour mon compte, plutôt que parler de “complot-en marche”, je serais enclin à penser et à écrire qu’il s’agit de la pente naturelle, “D.C.-la-folle-en marche” si vous voulez. Il n’est nul besoin de complot pour réaliser cet enchaînement, la machine (le Système) roule dans ce sens, irrésistiblement, inexorablement, de plus en plus rapidement. Tout cela doit être perçu dans la perspective des élections de novembre, c’est-à-dire qu’on devrait avoir, d’ici novembre, une montée continue de la tension, des révélations, des affrontements. La fureur anti-Trump est plus forte que jamais, ce qui a pour effet en raison du caractère de l’intéressé d’accroître la volonté de Trump de résister à ses adversaires par tous les moyens. Les élections constitueront un point de paroxysme de plus, exacerbant encore les tensions et les oppositions pour préparer la suite dans le genre catastrophique.
Il est possible que cette situation washingtonienne soit un facteur important dans ce qui apparaîtrait à certains comme une retraite du bloc-BAO/des USA dans l’offensive syrienne soutenue par les Russes contre Iblid. Le commentateur britannique Finian Cunningham estime qu'ils ont abandonné l’idée extrêmement classique désormais d’une attaque chimique type-“faux-drapeau” pouvant servir de prétexte pour une intervention dans la bataille... Bref, la Troisième Guerre mondiale serait remise à plus tard, il y a des choses plus importantes en cours.
Le spectacle est intéressant, la rentrée ne déçoit pas.
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