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432711 septembre 2019 – Trump a donc sans aucun doute inventé le concept de la présidence en crise permanente, de son propre fait encore plus, et bien sûr aggravé des faits de la haine qu’il suscite et entretient, des attaques de politique intérieure contre lui qui ne cessent pas, d’une non-politique étrangère basée elle aussi sur la crise permanente faite de voltefaces, de brutalité délibérée, d’un mépris des formes structurées, d’une absence de sens par ignorance de ce qu’est le sens des choses. Le monde, et les USA particulièrement, sont certes dans une situation crisique permanente, mais Trump parvient à surenchérir là-dessus et à manufacturer lui-même une présidence crisique permanente ; tout cela, pour fêter le 11-septembre, n’est-il pas vrai ?
Drôle d’anniversaire, indeed.
Plus encore, Bolton écrit de son côté qu’il n’a pas été chassé mais qu’il est parti de sa propre volonté, et qu’il aura « des choses à dire là-dessus ». Comme tweete Susan Glaser, du New York Post, (texte que je saupoudre de mes propres interventions intempestives) : « Je crois que c’est une première pour l’administration Trump [et pour toutes les administrations de l’ère moderne]. Un haut fonctionnaire[de cette importance]ayant fait l'objet d’une mise à pied conteste publiquement la version du Président de cette mise à pied. Bolton deviendra-t-il le premier des conseillers de sécurité nationale que Trump a chassé en l’humiliant publiquement à rompre avec lui [et avec tous les usages du Système] en révélant ce qui s’est vraiment passé dans les coulisses ? »
Trump devrait titrer les Mémoires qu’il écrira plus tard, après ses deux, trois ou quatre mandats successifs de dictateur fasciste (chœur des vierges folles), – The Art of the Crisis. Alors que je ne cesse d’écrire que les sapiens sapiens n’ont plus aucune prise sur les événements, certainement je me dois de faire amende honorable permanente pour ce point précis, pour confirmer que Trump constitue la seule exception à la règle, ce qui est en soi un exploit parce que l’exception est de taille : son rythme à cet égard ne faiblit pas... Sorte de sapiens sapiens complètement inhabituel et hors des standards, pour le meilleur et pour le pire, avec préférence pour la seconde option.
Trump est bien le seul à savoir, à pouvoir imposer des crises en somme gratuite de sa propre volonté et autorité, donc des crises dont le premier effet est d’aggraver directement la situation crisique de “D.C.-la-folle” avec conséquences automatiques sur la situation crisique du monde. S’il y réussit aussi bien, c’est parce que ces crises qu’il provoque vont dans le sens vertigineux du désordre, qu’elles alimentent directement le “tourbillon crisique” qui caractérise la situation du monde, comme si elles étaient le fruit d’une sorte de volonté délibérée quoiqu’inconsciente montrant qu’il est gouverné par des forces supérieures que ce personnage sans profondeur et occupé à d’autres tâches plus pressantes ignore évidemment. Nous le notons pour lui.
Trump est un instrument du Ciel sans que son plein gré en soit informé, Trump est un bon petit soldat du désordre du monde nécessaire à la Grande Crise de l’Effondrement du Système. Médaille d’or assurée.
Pour ce cas du commentaire immédiat de cet évènement sensationnel, je ne m’attarde nullement à regretter ni à me réjouir du départ de Bolton, bien qu’il s’agisse du fauteur de guerre le plus patenté qu’on puisse imaginer. On verra plus tard, seul l’essentiel de la violence de l’événement compte pour l’instant.
Ce qui compte pour l’instant de cette heure-là (04H00) du 11-septembre (2019), c’est bien les conditions de ce départ, comme ce départ lui-même qui démontrent l’extraordinaire instabilité du pouvoir exécutif de la plus arrogante, la plus insolente, la plus présomptueuse, la plus cruelle et la plus catastrophiquement décadente puissance du monde ; cette instabilité-là qui ne peut désormais et plus que jamais que durer en s’amplifiant toujours et encore. On reconnaîtra son rôle important, non plutôt rôle primordial, lorsque l’effondrement sera acté.