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596617 septembre 2019 – Trump marche sur des œufs et piétine l’Histoire... “Marcher sur des œufs”, c’est le moins qu’on puisse dire à propos de l’affaire de la très méchante et efficace attaque des installations de l’Aramco, comme un coup au cœur de l’Arabie dont le même Trump ne semble guère vouloir trop se préoccuper, et sans s’en dissimuler. Après que le chef de cabinet du vice-président, Marc Short, eût expliqué par ailleurs, en d’autre lieu et sur un ton apaisant que le tweet “locked and loaded” (“prêts et chargés”) de dimanche soir n’était nullement une menace de type militaire mais une image concernant la situation énergétique des USA face à des possibles remous de fournitures de pétrole après l’attaque, on a vu et entendu cette humeur apaisée hier lors d’une aimable rencontre du président avec la presse
Même si tout cela (l’attaque, etcetera) ressemble à l’Iran, gazouille le président, il est bien acquis que « Je ne veux pas faire la guerre à qui que ce soit» ; et il n’est pas question de représailles tant qu’il n’y a pas de « preuve définitive » (vaste programme) d’une éventuelle culpabilité de l’Iran, et alors on verra.
Ceci enfin, qui est historique n’est-ce pas, par rapport à ce qu’on sait et dit du “Pacte du Quincy” et de FDR-1945, ce président mourant qui vint sceller son legs ultime qui fit Empire de la Grande République, – et que Trump, ce va-nu-pieds, piétine de la sorte : « En outre, lorsqu'on lui a demandé s'il avait promis de protéger les Saoudiens, le président a répondu “Non, je n’ai pas promis cela aux Saoudiens.... Nous devons nous asseoir avec les Saoudiens et trouver une solution.” »
Non seulement ils ne peuvent plus, mais ils ne veulent plus (à moins qu’ils ne veuillent plus parce qu’ils ne peuvent plus ?)... Bref, et comme disait l’avisé Macron : « Nous sommes sans doute en train de vivre la fin de l'hégémonie occidentale sur le monde. » (Le temps de traduire ce texte du discours macronien, d’une forme infâme cachant les pépites reposant sur le fond, nos amis anglophones de la communication antiSystème commencent à réaliser le caractère historique de la chose : ici, ici, ici, etc.)
Tout cela se fait en douceur, avec grâce et comme sans y toucher, cette façon que l’Empire a de recevoir des directs en pleine poire (le drone abattu par les Iraniens, l’attaque contre l’Aramco) et de passer outre en sifflotant. Les Saoudiens, MbS en tête, ne s’y trompent pas une seconde, pour le cas il s’agit de noyer le poisson en douceur. L’officieux de la famille royale, Arab News, nous fait savoir qu’il y aura enquête sur l’attaque et sur les responsables, et comment, et encore avec experts venus de tous les horizons Inch Allah, et y compris de l’ONU mazette, et que, mon Dieu, l’on sera fixé alors, disons « dans des semaines, sinon des mois ». D’ici là, les poules auront des implants...
...Pendant ce temps, bien en verve et sur un ton assez léger ma foi, en pleine conférence de presse commune suivant un sommet d’importance sur la Syrie avec les présidents iranien et turc, Poutine a suggéré à l’Arabie, à l’aide d’une sidérante citation du Coran, d’acheter des S-300 ou des S-400 pour protéger ses biens si précieux, le sang noir de son or noir, – de cette façon on pourra exposer les Patriot de l’Empire ainsi démobilisés pour Alzheimer précoce au musée des technologies revues et incorrigibles...
« En ce qui concerne l’aide à l’Arabie saoudite, il convient de rappeler que le Coran sacré évoque l’inadmissibilité de toute sorte de violence autre que pour protéger les siens. Donc pour [qu’ils puissent] défendre les leurs et leur pays, nous sommes prêts à octroyer l’aide appropriée à l’Arabie saoudite. Il suffit que les autorités politiques saoudiennes adoptent une décision étatique sage comme celle prise par le passé par les dirigeants iraniens qui avaient acquis à l’époque des S-300 ou comme le Président Erdogan qui a acheté à la Russie les systèmes ultramodernes S-400. Ils protégeront solidement toute infrastructure saoudienne. »
Et le président iranien Rouhani, présent également, de se tourner vers Poutine pour lui demander lequel des deux systèmes il conseille aux Saoudiens de choisir pour mieux abattre les drones que lui-même, Rouhani, n’a certainement pas lancés contre l’Aramco ; et Poutine, diplomate-équilibriste comme toujours : « Qu’ils choisissent. » Et c’est sur ce ton léger, un peu tragédie-bouffe tout de même et certainement simulacre surréaliste, que s’achève le “tourbillon crisique” du jour (T.C.-bouffe)...
Good Bye Lenin, disait le film ; bye bye FDR, dis-je pour mon compte. Ainsi s’ouvre, entre Offenbach et Wagner, le dernier chapitre de l’ultime phase de la partie finale de la Grande Crise d’Effondrement du Système.
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