T.C.-85 : dissonance globale

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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T.C.-85 : dissonance globale

25 janvier 2020 – ... Non seulement le monde est un maelstrom de désordre mais plus encore, comme si l’on pouvait croire cela possible, ce désordre-là est chaotique. Il fait grincer des dents, il est plein de fausses notes, de simulacres de sons de crincrins, de cahots pleins de bruits et de fureurs jaillissant dans toutes les directions ; d’où cette idée de “dissonance” dont la définition embrasse bien le chaos du son que nous entendons au désordre de la chose (je ne parle même pas d’“instrument”) qui les émet : « un ensemble de sons (dans un accord ou un intervalle) produisant une impression d'instabilité, de contrariété entre les notes et de tension, et nécessitant une résolution. »

Ainsi une “résolution” serait nécessaire... On verra, en attendant mesurons l’étendue du champ de la mêlée.

On parlera d’abord de cette nouveauté dans le domaine du désordre de la pandémie/de l’épidémie du coronavirus qui a pris son essor en Chine et qui, grâce à la globalisation, introduit une anxiété de plus sur cette étrange planète. L’on vous avise aussitôt que d’avisés prévisionnistes savent où nous mène cette affaire : « Eric Toner, un scientifique du Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire, a effectué  [il y a trois mois] une simulation d'une pandémie mondiale impliquant exactement le même type de virus, selon Business Insider. Sa simulation prévoyait que 65 millions de personnes pourraient mourir “dans les 18 mois”. »

La simulation venant peut être bien du financements de la Bill & Melinda Gates Foundation, les soupçons sont nombreux chez les observateurs des réseaux pour distinguer dans cette affaire une tentative des globalistes de lancer leurs projets bien connus de dépopulation du globe par millions. Pourquoi tout cela ? Il s’agit du désordre-chaotique, mes bien chers frères...

Des millions, dites-vous ? Il y en avait au moins un si pas plus, dans les rues de Bagdad hier, pour réclamer le départ des forces de l’Armée du Chaos du système de l’américanisme. “b”, de The Moon of Alabamas’en paye une tranche à comparer l’entame du texte de AP (« Des centaines de supporteurs d’un dirigeant chiite radical et influent défilent dans les rues de Bagdad pour demander que les troupes américaines quittent le pays ») avec les photos et les vidéos comme vous et moi : « Associated Press en décompte “des centaines” là où les photos en montrent des millions. » Je croyais que l’Irak était territoire américaniste depuis 2003 et qu’on n’en parlait plus.

Il n’y a pas que cela, comme vous vous en doutez... Après tout, il y a un destitution en cours à Washington D.C., à “D.C.-la-folle” où l’on dit que certains sénateurs somnolent à l’audition rabâchée des sempiternelles accusations qui s’échangent et à la lecture des tweets incendiaires du président.

...Tant il est vrai que jamais  la polarisation n’a été aussi forte aux USA, grâce à Trump qui n’en finit pas de nous étonner : elle a atteint 82% en 2019 (89% des républicains sont derrière Trump, et 7% des démocrates) tandis qu’elle n’atteignait, – c’était déjà un record, – 79% en 2018 (87% des républicains, 8% des démocrates). La haine se porte bien, comme d’ailleurs en France où rien, absolument rien ne parvient à faire cesser les troubles des rues au long de ce quinquennat original qui semble à cet égard, celui de la rue, n’avoir jamais été aussi proche du citoyen... On ne s’arrête pas là : Tom Luongo nous susurre, cerise sur le gâteau dans le  bloc-BAO, que les élections régionales de ce week-end dans l’Émilie-Romagne vont confirmer le succès de la Liga et l’effondrement du M5S commencé avec la démission de la tête du parti de Di Maio (qui reste ministre d’une coalition en lambeaux), tout cela nous réservant, insiste Luongo, un raccourci vers des élections et un retour triomphal, type “marche sur Rome” disent les névrosés, du commandatore-duceSalvini. 

Même nos idoles sont ébranlées dans un mélange étrange de désordre-tragique et de chaos-bouffe, avec  cette affaire exemplaire de hacking entre deux héroïques progressistes postmoderne, MbS et Jeff Bezos, icones de la globalisation et de la géopolitique du simulacre qui va avec. La morale de cette histoire est qu’une enquête est en cours pour déterminer si l’emploi du téléphone portable n’est pas l’Achille Talon de ces puissants complotistes ; et son aspect anecdotique se trouve dans mon aveu que je n’ai pu retenir un sourire à contempler combien ces héros homériques de la globalisation se conduisent comme des aigrefins de corridor comme vous et moi n’oserions même pas être.

Il était question de millions voire de $milliards dans tout cela, il est aussi question d’une poignée de secondes, cent précisément, pour donner une mesure de la fameuse Doomsday Horloge (“l’Horloge de l’Apocalypse”) tenue à jour et à l’heure depuis 1947 par le Bulletin of the Atomic Scientists (université de Chicago), où minuit représente la fin du monde. Depuis le 23 janvier 2020, nous sommes à 100 secondes de la fin du monde (il est 23H58’20’’), alors que le “record” datant de 1953 et de 2018 était de 23H58, soit à 120 secondes du Big Bang inverti.

”L’Horloge de l’Apocalypse” a évolué depuis ces temps anciens où l’Apocalypse semblait devoir échapper au désordre-chaotique. Longtemps, elle n’a pris en compte que le risque nucléaire, ce qui donnait l’impression d’un rangement impeccable. Désormais elle y ajoute (retenez votre souffle), « le risque d'un déclenchement de la guerre par un accident technique, un acte de terrorisme ou une attaque informatique, les problèmes liés au changement climatique, aux hydrocarbures (pic pétrolier, géopolitique du pétrole) ou encore les “nouveaux développements dans les sciences du vivant qui pourraient infliger des dommages irrévocables”, c'est-à-dire les risques liés aux nouvelles technologies (nanotechnologie, biotechnologie, etc.) ».

Mais j’allais oublier, cet  autre risque que signalent les horlogers de l’Apocalypse : les FakeNews, défini comme l’absence d’une capacité de jugement du public de faire la différence entre la vérité et le mensonge dans les nouvelles du monde... « Préoccupant », dit l’astrophysicien Robert Rosner, un des horlogers, dont on ne sait si lui-même parvient à faire le tri.

Prenez Soros, par exemple... En annonçant qu’il dégageait un $milliard pour une nouvelle tentative conceptuelle globale de son  Open Society  en fondant une Global University, George Soros, qui a 89 ans mais qui continuera à financer les forces du désordre-chaotique bien après sa mort, a désigné les “dictateurs” contre lesquels il importe de lutter : le Chinois Xi, l’Indien Modi, le Brésilien Bolsanaro, le US  citizen  Trump, et aussi  Facebook Inc. A ma connaissance pour ce cas, pas un mot contre Poutine et par contre Zuckerberg dans le collimateur... Par conséquent, même Soros se met de la partie pour brouiller les cartes du chaos dans le jeu du désordre. « En tenant compte de l’urgence climatique et des soulèvements partout dans le monde, dit l’ami-Soros, il n’est pas exagéré de dire que 2020 et les quelques années suivantes détermineront non seulement le sort de Xi et de Trump, mais aussi le sort du monde. »

... Il n’a pas tort, n’est-ce pas, quant à l’annonce de l’Acte final ? Cela fait curieux de poser cette question à son propos, lui que je dénonçais volontiers  comme le Diable soi-même.

Finalement, n’est-il pas plus concluant, plus logique, plus “stable dans l’instabilité” du jugement d’admettre que oui, finalement, faire de Trump l’Antéchrist à la tête de ses Armées du Chaos, c’est une façon de rendre les choses plus claires et plus nettes, chacun dans son rôle à la satisfaction de tous, se jetant dans l’abîme et l’abysse de la gueule du loup... Car il n’est vraiment pas simple, justement, il n’est pas simple aujourd’hui de fixer son jugement à propos de ce qui est antiSystème et qui ne l’est pas, de ce qui est l’Apocalypse et de ce qui ne l’est pas.

Moi et les Roaring Twenties, nous pourrions vous dire ce que c’est que l’Apocalypse, et quand, et comment, si nous n’étions tenus par le Secret-Défense. Néanmoins, tendez l’oreille : quand la musique sonnera dans le Ciel, dissipant la dissonance grâce à la force et à la forme de son harmonie ordonnée et équilibrée.