Tendance préoccupante

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Tendance préoccupante


24 avril 2002 — Une tendance née il y a quelques semaines se confirme régulièrement : le déclin régulier des opinions favorables au président GW Bush. C'est la tendance qui est inquiétante pour GW, qui ne cesse de battre son record de plus faible popularité depuis le 11 septembre. (Dans les mois de septembre [à partir du 11] à novembre 2001, la popularité de GW se situait entre 85% et plus de 90%.)

C'est l'institut américain Zogby qui communique ce résultat : « President George W. Bush's job performance rating continues to decline among U.S. voters, latest Zogby America results reveal. In the latest Zogby America poll, conducted of 1002 registered voters nationwide between April 19-22, voters now give Bush a (69% positive, 30% negative), job performance rating, a new low in job performance since September 11th. Bush's previous low mark in job performance after Sept. 11th was in March (73% positive, 25% negative). On September 4th, one week before the terrorist attacks, Bush's job performance rating was 50% positive, 49% negative. (The latest Zogby America poll has a margin of sampling error of +/- 3.2%.) »

69% reste un taux extrêmement honorable et même très bon pour un président dans sa deuxième année de mandat. Mais les conditions sont exceptionnelles. L'essentiel est l'évolution relative et nullement le chiffre dans l'absolu. D'une façon générale, depuis courant février, le déclin est régulier. Les événements du Proche-Orient ont, à partir de mars, largement contribué à l'évolution. Le problème essentiel pour l'administration est que le public ne perçoit pas du tout ce conflit comme faisant partie de la guerre contre le terrorisme (ce qui est une appréciation assez bonne). Il a tendance à juger le conflit et l'action du gouvernement selon ses réflexes habituels, assez peu favorables aux engagements extérieurs.

Sur ce point, GW est dans une position potentiellement difficile à cause de ces deux courants de pressions contradictoires :

• Cette évolution du public va vite devenir une pression extrêmement contraignante. Elle va l'être d'autant que cette pression s'accompagne de jugements sévères sur l'action d'Israël. (Zogby : « Results show nearly three-in-five Americans (58%) agree that Israel should end its current occupation of all Palestinian territories, including much of the West Bank and Gaza Strip. Another 29% disagree that Israel should end its current occupation, while 14% are not sure. »)

• La droite des conservateurs (chrétiens et neo-conservative), qui constitue une partie de la base politique de GW et certainement la plus pressante et la plus efficace, a une position d'engagement extrême derrière Israël. Le Congrès a cette même orientation, y compris du côté des démocrates (par exemple, le chef de la majorité démocrate Daschle, a parlé hier de la nécessité d'un « soutien absolu » à Israël). Les commentateurs de presse sont favorables à Israël dans une proportion de plus de 90%. Ces forces convergentes produisent une pression considérable sur l'administration pour un soutien actif à l'action d'Israël.

On retrouve, de façon encore potentielle mais qui peut devenir aiguë en cas de crise, une rupture entre le public et l'establishment washingtonien. Une question importante est de savoir si cette orientation du public va déborder vers une éventuelle attaque contre l'Irak, qui reste dans les plans du gouvernement. Le public va-il continuer à considérer ce conflit potentiel comme une partie de la guerre contre le terrorisme, qui a son soutien, où va-t-il se placer dans une extension de son appréciation plus relative et plus sceptique du conflit au Moyen-Orient entre Israël et l