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25 janvier 2003 — Pour cette fois, d’accord avec les neocons ? Rien ne vaut la clarté faite sur la crise, le regard bien droit sur la tempête. Pour cela, « Thank God for the French », — dixit William Kristol, un des chefs de file de ces neocons et rédacteur en chef du Weekly Standard. Sa thèse est que l’intervention de la France, en début de semaine, a considérablement contribué à mettre en lumière les positions des uns et des autres.
Voici le message/télégramme de William Kristol dans sa Lettre d’Information du Weekly Standard , rubrique Kistolgram. On voit qu’il s’agit d’une prospective serrée, précise...
« Thank God for the French. They clarified the situation, forced the State Department to face up to the fact that we may have to remove Saddam without the support of the U.N. Security Council, and helped spur the Bush administration into the aggressive and effective public diplomacy effort they've engaged in over the last few days. Now comes the State of the Union on Tuesday, a week or two of negotiations and continued build up, then (I suppose) an ultimatum that Saddam step down, then war. It would be great to have tactical surprise for the war — can that be obtained even with an ultimatum? Is an ultimatum really necessary (presumably it would coincide with the removal of the inspectors from Iraq, and the end of the inspection effort)? And what about the terror threat over the next few weeks, which is, of course, significant? A very important month coming up, for the Bush Administration, the United States, the Middle East, and the world. »
Les derniers événements donnent-ils raison à Kristol ? On l’a vu, bous sommes inclinés à partager sa vision du rôle de “lumière” (elle y est habituée depuis le XVIIIe, pas moins) de la France sur la crise. Pour sa chronologie, c’est moins sûr ; la chronologie de Kristol a surtout pour but de marquer le triomphe des neo-conservatives — et, de ce fait, elle ressemble un peu trop à un immense soupir de soulagement et à voeu forcené pris pour une réalité. Elle pourrait bien être fortement influencée par l’engagement forcenée de cette fraction politique, et un peu trop pour être une estimation raisonnable susceptible de se réaliser. Il n’est pas complètement sûr que l’avenir des cinq prochaines semaines soit absolument écrit.
Ce que nous indique ce court télégramme de Kristol, autant par ses prévisions que par le ton employé, que par l’ironie du « Thank God for the French » qui cache à peine le soulagement si intense qu’on devine :
• Les neo-cons ont eu très peur, ces dernières semaines, ces trois derniers mois, que leur offensive en Irak soit compromise. (On en avait vu là-dessus, qui semble ainsi confirmé.)
• Les prochaines semaines vont voir une fantastique pression de leur part. Pour eux, c’est tout ou rien d’ici la fin février (« A very important month coming up »). Cela implique des tensions considérables, à l’intérieur de l’administration< N>; entre Washington et le reste ; entre Washington et ses alliés (les « able et willing », les Anglo-Saxons de service, l’excellent Tony Blair, les supplétifs style-Europe centrale rameutés en catastrophe, un Aznar ou l’autre) ; entre alliés, particulièrement entre Européens.
• La tension à l’ONU va être considérable, d’autant que les opposants (principalement le trio européen Allemagne-Belgique-France) veulent imposer un nouveau mandat d’inspection pour l’ONU, avec le soutien plus ou moins dissimulé de Hans Blix.