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651Grâce à un coup d’oeil approfondi sur le budget du Pentagone pour l’année 2006, tel que la Chambre des Représentants vient de le voter le 25 mai, on trouve des détails révélateurs d’une situation que les chiffres seuls n’expriment pas (au contraire, ils suscitent les exclamations admiratives des commentateurs européens bien mal avisés, comme à l’habitude). Nous en distinguons deux, extraits d’un récent article de Defense News sur ce sujet du budget 2006.
• « During subcommittee markup sessions last week, members decried the rising costs and technological troubles of some of the U.S. military’s most prized weapons, including the Navy’s DD(X) destroyer, the Army’s Future Combat Systems (FCS), the multiservice F-35 Joint Strike Fighter (JSF) and even the Marine Corps’ VXX future presidential helicopter. [...] Other programs the services have pushed despite immature technologies include the JSF and the Joint Tactical Radio System (JTRS)... The Air and Land Forces subcommittee cut $150 million from Lockheed’s JSF — not a major reduction to the $5.6 billion requested for 2006, a subcommittee aide conceded. »
C’est la première fois que le Congrès prend une mesure structurelle officielle pour “punir” le JSF en lui ôtant une partie de sa dotation budgétaire (une faible partie puisque le $150 millions valent pour à peu près 3% du budget 2006 du JSF : mesure symbolique, rien d’autre). C’est la démarche habituelle, — en général sans grande efficacité sinon le fait de servir d’avertissement, — lorsque les parlementaires commencent à s’inquiéter des problèmes rencontrés par un programme ; mais c’est une bonne mesure des difficultés que rencontre le programme JSF qui, elles, sont désormais sérieuses et potentiellement déstabilisantes. Désormais, la crise du JSF est, pourrait-on dire, officialisée.
• Parlant d’une décision du Projection Force Subcommittee de la Chambre, Defense News rapporte les détails suivants: « [T]he subcommittee voted to establish a $100 million Shipbuilding Industrial Base Improvement Program under which the U.S. government would buy advanced shipbuilding technology for shipyards. [ Rep. Gene Taylor, D-Miss] said subcommittee members “were taken aback” when they visited European shipyards and found they were more technically advanced than U.S. yards. “It should not be that way,” he said. But U.S. shipyard owners do not want to invest in advanced technology because of the year-to-year uncertainty of the shipbuilding budget of the U.S. government. So the government will buy advanced equipment and provide it to the shipyards, Taylor said. »
Il s’agit d’un constat important, même s’il semble accessoire à cause du domaine concerné, selon lequel l’industrie d’armement US joue de plus en plus selon la logique du profit et refuse les investissements technologiques nécessaires. Conséquence : c’est le pouvoir public qui règle la facture, en un exemple manifeste et manifestement ironique de la pureté de l’application du dogme libéraliste du côté US. Cela ne résoudra nullement le problème parce que la logique du profit infecte tout, y compris le travail de Recherches & Développements quand les fonds sont disponibles. Accessoirement, on a une mesure de plus de la fiction totale qu’est l’affirmation de la supériorité US en matière de technologie sur l’Europe, en général mesurée à plusieurs générations. Ce deuxième point renforce les remarques du premier sur le JSF, puisque ce programme est également soumis à cette sorte de situation.
Mis en ligne le 31 mai 2005 à 06H30
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