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449316 mai 2024 (12H40) – Peut-être qu’en d’autres temps, l’attentat contre le Premier ministre slovaque Fico serait passé relativement inaperçu au niveau des commentaires, comme le fut par exemple l’assassinat d’Olof Palme... L’assassinat du brillant et fameux homme politique suédois (sans doute une performance de ‘Gladio’) souleva certes l’émotion mais ne prit aucune place dans la dynamique politique en cours parce qu’il se produisait hors de ce que la carrière de Palme avait eu d’important (de très important), et dans une époque de détente générale nouvelle (Gorbatchev), en 1986, lorsqu’on laissait de côté les nouvelles qui pouvaient gâcher l’humeur.
Pour Fico, c’est tout le contraire, et bien que Fico n’ait aucunement, ni la célébrité ni la carrure politique d’un Palme. Peu importe, l’attentat s’est aussitôt inscrit au cœur de la GrandeCrise.
La stupide presseSystème a eu aussitôt sa part dans cette élévation instantanée qui ne surprit très peu d’entre nous. La bêtise constante des plumes qui opèrent dans ces eaux pourries des Sargasses de la corruption est confondante. Ils ne nous déçoivent jamais, surtout ceux de l’“anglosphère” et les inimitables Français, aussi stupides qu’ils sont supposés être intelligents. Alors, commençons par eux (l’anglosphère”), – et d’ailleurs tenons-nous-y, ils nous suffisent. Ils ont même réussi à influencer le titre de l’article de ‘ZeroHedge.com’ que voici ; je vous le laisse en langue originale, avec un caractère plus voyant pour souligner le mot qui importe dans l’hypothèse particulièrement sonore et parlante :
« Slovak PM Robert Fico Expected To Survive; UK Media Appears To Justify Assassination Attempt. »
Peut-être qu’ils (les médias UK) ont atténué ensuite leur titre ; peu nous importe, nous l’avons ingurgité et digéré, pour en tirer les conclusions qui s’imposent. Greenwald, le brave et héroïque Greenwald, ne les a pas ratés :
« La couverture médiatique occidentale de la tentative d'assassinat a été pour le moins intéressante. Robert Fico était, aux côtés de Viktor Orban, un dissident de la ligne de l'OTAN sur l'Ukraine.
» Le journaliste Glenn Greenwald a par exemple commenté : “Écoutez ce reportage de Sky News sur l'assassinat de Robert Fico. Non seulement ils sont sur le point de le justifier parce qu'il s'oppose à l'aide à l'Ukraine, mais ils insinuent également avec désinvolture qu'il est payé par le Kremlin. Cette accusation désinvolte est tellement répandue en Occident qu'elle est devenue comme un poison contagieux”. La séquence de Sky en question, qui qualifie M. Fico de “très pro-russe” et affirme qu'il n'est “pas surprenant” que l'attaque ait eu lieu, se trouve ci-dessous... »
Pour aller plus loin et un peu plus précis, on se réfère à Daniel McAdams, qui travaille avec Ron Paul dans son Institute Ron Paul for Peace, qui répond à un message tweeterX du Premier ministre hongrois Orban :
Viktor Orban : « J’ai été profondément choqué par l’attaque haineuse contre mon ami, le Premier ministre Robert Fico. Nous prions pour sa santé et un prompt rétablissement ! Dieu les bénisse, lui et son pays. »
Daniel McAdams : « Faites doubler votre protection sécuritaire, Monsieur le Premier ministre. Ils veulent du sang, maintenant [‘They're out for blood’]. »
Ce qui est remarquable parmi les choses que nous savons, c’est la personnalité du tireur, du “terroriste”, telle qu’elle nous est restituée par les nouvelles du système de la communication (avec possibilité de modification...). Elle est partout connue et publiée ; elle semble celle d’un homme de bonne allure qui, à 71 ans, devrait avoir dépassé les emportements politiques des jeunes gens ; et qui semble jouir d’une certaine célébrité comme “écvrivain progressiste”, poète et donc artiste. Par exemple :
« Le tireur qui a tenté d'assassiner le Premier ministre slovaque, Robert Fico, plus tôt dans la journée, a été identifié par les médias slovaques comme étant un poète de 71 ans et membre du Parti progressiste pro-occidental, Juraj Cintula, de la ville de Levice. Cintula avait auparavant ouvertement critiqué le Premier ministre Fico et son gouvernement sur les réseaux sociaux. »
Le fait serait donc qu’après un long cheminement dans la formation de groupes terroristes en tous sens et de toutes obédiences, pour pouvoir exploiter au profit de leurs entreprises le caractère “terroriste” du mot “terrorisme”, le Système éprouve un frisson de plaisir en découvrant cette révélation quasiment christique pour Lui. Il n’a désormais nul besoin de former des terroristes comme je le disais, comme il l’a fait avec les divers groupes autour des “bataillons de la mort” en Amérique Latine, autour de la filière al Qaïda-ISIS, avec les commandos terroristes du SBU ukrainien, avec tant d’autres.
Désormais, ce sont directement les pointures des élites américanistes-occidentalistes et pro-Système qui prennent le relais. Ces belles figures passent du rôle de prêcheur de leçons de bienpensance et de prêtres appelant à rejoindre la religion du Juste et du Bien, à celui de bourreaux expéditifs de l’Inquisition.
C’est instructif et c’est un tribut à rendre à la machinerie du système de la communication, de la presseSystème aux plateaux et petits fours de nos grandes chaînes-TV, aux voyages organisés et aux encensements réciproques. C’est aussi une leçon à ne pas oublier concernant les psychologie des nouveaux “terroristes” (‘néo-terroristes’ ?) des salons chics, de Park Avenue à Saint-Germain-des-Près. Elles sont à point. Elles sont en train de passer de la chambre de confinement où elles restaient au chaud en projetant leurs fantasmes sur des machineries type ‘Meta’ et intelligence artificielle hollywoodienne, à l’attaque directe de la réalité, flingue au poing.
Ils ont atteint la maturité du tueur : “There out for blood” (condensé de “they are out looking for blood”), résume McAdams, qui nous annonce ainsi une nouvelle phase, celle du néo-terrorisme, avec peut-être un zeste de début de guerre civile et des élections qui se font à la pointe du fusil automatique d’assaut.
Il y a déjà eu des attaques terroristes de motifs politiques qui peuvent être classées dans le même registre, notamment aux États-Unis. Mais elles venaient toujours de personnages un peu déséquilibrés, ou faisant partie de groupes à tendance disons néo-terroriste, ou concernant des causes bien précises liées aux nouveaux courants polémiques concernant des réalités, si absurdes et grotesques soient-elles en même temps qu’injustifiables (antigenriseme, avortement, homophobie, antiracisme et antisémitisme, etc.). Cette fois, c’est une attaque directe du pouvoir parce que
1) il refuse de livrer des armes à la clique mafio-ukrainienne, et
2) il est à la solde de Moscou, c’est-à-dire deux arguments directement créés par le simulacre fabriquée autour de la guerre de l’Ukraine.
Cela ne fait pas progresser l’une ou l’autre cause, d’ailleurs cette idée n’a rien à voir avec le sujet qui m’intéresse. Cela constitue plutôt un témoignage symbolique extrêmement fort d’une évolution potentielle de la psychologie autour de la détermination de la réalité, – avec cet acte tranchant : “Eh bien, puisqu’il persiste à tromper la réalité du Bien et de la Justice, tuons-le !”.
Note de PhG-Bis : « La chose a peut-être suggérée par la CIA qui patronne en général cette sorte de bonnes oeuvres, dira-t-on bien entendu, mais vous avez bien vu le genre d’opérateurs qu’ils privilégient d’habitudes, de ISIS au SBU... Rien pour inspirer le poète. Tout juste pourrait-on parler de certains anarchistes russes qu’on trouve notamment chez Dostoïevski et qui eurent plus d’un tsar. Mais il s’agissait vraiment de jeunes gens, même de très bonnes familles, à la psychologie échauffée comme on l’a à cet âge. »
Bien : tout cela est dit selon les choses que l’on connaît d’assuré de cet événement à l’heure où ces lignes sont écrites. On peut être sûr que vont en surgir bien d’autres, avec un mélange chaotique de vrai et de faux. Mais je m’arrête à ce point que je crois correspondre à la réalité, et qui réserve d’innombrables surprises, certaines terribles, d’autres inattendues et peut-être bénéfiques.
La psychologie est en train de briser les dernières normes que lui imposaient encore les évidences de la vie en commun pour céder à des déchaînements dont on peut attendre tout, et notamment le pire, – mais aussi, éventuellement, dont on peut aller jusqu’à attendre le meilleur tant cette situation chaotique et furieuse où nous nous trouvons a besoin de chocs et de contre-chocs, sans cesse, et jusqu’à nous conduire au bord de l’abysse ou au bord de nouvelles promesses :