« This pantomime has to end »

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Le prince de “cette pantomime”, c’est Tony Blair. Celui qui a dit cette phrase (en entier : «  This pantomime has to end or we are going to lose the next election »), c’est un de ses ministres. Autres mots d’autres ministres sur Tony Blair : « deluded », « self-indulgent ». Autre jugement, à propos des divers projets politiques de Blair, se justifiant ainsi de rester à son poste : « Tony is deluding himself if he thinks that anyone is listening to all this stuff. » Le journal The Independent, qui rapporte ce matin les papotages des ministres réunis en conseil informel sans Tony Blair parle d’une « Extraordinary attack on Blair by Cabinet ».

Les principaux ministres ainsi réunis et confortés dans une volonté commune, ont affirmé qu’ils parleraient la semaine prochaine à Blair, au cours de la première réunion du cabinet avec son PM retour de vacances.

« Tony Blair will be served notice to quit Downing Street at a meeting of the Cabinet next week when senior ministers plan to confront him over his refusal to commit to a departure timetable.

» One described Mr Blair this weekend as “deluded”, while another said he was being “self-indulgent”. They are among a growing number of cabinet ministers, some formerly loyal to Mr Blair, who have concluded he must leave office sooner rather than later if Labour is to have a chance of winning a fourth term.

» “This pantomime has to end or we are going to lose the next election,” said one last night.

» Another was brutally dismissive of the Prime Minister's attempt to “spray around policy initiatives” ahead of the party's annual conference in Manchester. “Tony is deluding himself if he thinks that anyone is listening to all this stuff.”

» Senior ministers were speaking last night of “near-panic” among MPs in marginal seats as Labour's poll ratings plunge because of the in-fighting. »

L’atmosphère londonienne est sensationnelle. On n’avait plus connu une telle ambiance de crise au sein du cabinet depuis la chute dramatique de Anthony Eden en novembre-décembre 1956. Ce qui rend les circonstances actuelles complètement inédites, c’est qu’il n’y a pas une crise britannique en cours (alors qu’il y avait Suez en 1956), mais la confrontation entre un homme qui est installé dans son univers propre et le reste du gouvernement, de son parti, voire du personnel politique, dans l’autre, — ce dernier, sans doute plus proche de la réalité. Il n’est pas du tout acquis que les pressions convainquent Blair de fixer son départ parce que, dans son univers, il n’est nullement convaincu d’avoir démérité en quelque façon que ce soit. Au contraire, les quelques fidèles qui lui restent sont attentifs à faire connaître son sentiment : Blair croit qu’il doit encore rester parce qu’il juge que le parti sans lui manque de la maîtrise des choses et de la maturité du jugement.

Seule notre époque peut nous procurer de telles situations, dans le cadre d’une démocratie formelle.


Publié le 3 septembre 2006 à 10H18