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432La patrouille des Thunderbirds est le groupe de démonstrations de l’USAF (l’équivalent de la Navy est la patrouille des Blue Angels et, en France, la Patrouille de France). Son but est à la fois de prestige et de promotion de l’USAF et son activité consiste en des tours de démonstration au gré des meetings aériens.
Un scandale implique les Thunderbirds au travers d’un contrat de gestion de relations publiques que deux chefs d’état-major successifs, les généraux Jumper et Moseley (l’actuel CEM), ont fait arbitrairement attribuer à la société du général de l’USAF à la retraite Hal Hornburg, — un “ami”. Le contrat portait sur $49,9 millions et était d’un montant double à celui d’un concurrent, qui a porté plainte et a déclenché une enquête du FBI. Le contrat Hornburg a été abandonné.
Reuters, à partir d’informations de ABC.News sur le scandale, rappelle quelques antécédents. « The Air Force's reputation has been tarnished by a scandal that sent Darleen Druyun, its former second-ranking weapons buyer, to federal prison for nine months for breaching conflict-of-interest rules. Air Force Secretary James Roche and acquisition chief Marvin Sambur resigned in fallout from the scandal, which led lawmakers to kill a $23.5 billion plan to acquire Boeing Co. tankers in 2004. »
A la lumière de ces précédents, ce qui distingue le scandale des Thunderbirds, pour lequel le FBI soupçonne que les deux CEM ont touché des commissions, est qu’il n’a rien à voir avec aucun processus de choix et d’attribution de matériels et porte sur une matière complètement étrangère à l’activité de l’Air Force. C’est en cela qu’il est original et qu’il marque un pas supplémentaire dans la dégradation éthique de la bureaucratie US, y compris des militaires jusqu’à ces dernières années épargnés par le discrédit qui affecte le système en général. (Cette aggravation est en partie favorisée par l’intrusion du secteur privé dans toutes les activités militaires.)
Dans tout scandale courant (sur les choix, attributions de matériels, etc.), le coupables peuvent toujours avancer comme arguments en leur faveur des appréciations techniques pour la valeur de tel ou tel matériel. Quelle que soit la validité des arguments, un “doute” subsiste qu’une partie, même minime, du choix relève d’une démarche de professionnel. Dans le cas des Thunderbirds, rien de semblable. Il s’agit d’une pure démarche de favoritisme et d’éventuelle corruption vénale. Elle rend compte de la dégradation des mœurs et de l’esprit public chez les militaires US.
Mis en ligne le 19 mai 2006 à 09H18