Tony Blair et ses illusions de vieil Européen

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Tony Blair et ses illusions de vieil Européen


1er juin 2003 — Après tout, Tony Blair fait peut-être partie de la “vieille Europe” jetée à la poubelle par Rumsfeld, plus que de la “new Europe” vantée par le secrétaire à la défense. Il a des illusions de vieil Européen et, également, de Britannique entêté, — ce qui n’est nullement contradictoire. Les illusions de Tony Blair ont été dissipées en 24 heures.

On en juge au travers de la couverture que fit le Telegraph de Londres, sans doute pas mécontent de la chose, des visites de Blair et de GW en Pologne.

• Samedi 31 mai, le quotidien londonien présente la visite du Premier ministre britannique en Pologne avec ce titre  : «  Blair acts as peacemaker over US rift with Europe ». En d’autres mots et principalement : réconcilier, sous son égide prestigieuse de brillant second des USA, la “vieille Europe” (Chirac-Schröder) et les USA.

• Dimanche 1er juin, le même journal nous annonce le résultat des courses, GW ayant suivi son fidèle second en Pologne : « Bush challenges “Old Europe” to back America. » Cela ressemble plus à une réponse à Blair qu’à une exhortation avec espoir d’être entendu. Du discours de Bush à Krakow qualifié de “dur”, le Telegraph fait ce commentaire  : « His tough address will complicate Tony Blair's desire to play the role of an “Atlantic bridge” between the US and continental Europe following his good-humoured meeting with President Jacques Chirac of France yesterday. »

• Effectivement, les commentaires et confidences du côté américain qui ont accompagné la visite de Bush en Pologne n’ont été en rien marqués par une volonté de réconciliation avec la “vieille Europe”, mais plutôt par une volonté de faire s’aligner la “vieille Europe” sur les consignes américaines. Le Telegraph développe ses appréciations dans ce sens et, en quelques mots, l’essentiel de ces quatre jours de rencontres diplomatiques est dit. :


« In Krakow, by contrast, there was an atmosphere of celebration among White House aides. They had chosen to visit Poland first because of her military contribution to the Iraq conflict and the warm welcome Mr Bush could expect in the heart of what, to Mr Chirac's chagrin, Donald Rumsfeld, the Pentagon chief, termed “New Europe”.

(...)

» American officials remain furious that Mr Chirac tried to “strongarm” Poland and other former communist countries by stating that they had “missed an opportunity to keep silent” and damaged their hopes of joining the European Union by backing the Bush administration over Iraq.

» “Poland is a good citizen of Europe and Poland is a close friend of America. And there is no conflict between the two,” Mr Bush said. By “helping to spread freedom” in places such as Iraq, terrorism would be stopped from flourishing.

» Privately, White House aides have said that for all his talk about wanting to look forward, Mr Bush is in no mood to forgive European countries that he believes were motivated by vulgar anti-Americanism in their stance against toppling Saddam.

» Mr Bush has recently pointed out to White House visitors the very chair in which Chancellor Gerhard Schröder sat and “lied” by saying he would not seek to secure re-election by stoking anti-American sentiment. Mr Schröder has not been granted a meeting with Mr Bush at the summit of the Group of Eight leading industrialised nations, and talks between Mr Chirac, who is hosting the event, and the President have been described by American officials as a “courtesy call” rather than a bilateral meeting. »