Tony, l’Orient, même Moyen, est vraiment très, très compliqué

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L’échange acrimonieux bref qui devait être UK-Iran et qui s’est révélé être UK-Irak doit informer les amis britanniques, une fois de plus depuis deux siècles, que l’Orient est compliqué. Au départ, le gouvernement irakien est censé être l’ami des coalisés, dont Blair est le plus beau fleuron après GW. Lorsque Blair brandit accusation d’une interférence iranienne (bombes livrées aux résistants), il a avec lui le président irakien, un Kurde, qui a l’air d’accord : «  The prime minister made the UK's suspicions public at a joint Downing Street news conference with the Iraqi president, Jalal Talabani, at which both leaders stressed the importance of Iraq's referendum on a draft consitution next week. »

Blair semble ensuite nuancer fameusement ses accusations, puisqu’il admet n’être pas vraiment sûr : «  Today, Mr Blair — who admitted it was not certain that there was an Iranian connection — said he had been anxious about new kinds of explosives being used by insurgents “for some time”. »

Ensuite, interférence vraiment très, très gênante, qui fait terriblement désordre. Une déclaration du Premier ministre irakien (oui, irakien) vient complètement contredire Blair. Le Daily Telegraph nous dit cela en des termes (ceux de Jaafari) sans la moindre ambïguité : « Ibrahim Jaafari, the Iraqi prime minister, has rejected accusations that Iran has been interfering in Iraq's internal affairs. […] Mr Jaafari told Iranian state television: “Such accusations are baseless and we do not agree with them at all. Relations between Iran and Iraq are currently very friendly and strong and expanding. We are proud of the situation.” »

Conclusion: les relations entre le président (kurde) et le premier ministre (chiite) irakiens ne sont pas démentes. Par contre les relations entre le gouvernement irakien et le gouvernement iranien sont vraiment très bonnes. En général, la coalition s’égare lorsqu’il s’agit des réactions des hommes qu’elle contrôle prétendument (et les Britanniques semblent avoir perdu leurs connaissances passées du pays). Enfin, si jamais il devait y avoir un affrontement militaire entre Anglo-Saxons et Iraniens, l’Irak n’est certainement pas un allié sérieux, et l’on irait jusqu’à penser le contraire.


Mis en ligne le 6 octobre 2005 à 17H38