Tourbillon crisique-50

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Tourbillon crisique-50

15 mai 2018 – Y a-t-il un esprit malin, dans le sens diabolique, qui a fait se correspondre à cinq jours près la sortie des USA du traité JCPOA qui a déclenché une série de tensions opérationnelles et diplomatiques en Syrie et alentour dans the Rest Of the World, et l’inauguration de la nouvelle ambassade US à Jérusalem qui a été l’occasion d’un massacre de la foule palestinienne dans laquelle l’armée israélienne a tiré comme on fait dans une boucherie ? Son gendre garantissant que cette nouvelle ambassade est un gage de paix, déclaration rythmée par les tirs des fusils d’assaut israéliens, Trump, en bon businessman postmoderne, rembourse ainsi les soutiens financiers des milliardaires israélo-américanistes, dont le grand patron du crime organisé pour l'élégante spécialité des casinos.

Il n’empêche, malgré l’habitude de l’asservissement des acteurs de la politique du bloc-BAO, les deux évènements et leurs conséquences constituent même à leurs yeux parce que c’est sous leurs yeux, une mise au net impressionnante de la vraie nature d’organisation criminelle internationale que sont devenus les États-Unis dans le chef de leur gouvernement et de ses différents soutiens et moyens d’action. Cette “révélation” va rendre, quoi qu’on en veuille, de plus en plus difficile la poursuite de relations normales, même d’asservissement, entre les USA et “le reste du monde”, – sauf Israël sans doute, grâce à la nouvelle ambassade. Cela n’est pas un point de vue seulement extérieur : deux anciens officiels de l’administration Obama, qui n’ont pas écrit sans l’aval de leur caposuggèrent dans le New York Times que les institutions de l’UE et les pays-membres expulsent les ambassadeurs des USA à la suite du retrait du traité JCPOA. Cela n’est pas de savoir si cela se fera qui importe, mais de lire cela dans le NYT, et avec l’onction de Saint-Obama. Encore ont-ils écrit avant la tuerie d’hier face Mur des Protections de la civilisation, de Jerusalem et alentour.

Il n’y a plus d’hésitation concevable à observer que ce que nous appelons par ailleurs « La doctrine des évènements déchaînés » est aujourd’hui entrée dans un rythme de développement évoluant à une vitesse inimaginable. La Grande Crise Générale devient, selon le terme à la mode, “hypersonique”, et la vitesse que Paul Virilio dénonçait fort justement comme l’engeance de la modernité est aujourd’hui si grande qu’elle se retourne dans un mouvement tourbillonnaire contre le monstre qui a engendré son producteur.

Il n’y a guère de commentaires plus élaborés à faire tant le constat de la catastrophe du monde se fait à visage découvert, sous nos yeux ébahis. Ce qu’il faut voir, ce qu’il faut sentir, ce qu’il faut mesurer, c’est le vertige inimaginable de la chute qui emporte le Système, voulue par lui pour solde tous comptes, et qui se retourne contre lui comme le scorpion se pique lui-même à mort. On doit comprendre le scorpion qui a sa raison d’être et de ne plus être, et sa dignité ; je dirais que c’est justice pour le Système qui lui seul peut se refuser à lui-même l’exercice de la grâce du Ciel.