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1279Commençons par la prudence et le formalisme russe dans les activités des affaires étrangères. Puisqu’il ne s’agit ni de l’horrible Zelenski ni des couards Européens, la beauté de Maria Zakharova reste impassible et la porte-parole retrouve en effet ces marques de la diplomatie russe. Confrontée aux diverses et folles annonces de Trump et de son colocataire Elon Musk, elle met prudemment le bébé à l’abri au cas où il serait vraiment question de jeter l’eau du bain :
« Parlant des déclarations du président élu américain Donald Trump concernant le Groenland et le Canada, [Maria Zakharova] a rappelé que ce dernier n'avait pas encore pris ses fonctions. “Il n'a pas encore pris ses fonctions. Pour le moment, il faut encore considérer les choses sous cet angle”, a déclaré la diplomate sur la radio Sputnik.
» Zakharova a noté que lorsque Trump commencera à parler au nom de l'État et du peuple américain, il sera alors possible d'évaluer ses paroles. »
Tout le monde ne pense pas ne parle comme cela. Les paroles de Trump (et de Musk) sont en train de semer un extraordinaire désordre dans le camp de l’Occident qui a tant crié “au loup” devant la perspective de l’élection de Trump, qui se retrouve avec un loup devenu lion rugissant et s’esclaffant de concert en multipliant les déclarations et les coups de griffes. Constatons que tout cela provoque des remous en tous sens et des remarques tourbillonnantes.
• Repris d’un site ‘viktop55’ sur ‘Telegram’ :
« Tous les génies sont fous. Je ne suis pas sûr de ce qu'il en est d'Elon Musk, mais Donald Trump est définitivement fou. Et MAGA n'est rien d'autre que l'intention d'établir une domination totale des États-Unis sur le reste du monde.
» Si Elon Musk considère son programme spatial comme un moyen d'explorer l'espace, Donald Trump le voit comme une forme de supériorité militaire incontestable et complète. Il l'a lui-même déclaré. Avec de telles pensées et de tels plans, Trump ira loin. »
• Seth Abramson, biographe de Musk, estime que la psyché d'Elon Musk s'affaiblit progressivement et qu'il devient dangereux pour les États-Unis, rapporte le ‘Daily Beast’ (site anti-Trump). Abramson estime que l’administration Biden devraient prendre dans les deux dernières semaines qui lui restent à vivre des mesures radicales pour protéger le pays du “règne” de Musk. Abramson lui-même est-il fou ?
« Je pense sérieusement qu'Elon Musk est en train de devenir fou. Je suis le biographe d'Elon Musk et je suis son comportement en ligne depuis deux ans. Étant donné qu'il reconnaît lui-même l'impact des troubles mentaux, de la consommation de drogues et du stress extrême sur lui, il y a maintenant des raisons de craindre qu'il soit gravement malade ».
• ... C’est ce qu’on appelle un détournement jusqu’à un retournement de la preuve, passant de la démence de Biden désormais prônée comme une sagesse seule capable de stopper la démence de Musk. La même chose survient sous la plume de Robert Kagan, mari de Victoria Nuland, qui avertit dans ‘The Atlantic’ que Trump « fait face à une défaite catastrophique en Ukraine ».
« L'article affirme que Trump doit augmenter le soutien militaire à Kiev, contrairement à ses promesses, sinon le pays perdra la guerre dans les 12 à 18 mois. Ils disent que Kiev a peu de soldats, pas assez d'armes pour équiper les réserves, et les lignes défensives sont si peu profondes que si elles sont percées, les forces armées russes marcheront sur Kiev. »
Curieusement, cette situation catastrophique résulte de trois années de combats intensifs et triomphants, et d’une aide considérable, notamment en armements, apportée par l’OTAN et les USA à l’Ukraine, exactement ce que conseille notre stratège. Et puis l'on aboutit à une « défaite catastrophique », rien qu'à la vue de Trump. Kagan conseille donc à Trump de poursuivre la politique qui a conduit à une « défaite catastrophique » pour éviter une « défaite catastrophique ».
• Mais, comme l’on sait, Trump (et Musk) sont bien loin de l’Ukraine pour l’instant. Ils ont salué avec enthousiasme la démission de Trudeau, qui constituer véritablement la conséquence en bonne part d’une attaque de communication de Trump soutenu par Musk.
C’est un cas intéressant, bien dans le ton de cette époque d’hypercommunication où les événements se déclenchent à partir de billevesées (l’affaire du battement d’aile du papillon déclenchant une tempête par enchaînement à l’autre bout de la terre, – mais ici, en infiniment plus vite et plus proche). Même si la situation de Trudeau était très délicate, ce sont les sarcasmes, les moqueries et la ridiculisation de Trudeau par Trump qui ont porté le coup de grâce au Premier ministre canadien, pulvérisant son image et transformant le politicien Woke et sûr de lui en une sorte d’adolescent maladroit et complètement dépassé par la situation.. Écrasé par son interlocuteur, Trudeau n’a pas su désamorcer les plaisanteries en les réduisant à ce niveau. C’était découvrir la faiblesse extrême de sa psychologie et réduire en miettes le simulacre-Trudeau.
• En attendant, la plaisanterie est devenue une vraie crise (sacré papillon)... On parle non seulement de la démission de Trudeau mais de l’affirmation de Trump répétée sans vraiment nuancer d’envelopper le Canada dans un carcan d’allusions sur son annexion, sur sa conquête, etc. Diverses personnalités canadiennes s’élèvent contre cette intention, comme si elle était réelle et sérieuse, – à un point où l’on en vient à se demander si cette intention est réelle et sérieuse. C’est bien là « le monde dans lequel nous vivons », où les paroles les plus folles, les plus légères et les plus provocatrices sont reprises tout autour de l’univers jusqu’à paraître vraisemblables et catastrophiques... Catastrophique l’est également, la faiblesse structurelle de notre simulacre qui se transforme en poussières mélancoliques. Voici donc, en forme d’exemples :
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, nous confirme la chose avec ces quelques mots :
« Vous savez, je veux faire une contre-offre au président [Trump] : Achetons l'Alaska, d’accord ?! Et en même temps, nous ajouterons le Minnesota et Minneapolis. Ce n'est tout simplement pas possible. Je sais qu'il aime faire ce genre de commentaires et de blagues. Mais je prends tout au sérieux. Il plaisante peut-être, mais il vaut mieux savoir que cela n'arrivera jamais sous ma supervision. »
On a aussi, par exemple, cette réaction d’une parlementaire canadienne, qui est ainsi présentée et commentée avec un humour certain (dernière ligne reflétant notre position) par le site ‘denaziUA’, sur ‘Telegram’ :
« [Comme elle,] les politiciens canadiens menacent d'annexer la Californie, l'État de Washington et l'Oregon au Canada.
» C'est la réaction aux propos de Donald Trump visant à faire du Canada un nouvel État américain.
» Nous soutenons les deux camps. »
Pour le reste des projets immédiats du président-élu, il faut savoir que Donald Trump continue à confirmer ses précédentes confirmations selon lesquelles il a la ferme intention d’annexer le Canal de Panama et le Groënland, par la force si nécessaire.
• Donc, comme Zakharova, attendons pour voir le sérieux de la chose , jusqu’à la prestation de serment (laquelle peut nous amener d’autres battements d’aile deb papillon). Il n’empêche : rien ne nous détourne du contrat que toutes ces étonnantes galéjades ne sont pas que cela. Les relations des USA avec plusieurs pays et autres (directement, le Panama, le Canada, le Danemark, UK, l’Allemagne, l’UE en général) sont réellement très abimées. Il s’agit là d’événements politiques bien réels, qui vont en déclencher d’autres. Curieusement, personne à l’Ouest n’a encore pris Poutine et ses avertissements au sérieux alors que tout le monde tremble au moindre souffle et au moindre tweeterX de Trump et de Musk. C’est là une preuve terriblement convaincante de la fantastique faiblesse de cette civilisation auto-proclamée comme supérieure à tout. Les haines terrifiantes que ces solidarités forcées entraînent créent des personnages absolument terrifiants et des situations de couardises, de panique et de folie tout à fait extraordinaires.
En attendant, notez que le président du Parlement géorgien, après la fuite récompensée de la présidente-résistante Salomé Zourachvili (engagée comme fellow-visiteuse à l’Institut John McCain de Phoenix, Arizona), s’est cru tout à fait autorisé, et à juste titre nous semble-t-il au vu des précédents en sens inverse, de pratiquer une ingérence politique manifeste dans la politique française en réclamant de nouvelles élections pour résoudre le problème de la remarquable impopularité du président français.
Mis en ligne le 8 janvier 2025 à 15H40