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53914 août 2003 — Comment fonctionne la machine GW ?, se demande-t-on. Plus précisément : comment arrivent-ils à supporter tant de mensonges, à les coordonner, à les mettre en musique, à bâtir des situations virtualistes, etc ? La réponse ne cesse de s’étoffer au gré des multiples découvertes que l’on fait de leurs activités. Dernier élément en date : ils s’achètent eux-mêmes.
Il faut donc lire l’article de World Net Daily sur l’histoire de ce haut fonctionnaire du département de l’Énergie qui a reçu autour de $20.000 en bonus dans les mois qui ont précédé l’attaque, pour corroborer les versions de l’administration, notamment sur le nucléaire irakien. La corruption devient un des beaux-arts lorsqu’elle s’exerce, comme elle le fait désormais, de l’autorité centrale vers un de ses fonctionnaires, un de ses propres salariés. On en arrive à la situation d’une sorte de double emploi : salarié pour faire son travail de fonctionnaire, qui correspond à la réalité, et corrompu (“gratifications”) pour faire son travail de fonctionnaire clandestin, qui correspond à l’univers virtualiste.
Quelques détails sur l’affaire :
« A former Energy Department intelligence chief who agreed with the White House claim that Iraq had reconstituted its defunct nuclear-arms program was awarded a total of $20,500 in bonuses during the build-up to the war, WorldNetDaily has learned.
» Thomas Rider, as acting director of Energy's intelligence office, overruled senior intelligence officers on his staff in voting for the position at a National Foreign Intelligence Board meeting at CIA headquarters last September.
» His officers argued at a pre-briefing at Energy headquarters that there was no hard evidence to support the alarming Iraq nuclear charge, and asked to join State Department's dissenting opinion, Energy officials say.
» Rider ordered them to “shut up and sit down,” according to sources familiar with the meeting.
» As a result, State was the intelligence community's lone dissenter in the key National Intelligence Estimate on Iraq's alleged weapons of mass destruction, something the Bush administration is quick to remind critics of its prewar intelligence. So far no banned weapons have been found in Iraq to confirm its charges. »
D’autre part, cette pratique ne peut surprendre. Cette corruption de ses propres fonctionnaires rejoint, dans l’esprit sans aucun doute, la corruption systématique de ses propres ennemis qu’on voit dans l’armée américaine depuis le début de la “guerre contre la terreur”, et précisément durant la guerre contre l’Irak. Il s’agit de techniques désormais classiques au sein de l’administration GW, qui n’est aujourd’hui animée que par des actions de relations publiques, c’est-à-dire la création d’un monde virtualiste, à la contribution duquel différents acteurs sont régulièrement appelés. Ils doivent être rétribués pour cela.
Il a souvent été avancé, par les plus ardents critiques de l’administration GW, qu’il s’agissait d’une administration composée de groupements d’intérêts dont le comportement et la gestion de leurs intérêts s’apparentent aux pratiques du crime organisé. Il semble que cette vue soit partielle et qu’elle demande à être complétée. Les pratiques de l’administration GW utilisent effectivement toutes les méthodes habituelles du crime organisé, dont la corruption qui est la principale, mais celle-ci dans le but principal de contribuer aux montages permanents des services de relations publiques.
Il s’agit d’une situation beaucoup plus complexe que les situations habituelles de ce genre d’environnement politique (environnement politique défini par Norman Mailer, parlant des USA d’aujourd’hui, comme celui d’une « mega-banana republic »). C’est une situation postmoderne et virtualiste, dont l’efficacité reste de plus en plus à démontrer, dans les effets qu’elle aurait pour influer sur la réalité (nous parlons de la “vraie-réalité”, concept certes épuisant mais qu’il faut bien signaler). Il ne faut pas oublier que tous ces efforts de corruption sont faits pour légitimer une action politico-militaire dont nul ne sait plus la cause, si jamais quelqu’un l'a connue exactement et à condition qu’elle ait jamais existé, et une action dont les effets sont complètement catastrophiques, notamment pour l’administration elle-même.