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5868• A partir d’un article re-publié du colonel Macgregor, mettant en avant le “globalisme” comme cause centrale du soutien de l’Ukraine-Zelenski par les USA, on examine la position d’un ancien officier de l’US Army s’affirmant de facto partisan de la Russie, par exemple en cas de conflit des USA et de la Russie. • Le cas Macgregor se retrouve chez beaucoup d’autres. • Sera-t-il accusé d’être un “traître à la patrie pour s’être élevé contre une doctrine, celle de son gouvernement, qui combat en la Russie toutes les caractéristiques de la patrie ?
Le site ‘VeteransToday’ [VT] a pris la très heureuse initiative de re-publier le 29 décembre 2022 un texte de ‘The American Conservative’ du 4 mai 2022 du colonel Douglas Macgregor. Nous l’avions raté (sinon, nous nous serions précipité dessus) mais cette fois nous le tenons avec assez de fermeté pour apprécier qu’il s’agit d’une analyse impeccable de ce qu’est véritablement ‘Ukrisis’ (la guerre en Ukraine élargie à sa véritable dimension et à sa très-profonde signification) ; et, au moins autant sinon plus, parce qu’il est signé du colonel Douglas Macgregor, c’est-à-dire d’un ancien officier des forces armées US... Cette fois, nous nous sommes donc précipité pour en publier la version française que l’on trouve sur ce site, dans la rubrique ‘Ouverture Libre’, ce même 1er janvier 2023.
Il y a plusieurs choses très intéressantes dans ce texte. Sa re-publication d’abord, parce que l’Ukraine en janvier 2023 n’est pas l’Ukraine en mai 2022 et que Macgregor en janvier 2023 a infiniment plus d’influence que Macgregor en mai 2022. Le texte en acquiert une force et une influence incomparablement plus grandes.
Pourquoi cette re-publication est-elle importante à nos yeux ? Le conflit en Ukraine s’est fortement aggravé, et moins du point de vue opérationnel que du point de vue de sa dimension et de son interprétation politiques. Les Russes disent, avec juste raison, qu’ils ne se battent pas (plus) contre l’Ukraine mais contre l’OTAN dont l’Ukraine serait de facto un membre. Cela a une signification militaire, bien entendu, mais bien plus encore, une signification politique : l’OTAN regroupe des pays qui ont tous choisi, avec enthousiasme ou contraints et forcés, une formule civilisationnelle (plutôt qu’“idéologique”, parce qu’un jugement idéologique hérité nécessairement des vieilles lunes brouillerait tout) dont les ambitions hégémoniques, par la force s’il le faut, sont évidentes.
Cette évidence pouvait ne pas l’être pour tous et être discutée en mai dernier. Aujourd’hui, elle domine tout le débat informé. L’article, assez audacieux et prémonitoire pour certains en mai 2022, prend aujourd’hui, comme mentionné plus haut, cette force et cette influence “incomparablement plus grande”
En mai 2022, le colonel de l’US Army à la retraite était assez lu et écouté, comme un bon analyste “réaliste” de la situation militaire en Ukraine, – c’est-à-dire un partisan de la méthode-VdS, ou recherche de la vérité-de-situation, contre l’école des “bâtisseurs de simulacre” comme nous avons baptisé ceux qui se conforment à une narrative totalement fabriquée (de notre point de vue, ce sont les globalistes bien entendu)... Aujourd’hui, il est certainement l’une des voix les plus écoutées et les plus citées, sinon la voix la plus écoutée et la plus citée du parti rebelle de la Résistance aux folies dominantes.
Cet article de lui re-publié prend alors, tout aussi évidemment, une toute autre dimension que celle qu’il avait en mai 2022.
Le texte lui-même, maintenant... Rien de militaire ni des opérations en Ukraine là-dedans. Il s’agit d’une argumentation civilisationnelle. Pour Macgregor, l’Ukraine-Zelenski est à la fois une création et un outil du “globalisme”, l’OTAN devenant de ce fait l’instrument militaire général du “globalisme” qui est une entreprise de nivellement du monde aux dépens des cultures, des identités, des particularisme, des traditions. La Russie, au contraire, en défendant et en affirmant sa cultures, son identité, ses particularisme, ses traditions, se fait la défenderesse de tous ces caractères contre le globalisme. On a déjà mentionné, depuis de nombreuses années, cette convergence face à une agression sans précédent (celle des globalistes) ; une convergence qui ne fait que s’affirmer, qui éclate en avec ‘Ukrisis’ et doit secouer nombre de consciences...
A côté de cela, les vieilleries sur le communisme, l’URSS, le socialisme expansionniste, celles l’alliance du ‘Monde Libre’, la démocratie de l’atlantisme, – ces vieilleries font vraiment ce qu’elles sont : de la poudre aux yeux des aveugles, rassemblée dans les greniers de l’histoire depuis si longtemps mis à la poubelle.
On reprendra deux paragraphes du texte qui décrivent bien cet antagonisme.
« Pour la classe politique dirigeante contemporaine de Washington, le globalisme implique davantage que l'achat de produits fabriqués par une main-d'œuvre bon marché dans des pays non occidentaux. Le globalisme dirigé par Washington promet désormais la dissolution des formes politiques et sociales traditionnelles de l'organisation humaine, – gouvernements nationaux, frontières, identités, cultures - et les remplace par un monde de consommateurs unis uniquement par leur dépendance à l'égard de sociétés amorphes, d'organisations non gouvernementales (ONG) non responsables et d'institutions supranationales.
» En d'autres termes, le mondialisme est désormais synonyme de la vision de la gauche progressiste de l'ordre de sécurité international libéral d'après-guerre qui doit s'étendre pour survivre. La guerre par procuration de Washington en Ukraine est un projet mondialiste visant à transcender la continuité de l'histoire, de la culture et de la géographie incarnée par l'État-nation, afin d'homogénéiser des peuples disparates dans le processus d'assimilation des changements sociaux et technologiques rapides. En ce sens, le récent appel du président ukrainien Volodymyr Zelenski à Washington et à ses partenaires stratégiques pour établir un contrôle mondial des armes nucléaires russes s'aligne parfaitement sur la vision mondialiste progressiste de l'administration Biden. »
« On ne doit jamais sous-estimer la capacité de Joe à foutre la merde » (Adage de Barack Obama.)
... A propos de Biden et du globalisme (pour « foutre la merde ») dont il est le porte-drapeau toussotant, on réécoutera avec le plus grand intérêt une intervention tranchante de quelques minutes du très-regretté Stephen F. Cohen sur l’Ukraine au moment du Maidan-2014 (sur ‘The-Duran.com’ ce 31 décembre 2022).
Cohen admettait ne pas connaitre la véritable position “doctrinale” d’Obama, notamment sur cette crise ukrainienne, mais il désignait sans aucun doute Biden comme le chef du clan “globaliste” de l’administration. La vieille baderne corrompue, pourrie et sénile jusqu’à la moelle est bien de ce camp-là, et cela nous en dit long, symboliquement, sur la valeur de “ce camp-là”, – surtout quand on a à l’esprit l’évolution de carrière de Biden, éternellement corrompu en passant du racisme le plus rabique au wokenisme à en mourir, avec soutien du fiston pédophile et cocaïnomane dont Joe partageait les penchants.
Ici, nous nous proposons de nous pencher sur le cas considéré comme exemplaire de l’auteur de l’article, le colonel Macgregor, et sur le contenu nettement politique au sens postmoderne du mot de son article. L’un et l’autre doivent être considérés comme archétypiques des extraordinaires confusions et contradictions que causent la guerre en Ukraine et les divers caractères évoqués, comme un aboutissement jusqu’ici de la politiqueSystème suscitée par le globalisme.
Aux USA, les plus fameux critiques de la position US soutenant l’Ukraine sont d’anciens militaires et d’anciens officiers de renseignement : Macgregor vient de l’US Army, Scott Ritter des Marines, Larry C. Johnson de la CIA et du département d’État, Ray McGovern et Philip Giraldi de la CIA, etc. On peut avoir une idée du nombre de critiques de très haut niveau en suivant les interventions et les publications de groupes tel que les VIPS (‘Veteran Intelligence Professionals for Sanity’). On voit quelques-uns des noms et des fonctions de ses membres dans un article justement sur un mémorandum de ce groupe demandant d’éviter la guerre en Ukraine, – article publié par ‘Antiwar.com’ le 21 avril 2021. (Johnson, McGovern, Giraldi, Ritter en font partie, – pas Macgregor qui n’a pas fait de renseignement.)
Aux USA, ces types de critiques se sont clairement exprimées lors de divers conflits (Irak, Libye, Syrie, Afghanistan, etc., voire Kosovo), en critique directe de la politique US (politiqueSystème). Mais Macgregor apporte dans son article sur le globalisme des dimensions nouvelles particulièrement importantes, – qu’on retrouve peu ou prou chez d’autres, mais chez aucun d’une façon aussi nette et aussi claire :
• Il ne prend parti pour un pays, ni pour une idéologie, mais disons pour un “type de civilisation”, au nom des nationalistes américains qui sont abondamment référencés. Cet avis est d’ailleurs assez largement partagés, notamment par les populistes et les libertariens. Cela constitue déjà, en soi, une prise de position contre les USA tels qu’ils se trouvent aujourd’hui engagés dans la trop-fameuse politiqueSystème.
• Mais que se passerait-il si les USA, d’une façon ou l’autre, engageaient des hostilités avec la Russie ? Et même, s’il y avait un rappel de réservistes aux USA, où l’on trouverait des antagonismes équivalents ? Clairement, Macgregor est du côté russe dans son article, non par prorussisme mais par anti-globalisme, position qui peut rencontrer bien d’autres groupes... Mais s’il y a conflit, Macgregor (et tant d’autres) deviennent-ils quelque chose comme “traîtres à la patrie”, si l’expression a encore un sens, et surtout pour les globalistes adversaires des États-nations/des patries comme le montre Macgregor et qui pullulent dans l’administration Biden ?
• ... Ce qui soulève une troisième remarque : Biden et ses globalistes sont-ils “la patrie” de Macgregor et des autres qui ont servi les États-Unis en d’autres temps ? Les nationalistes et les patriotes qui défendent les principes de la nation sont-ils des traîtres à leur nation ?
... On voit bien que nous sommes là quasiment sur un cas de guerres civiles nationales quasiment inverties (puisque les “traîtres à la patrie” sont ceux qui défendent la notion de “patrie”), et même de guerres civiles trans-nationales s’étendant de nations en nations. Plus encre, nous sommes plongés dans une situation où les patries ne définissent plus les engagements civiques dès lors qu’elles sont dirigées par des coteries et des gangs qui dénoncent le terme de “patrie“ notamment.
L’article de Macgregor est d’un réel intérêt, et bien des nationaux et patriotes français auraient grand intérêt à le lire, eux qui se sont engagés dans une grande, une écrasante majorité pour l’Ukraine de Zelenski-CIA par pur sentimentalisme-affectiviste ; et eux-mêmes acceptant (le terme n’est pas outrancier) une narrative et un simulacre globalistes d’une extrême grossièreté, et ainsi absolument prisonniers jusqu’à l’absurde d’un déterminisme-narrativiste. La remarque vaut encore plus pour les militaires français où l’on cherche vainement des équivalents d’un Macgregor, d’un Ritter, d’un McGovern, etc., – sinon en allant chercher un Suisse, l’ancien officier de renseignement et conseiller de l’OTAN Jacques Baud.
Mis en ligne le 1er janvier 2023 à 16H15
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