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5201• Il est désormais assuré que toute notre attention doit être portée sur le “spectacle global” dont Ukrisis a accouché, et non plus sur la seule Ukraine, qui devient secondaire sinon accessoire. • L’incendie se répand à une vitesse extraordinaire, exacerbée par une hyper-activité communicationnelle qui laisse le jour de crise du 11 septembre 2001 au magasin des accessoires. • En d’autres mots & acronymes, nous voulons dire que Ukrisis devient GCES et que c’est une transmutation, et que c’est une transmutation catastrophique, et qu'enfin il était temps !
... A cet égard, on rappelle que GCES signifie “Grande-Crise de l’Effondrement du Système”, et que nous écrivons son ‘Glossaire.dde’ le 13 mai 2020, c’est-à-dire déjà pleinement entrés dans l’ère covidienne, au cœur de cette “année métahistorique” selon un autre événement du mois de janvier [2020]. C’était pourtant bien avant Ukrisis bien que toutes ses causes, et notamment le harcèlement du Donbass par l’État ukraino-CIA fussent en mode de plein régime... Mais qu’importe ! Qu’importe les différences de contenu dans une époque si tendue et si déferlante du moment qu’existe un « lien spirituel » qui relie toutes ces subcrises qui ne sont du dessous et secondaires que parce que leur matrice et leur transmutation sont une crise immense comme le ‘Big Bang’ créant l’univers.
Nous écrivions donc dans l’introduction de ce Glossaire.dde’, ce 13 mai 2020 :
« Aujourd’hui, depuis le 3 janvier 2020 (l’“assassinat métahistorique de Soleimani”) et, sans le savoir, depuis le 31 décembre 2019 (annonce du premier cas de Covid19 en Chine), – comme si la décennie des néo-Roaring Twenties, un siècle après l’original, ouvrait l’ère de ce que nous percevons comme des calamités “de renaissance”, disons avec emphase “de type-biblique” comme apocalypse, – il s’avère que nous n’hésitons plus... Il s’avère de plus en plus probable que nous sommes bel et bien dans la phase finale de la fameuse/infamante-GCES, comme nous nous sommes entêtés à la désigner de loin en loin.
» Il doit se comprendre ici que nous établissons un lien métahistorique entre l’“assassinat métahistorique de Soleimani”, le début de la crise-Covid19 et le passage à la décennie des néo-Roaring Twenties. Ce lien ne concerne pas la signification, le contenu opérationnel des événements, mais ce que nous considérerions comme l’“essence commune” d’événements nécessairement métahistoriques, qui sont justifiés d’une telle essence que l’on pourrait qualifier symboliquement, – ou plus encore ? – de “quasi-divine” par la période qu’ils ouvrent et illustrent puissamment, et par les effets qu’ils engendrent... Cheminant de la sorte, il doit se comprendre sans autre forme de procès que nous accordons beaucoup plus d’intérêt à comprendre ce qui s’est passé qu’à annoncer ce qui va se passer, parce que “ce qui va se passer” est sans aucun doute inscrit dans “ce qui s’est inscrit” à jamais dans le passé, notamment avec pour achever cette évaluation le “saut métahistorique” de la jointure des années 2019 et 2020. “Ce qui va se passer” est dans “ce qui s’est inscrit” comme fœtus dans le ventre de sa mère, dans ce cas la “mère de tous les possibles”. »
Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est une présentation de deux points de vue, deux vérités-de-situation, qui décrivent les catastrophes frappant les deux fondements avariées et pourries croulant péniblement sous le poids impotent du Système, représenté quasiment dans l’entièreté de la création de tous ses vices par ce que nous nommons “bloc-BAO”, ou “Bloc Américaniste-Occidentaliste”. D’un côté, il y a l’Europe (l’UE), de l’autre l’Amérique (les USA).
Pour analyser d’une façon synthétique la situation de l’UE, un appel à Alastair Crooke (à lire encore hier) constitue une bonne démarche. C’est ce que fait RT.com, en l’invitant à son émission ‘Going Underground’ ce 2 avril 2022 (vidéo et texte). L’essentiel de son analyse rejoint le courant dissident qui développe une critique fondamentale de l’effet des sanctions massives (« L’UE s’est peut-être fait plus de mal que Moscou dans sa volonté de punir la Russie pour son invasion de l'Ukraine... »).
Voici le passage du texte résumant l’intervention de la télé-interview de Crooke par Afshin Rattansi qui dirige et anime cette émission tri-hebdomadaire de RT.com
« L’attaque économique de l’OTAN contre la Russie a divisé les puissances mondiales en “deux sphères distinctes”... [...] En découplant complètement le prix des matières premières du dollar américain, les sanctions contre la Russie ont essentiellement dynamité la crédibilité du système de monnaie fiduciaire... [...]
» “À bien des égards, l’Europe n’a pas sanctionné la Russie, elle s’est sanctionnée elle-même”, a déclaré Crooke, soulignant que le conflit en Ukraine est essentiellement payé par 100 $milliards de fonds européens précédemment envoyés à Moscou pour payer le carburant, alors que les Européens “ne peuvent pas obtenir de gaz d’ailleurs, se substituant au gaz russe”. En se coupant de cet approvisionnement sans prévoir de solution de secours, le continent a signé son propre arrêt de mort, car les Européens auront du mal à survivre sous une inflation à deux chiffres sans des produits de base essentiels (désormais sanctionnés) comme les engrais et certains types de nourriture, a-t-il poursuivi. »
Là-dessus, pour éclairer cette étrange situation, le plus intéressant nous semble être la description que Crooke fait du caractère quasiment “religieux” des décisions européennes, c’est-à-dire des décisions prises sans le moindre souci de leurs conséquences et de leur signification stratégique. Ce n’est certainement pas la première fois que l’on doit souligner avec force ce caractère de conviction irrationnelle, – “religieuse”, certes, – qui anime tous les comportements des dirigeants européens.
Cette perception devient de plus en prégnante, de plus en plus évidente depuis quelques années, avec un grand moment d’affirmation du “Culte”, lors de la crise grecque de 2015, lorsque ce que certains nommaient “la bande à Bruxelles” devinrent, selon le mot de Marine Le Pen, “La Secte”. Il était déjà évident que nous étions à découvert et au grand jour sur le terrain religieux, et le sort fait au ministre grec Varoufakis ressembla en tous points à un grand procès de l’Inquisition intenté à une personne qu’on croyait jusqu’alors du culte, et qui se révèlait coupable d’apostasie.
Il paraît évident, naturel, nécessaire et inéluctable que cette évolution se soit à la fois accélérée et renforcée exponentiellement (notamment depuis l’épisode grec), ce qui permit et permet d’apprécier de plus en plus tous les problèmes avec tout le mépris qu’un croyant brûlant du feu qui anime le zélote accorde à tout événement qui ne se conforme pas au dogme, sinon aux Saintes Écritures, – c’est-à-dire, par ces temps-devenus -fous, à tous les évcénements. De là, l’absence totale de stratégie, de prévisions, d’anticipation, d’analyse des faits et de mesure des actes. La narrative de la bienpensance, qui est une sorte de ‘Credo’, forme un simulacre inexpugnable, au sommet duquel, comme sur le sommet du Mont Sinaï, se trouvent les diverses Tables de la Loi réparties notamment entre les directions innombrables de la Commission Européenne...
Et nos ministres, bien entendu, sont du même bois, les yeux fixes et animés d’un feu glaçant, le verbe implacable et impeccable, comme celui de notre ministre français Lemaire annonçant le 25 février avec une divination sans faille l’effondrement dans les 48 heures de l’économie russe ainsi réduite à merci. Comme le constate Crooke, les Européens n’ont rien prévu, ni la rupture des livraisons russes, ni bien entendu leur remplacement, ni rien du tout. Ils ont leur « ferveur », et cela suffit, et ils continueront à ne rien accepter des événements extérieurs qui puissent interférer sur l’objet de leur foi... Ils se trouvent dans un univers où règne en maître absolu l’affectivisme tout aussi absolu de l’inébranlable foi.. Ni Rome, ni Dieu ne nous sont plus nécessaires, nous nous suffisons à nous-mêmes : ainsi la Grande-Crise, la GCES, a-t-elle tout loisir de se développer à sa vitesse catastrophique.
Alastair Crooke :
« “Je ne vois aucun signe que les Européens aient réfléchi aux conséquences stratégiques de ce qu’ils faisaient”, observe Crooke, suggérant que leur “ferveur” à abattre la Russie avait éclipsé leur bon sens. L'UE obtient 40 % de son gaz de la Russie, tandis que l'offre américaine de gaz naturel liquéfié ne couvrira que 4 % de ses besoins et que le Qatar ne peut fournir le reste.
» “Ils se lancent dans ce genre d'opération sans réfléchir et décrètent soudain ‘Nous allons nous débarrasser de toute dépendance à l'égard du pétrole ou du gaz russe d'ici un an’, – et ils ne se demandent pas ‘Comment ?’” Incrédule, Crooke se demande par quelle aberration les dirigeants de ce puissant rassemblement continental n’ont pas envisagé que la Russie exigerait le paiement de son gaz en roubles. “Les gens vont être frappés de plein fouet... le gaz et l'électricité ont augmenté de 50%, ils vont probablement encore augmenter de 100% avant la fin de cette année. Comment les gens vont-ils survivre dans de telles conditions ?” »
Là-dessus, et puisque nous avons promis de traiter des deux assises branlantes du bloc BAO, nous vient un furieux écho d’Outre-Atlantique, du 45ème président des États-Unis qui entend bien devenir le 47ème. Le sondage le plus récent sur le vote de 2024, sur les supposés candidats possibles et en lice, donne les résultats suivants : 47% pour Trump, 41% pour Biden, ou bien 49% pour Trump, 38% pour Harris. L’information n’est pas inutile car l’on a bien vu que Biden, dans le trouble cognitif où il se trouve, ne cesse de réagir avec l’entêtement grandissant des vieillards ainsi affectés... Et même si l’“affaire Hunter Biden” ne cesse de s’aggraver, le père-nourricier fait laisser entendre qu’il fera tout, jusqu’au “pardon présidentiel”, pour sauver la famille (puisqu’avec son fils Hunter, son frère James est “concerné”) ; cela ressemble effectivement à l’entêtement de son état pathologique, qui suggère que plus les obstacles s’amoncèleront pour sa réélection, plus Biden s’entêtera dans ce projet de se représenter...
Donc, Trump est de retour (il ne nous a d’ailleurs jamais quittés)... Il avait convié hier ses partisans à un meeting à Washington Township, dans le Michigan. C’était la première fois qu’il parlait publiquement et dans une condition aussi politique qu’un meeting, depuis le début de Ukrisis. Son intervention confirma son peu d’appétence pour s’engager dans la communication autour du conflit en Ukraine, et même son dédain pour ainsi dire. On comprend de toutes les façons que Trump n’est pas du tout dans le camp des extrémistres-bellicistes, qu’il est assez modérément anti-Poutine et antirusse, ce qui devrait nous promettre de nouvelles offensives du type-‘Russiagate’.
En un mot, il s’en fiche parce que, et il le dit clairement, le danger pour les USA ne vient pas de l’extérieur, – ni de la Russie, ni de la Chine, ni “de etc.” ; le danger vient de l’intérieur, de ce que les démocrates, renvoyés à leurs démons gauchistes, wokenistes et déconstructionnistes, sont en train de faire à l’Amérique. Du coup, on distingue une possible inflexion dans la situation intérieure aux USA, parce que l’influence de Trump reste considérable malgré l’hostilité constante de nombre de républicains qui n’oint jamais vraiment accepté qu’un non-initié exerce le leadership républicain, et encore plus après sa défaite. Tant pis, et malgré quelques ratés dans la crise covidienne (il était partisan de la vaccination), Trump trouve dans l’affaire Ukrisis une occasion de se remettre en selle en prenant l’essentiel de l’élite washingtonienne, y compris républicaine, à contrepied. Ce faisant, effectivement, – car dans ce cas il n’a pas tort, – il nous ramène au cœur de la crise du système de l’américanisme et réactive les antagonismes dans ce cadre, – ce que RT.com, décidément toujours vigoureux malgré la censure, nous décrit avec, nous le devinons, une certaine satisfaction discrète.
« “La plus grande menace pour les États-Unis n'est pas la Russie, la Chine ou tout autre État étranger, mais les politiciens de la ‘gauche radicale’ qui dirigent actuellement l'Amérique”, a déclaré l’ancien président américain Donald Trump lors d'un rassemblement républicain à Washington Township, dans le Michigan.
» À cause des politiques de Joe Biden, qui ont notamment renoncé à l'énergie russe, l'Amérique est maintenant “vacillante au bord d'un cauchemar économique connu sous le nom de stagflation... c'est-à-dire l'inflation et la récession simultanées”, a déclaré le 45e président américain.
» “Nous vivons la période la plus dangereuse de notre vie. Et nous avons un président qui n'a aucune idée de ce qui se passe. Il n'a aucune idée de ce qu’il fait. Il n’a aucune idée de ce qu’il dit et de l’endroit où il se trouve. À part ça, il fait un travail fantastique”, a-t-il déclaré en riant devant une foule immense tenant des bannières “Sauvez l'Amérique” et scandant “USA ! USA !”.
» “Malgré tout ce que vous entendez et voyez de la Chine, de la Russie, de l'Iran et d'autres, notre plus grand danger ne vient pas de l'extérieur, notre plus grand danger vient des politiciens malades et radicaux qui veulent sciemment ou non détruire notre pays”, a-t-il dit sous les acclamations du public.
» “Tout ce que la gauche radicale touche se transforme en un désordre catastrophique”, a insisté Donald Trump, accusant Biden et les démocrates du Congrès de mener une “guerre contre l'énergie américaine” et de créer une situation dans laquelle la classe moyenne est “écrasée par les prix de l'essence et de la nourriture les plus élevés de l'histoire de notre pays”.
» Selon Trump, l’inflation coûtera à une famille moyenne américaine environ 5 200 dollars cette année. “La faiblesse de Biden nous a donné le désastre de l'Ukraine”, a-t-il ajouté, faisant référence à l'opération militaire en cours de la Russie dans le pays, tout en accusant le président d'être responsable d'un pic de criminalité et d'un afflux de migrants en provenance du Mexique. »
Ces deux envolées complémentaires, dans l’Europe décrite par Crooke (*) et dans l’Amérique annoncée par Trump, décrivent impeccablement le développement de la GCES qui est d’abord, nécessairement, la crise du bloc-BAO.
• Pourquoi “complémentaires” ? Parce qu’elles ramènent toutes deux le trouble terrible déclenchée par Ukrisis aux situations intérieures respectives, qui en subiront directement ou indirectement les effets.
• Parce que, la GCES étant “ d’abord, nécessairement, la crise du bloc-BAO ”, il importe que “les deux assises branlantes” du bloc-BAO soient confrontées à leurs crises existentielles qui ne peuvent être qu’internes.
Mis en ligne le 3 avril 2022 à 21H30
(*) Jusqu'à ce jour et à cette heure (4 avril 2022 à 15H55), nous avions écrit et mis en ligne: «l'Europe décrite par Trump», alors que c'était “Crooke” que nous croyions avoir écrit. Nos plus sincères excuses pour cette malheureuse erreur d'inattention ou d'attention trop pressée.
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