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3650Trente menaces de quadruple troisième guerre mondiale par an… Et on n’a pas fini. Le Donald est décidément un EGM, un être généré médiatiquement, un Captain America obèse et clown braillard, en mode troll et postmoderne. Produit caméo remixé du cinoche postmoderne et de la télé irréalité, notre marionnette incarne à la perfection (à l’imperfection plutôt) la cohorte de personnages gluants issus des comics des années trente. Comptez sur lui pour dénicher aux quatre coins de la planète unifiée des Hitler à moumoute et pour déclencher un brasier final bon à dégoûter les hippopotames – disait Léon Bloy déjà familiarisé avec l’eschatologie démocratique ; car comme on sait un monde plus sûr pour la démocratie est un monde moins sûr pour l’humanité. Que reste-il pour nous de notre Tradition sinon ce patrimoine profané par les conservateurs et les touristes ?
Notre éléphant dans un magasin de porcelaine de Chine n’a donc pas fini de nous casser les pieds et d’affoler les rombières rivées devant leur plateau télé. L’histoire nous dira s’il coulera l’empire (il serait temps en effet) ou s’il était au sens marxiste cette répétition en comique de la tragédie américaine, – 200 guerres par siècle ou par an pour rendre le monde plus sûr pour la démocratie, c’est-à-dire pour l’actionnaire et la marchandise. Pessimiste ? « Le destin du spectacle n’est pas de finir en despotisme éclairé », – dixit la pythie Debord.
Si vous voulez comprendre le manège de ce diable de gros bonhomme, revoyez le drolatique Nicholson dans les sorcières d’Eastwick. Mi-séducteur mi-destructeur, mi-Tartarin mi-Tartempion… Car on ne sait jamais si c’est du lard (de l’art) ou du cochon. Dans Célébrité de Woody Allen, le Donald en caméo se propose de détruire la cathédrale Saint Patrick pour bâtir une tour. Dans l’associé du diable, Pacino-Satanas attend le Donald qui ne vient pas lors d’une soirée mondaine… Mais dans l’excellent Wolfen (1981), le promoteur immobilier se faisait déchiqueter par un indien loup-garou.
Alors voyons son agenda débile et belliqueux à ce gros Picrochole :
Lundi, Donald déclare la guerre à la presse ; mardi, à Twitter ; mercredi, à la Chine ; jeudi, à l’Iran ; vendredi, à l’Allemagne ; samedi, à la Russie. Puis il observe le shabbat, grenouille avec l’ectoplasme nord-coréen (certains me disent que c’est un double, qu’il a été remplacé par la CIA – au point où on en est…) et nous promet le 4 juillet d’aller sur la lune et sur mars. On tournera sur un plateau télé et les jobards goberont comme la première fois. C’est le président présentateur qu’il fallait à un monde d’anesthésiés/hypnotisés/hypothéqués.
Un qui a bien craqué sur cette infantile guerre des nerfs yankee (« retenez-moi ou je ne fais pas un malheur ») est notre ami Orlov qui souligne ce remake de troll de drameeffectué par le Joker de Washington (découvrez Victor Hugo et son magnifique Homme qui rit, qui aura été l’inspirateur du Joker de Batman). Il écrit Orlov :
« Le monde est de nouveau au bord de la guerre, encore une fois. Et, oui, encore une fois. Et puis il n’est plus au bord de la guerre…. mais attendez, il y a plus ! Bien sûr qu’il y a plus, il y a toujours. Les groupes aéronavals américains se dirigent vers la Corée du Nord … ou pas. Ils se promènent sans but, loin de la Corée du Nord, mais d’une manière très menaçante. Puis Trump et Kim Jong Un se rencontrent, s’entendent bien, signent un bout de papier qui ne veut rien dire et se séparent en amis. »
Oui, ces bagarres de vieux couple acariâtre commencent à nous gaver, sauf si Kim n’est plus celui qu’on croit…
Orlov ajoute :
« Remarquez-vous le refrain ? Ce qui se passe, c’est qu’un pays has-been, qui ne peut s’empêcher de gaspiller le peu de ressources qu’il lui reste pour enrichir un complexe militaro-industriel inutile mais ridiculement surdimensionné, essaie de générer de l’activité afin de justifier des dépenses de défense toujours plus importantes. Toutes sortes d’experts et de spécialistes jouent le jeu, affirmant que la menace de telle ou telle guerre est bien réelle et que, par conséquent, nous devrions tous être attentifs à ce qui se passe. Mais ce qui se passe, c’est qu’on vous ballade. »
ptimiste de tempérament, Vladimir Orlov explique :
« Comme il n’y a rien de mieux à faire, les États-Unis s’efforcent de troller le monde entier, mais de plus en plus le monde refuse de se laisser troller ou trolle les États-Unis en retour.
Lorsque les États-Unis menacent de couper l’accès au système financier américain, le monde s’efforce de le contourner.
Lorsque les États-Unis imposent des barrières douanières et des sanctions, le monde réagit en remaniant ses relations commerciales pour exclure les États-Unis.
Lorsque les États-Unis menacent des pays d’une intervention militaire, le monde réagit en forgeant de nouvelles alliances et en prenant des dispositions de sécurité qui isolent les États-Unis. »
Cette gesticulation pathétique serait, selon Orlov, annonciatrice de la chute impériale (depuis le temps que le camp antisystème nous la promet celle-là…) :
« Mais le plus important, c’est que le monde attend. Les États-Unis enregistrent actuellement un déficit budgétaire de plus de 1 000 milliards de dollars par an et s’endettent à peu près au même rythme qu’au plus fort de l’effondrement financier précédent. Selon vous, que se passera-t-il lorsque le prochain effondrement financier frappera (selon de nombreuses voix autorisées, il devrait frapper soit cette année, soit l’année prochaine) ? En attendant, j’espère que vous apprécierez d’être trollé, parce que je suis sûr qu’il y aura plus de trollage en provenance des États-Unis, juste pour vous tenir occupé, mais je suppose que vous le savez. »
Il a raison Orlov. La seule info c’est le crépuscule impérial en mode hystérique-accéléré : le reste est du purin pour la presse subventionnée…
Thoreau dit déjà dans Walden :
« Pour le philosophe, toute nouvelle, comme on l’appelle, est commérage, et ceux qui l’éditent aussi bien que ceux qui la lisent ne sont autres que commères attablées à leur thé. Toutefois sont-ils en nombre, qui se montrent avides de ces commérages…S’il est permis à qui rarement regarde les journaux de porter un jugement, rien de nouveau jamais n’arrive à l’étranger, pas même une Révolution française… »