UKIP antiSystème : l’Angleterre est vraiment européenne

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UKIP antiSystème : l’Angleterre est vraiment européenne

Le nouveau phénomène politique britannique se nomme Nigel Farage, ou bien encore UKIP, qui est le nom du parti qu’il dirige, – le United Kingdom Independent Party. La semaine dernière, UKIP a fait une installation tonitruante de lui-même sur la scène politique britannique... Non que UKIP soit de création récente, puisqu’il a été fondé en 1991 contre le traité de Maastricht, mais parce qu’il a obtenu, pour la première fois dans une élection nationale régulière, un résultat phénoménal pour lui. (UKIP a toujours plafonné, pour les élections nationales, élections européennes non incluses, autour de 3%-4%.) UKIP a emporté 23% des voix lors des élections municipales, contre 29% aux travaillistes, 25% aux conservateurs et 14% aux libéraux. Pour la première fois dans l’histoire politique moderne du Royaume-Uni, aucun parti, et notamment aucun des deux grands partis n’a dépassé 30% des voix dans une élection nationale, à cause de UKIP.

Essentiellement “eurosceptique” dès l’origine, UKIP se présente également comme libertarien, avec des orientations diverses et des connexions qui peuvent aussi bien conduire à une appréciation critique de ses véritables buts par les commentateurs-Système (habituels soupçons d’être d’extrême droite, également très conservateur au niveau sociétal, spécificité de l’engagement libertarien, etc.). L’essentiel est que UKIP est devenu, dans la perception générale et quoi qu’il en soit de ses orientations, la version anglaise du parti désormais “classique” en Europe, un parti “de protestation” en passe de devenir antiSystème par la force des choses. On le met instinctivement et intuitivement comme équivalent du Front National en France, de M5S en Italie, de Tsipras en Grèce, etc., tous ces partis dont l’orientation politique est moins importante que la position antiSystème qu’ils sont amenés à occuper. Il est remarquable qu’à l’instar de ces partis chacun dans leur pays, l’UKIP peut aujourd’hui prétendre capturer plus ou moins un quart de l’électorat, dans une situation extrêmement insaisissable et en constant changement, et d’un changement qui lui est a priori favorable (Farage prévoyait 14% des voix là où UKIP en a reçu 23%). Ses résultats de la semaine dernière constituent, sans surprise, un choc terrifiant pour les partis du Système. D’une façon générale, Farage est extrêmement pessimiste pour l’avenir et estime que la situation européenne va mener à des émeutes sociales avec des conséquences politiques graves (voir SHTF.plan, le 2 mai 2013.) De ce point de vue comme du point de vue libertarien qu’il affiche, Farage est très proche de l’analyse de Ron Paul aux USA.

The Observer du 5 mai 2013, consacre une longue analyse à Farage et à son parti UKIP. On retrouve les mêmes constats, les mêmes remarques, les mêmes appréciations que dans les autres pays, lorsqu’un parti de cette sorte prend sa position et sa place “naturelles” dans l’infrastructure crisique, particulièrement dans une Europe martyrisée par l’Europe institutionnelle et sa politique relayant les consignes des institutions du genre. On en termine donc avec la remarque ironiquement paradoxale que l’Angleterre n’est réellement ancrée dans l’Europe, n’est réellement “européenne” dans le sens d’une unité politique et d’une solidarité d’orientation qu’avec l’UKIP, parti parfaitement anti-européen...

«When Nigel Farage needs a break he heads out to sea. On Saturday, after 24 hours of wall-to-wall media appearances he drove to the south coast and went fishing in the Channel with friends. It was the only place he could be sure of being out of mobile phone contact. “I turn the bugger off,” he told the Observer. « It clears the head. When I am out there I don't think about anything except what bait to use, what lure to use and why some other bloke is catching more than me. It makes me get very competitive again.”

»Farage was briefly cutting himself adrift from politics after his party, Ukip, had stirred up the waters as never before by securing a stunning 23% of the vote in Thursday's local elections. Farage had predicted that Ukip would take at least 14% a couple of weeks ago, which many had thought was wildly optimistic. But it exceeded his wildest dreams, increasing its number of council seats from eight to 147 overnight, eating into the Tory, Labour and Liberal Democrat support across the country and redrawing the local government map. For the first time ever, none of the mainstream parties took more than the 30% of the vote. Labour secured 29%, the Tories 25% and the Lib Dems 14%. Nothing like it had happened before.

»Up until this weekend experts had doubted Ukip's ability to establish itself as more than a protest party, and believed that it would fade at the 2015 general election, as it had in 2010. But those experts are changing their tune. Tony Travers, of the London School of Economics, said: “I am normally cautious but I do think the tectonic plates are shifting. There is definitely a change going on. The share of the vote of the main two parties has been declining since the 1950s. But it is now even lower than it was at the height of the scandal over MPs expenses in 2009. You can half imagine David Cameron, Ed Miliband and Nick Clegg having to have a meeting to think what to do as Ukip is hurting them all.”

»On Thursday afternoon, when voting was still under way, a Ukip official rang Radio 4's Today programme asking if it wanted Farage on the show the next morning and was given a noncommittal response. At 5.55am on Friday, as it was clear Ukip was making big inroads, Today rang back to book Farage in for a prime slot. “They had woken up to the fact that we really were the story,” said Gawain Towler, Farage's spokesman.

»So what, for the man at the centre of it all who seems to appeal more to voters whatever is thrown at him, had been the biggest lesson? “Simple. It is that the rest of them don't speak the same language as normal people,” he said. “They can't connect with people out there. The change that has happened to people's lives from immigration is extraordinary, but the other parties have nothing to say about it. They make vague promises and don't deliver.”»

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