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4849• Plusieurs nouvelles et interventions éparses confirment l’ampleur planétaire et eschatologique de Ukrisis. • On peut parler d’une rupture complète de notre civilisation. • Ainsi, une intervention de Poutine comparant le comportement du bloc-BAO à celui des Nazis. • Un comportement de Biden, extraordinaire occurrence d’un vieillard sénile mis dans la position qu’il occupe. • Jusqu’à la possible exposition de la corruption du fils de Joe dans le développement des ‘biolabs’ découverts en Ukraine par les Russes. • Jusqu’à la fin de la globalisation.
Une intervention de Poutine, vendredi, lors d’une télé-rencontre avec des récipiendaires de distinctions artistiques et littéraires russes, a symbolisé l’intensité existentielle de l’affrontement en cours à l’occasion de Ukrisis. Le terme principal employé par le président russe est la traduction de la ‘Cancel Culture’ caractérisant le wokenisme, et désormais pour lui, la politique du bloc-BAO contre la Russie. Pour marquer l’intensité du propos, et par conséquent l’intensité paroxystique de l’affrontement du point de vue russe, il serait préférable d’employer le terme “néantir”, notamment employé par George Steiner pour qualifier l’action des Nazis contre les Juifs.
« Du verbe “néantir”, “concevoir comme non-être”. A la différence d’“anéantir”, pour “réduire à rien”, c’est-à-dire “réduire à un non-être”, ce qui suppose qu’il y eut “être” avant que la chose ne devienne “non-être”. Dans ce cas, le “néantissement” de l’Histoire suppose que l’on juge que l’Histoire, non seulement n’existe plus, mais n’existe pas dans le sens où elle n’exista jamais. »
... Néanmoins, nous conservons le terme ‘to cancel’ puisqu’il l’est effectivement. Il n’empêche, les précisions apportées plus haut montre combien désormais Poutine ne manque aucune occasion d’affirmer que la bataille engagée est “existentielle” et a pour enjeu le “néantissement”, rejoignant l’attaque des Nazis contre les Juifs. C’est là tout l’état d’esprit des Russes, comme l’expliquait Alastair Crooke, qui signalait la correspondance entre la ‘Cancel Culture’ du wokenisme et la campagne de dé-russification menée en Occident. Cela doit nous conduire à la réalisation que nous ne sommes plus dans un épisode “normal” d’un conflit, même à potentialité nucléaire. Il s’agit d’une bataille “existentielle” dont la possibilité du nucléaire est un composant et non l’enjeu ultime.
Dans cet entretien, effectivement, Poutine interprète la ‘Cancel Culture’ comme une “arme de néantissement”, notamment contre la culture russe en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine. Il compare cette action aux autodafés des Nazis dans les années 1930.
« “Aujourd’hui, ils essaient d’“annuler” l’ensemble de notre pays millénaire, de notre peuple”, dit Poutine. Il dénonce “la discrimination croissante de tout ce qui est lié à la Russie” dans certains pays occidentaux. “Ce processus est toléré et parfois encouragé par les élites dirigeantes occidentales”.
» “La soi-disant “culture de l’annulation” [‘Cancel Culture’] s’est transformée en “annulation de la culture”. Tchaïkovski, Chostakovitch et Rachmaninov sont “effacés” des programmes de concert. Les écrivains russes et leurs livres sont également interdits. Une telle campagne massive de destruction de la littérature indésirable a été menée la dernière fois par les nazis en Allemagne, il y a près de 90 ans.
“Nous nous en souvenons très bien grâce aux images de livres brûlés sur les places des villes. Il est impossible d'imaginer de telles choses dans notre pays”. »
Comme interlocuteur de Poutine, lequel est selon lui “tueur” et “criminel de guerre” à la fois, nous avons le président Joe Biden, – et même, dirions-nous, toute la famille Biden, Joe et Hunter. Il est vrai qu’un régime qui accouche d’un tel président et d’une telle ‘First Familly’ a de quoi convaincre les plus rétifs : les démocratie, c’est vraiment “une affaire qui marche”
Voyons donc les deux joyaux de la famille, Joe et Hunter.
• Joe d’abord, à tout seigneur tout honneur, qui est en visite en Pologne, d’où il pourrait bien nous annoncer des choses terribles. En attendant, il rencontre les héroïques GI’s qui se tiennent prêts à défendre l’héroïque Pologne face aux hordes que l’on sait. Il déjeunait donc hier, Joe, avec les paras de la fameuse 82ème Aéroportée, qui sauta sur Sainte-Mère-l’Église le 6 juin 1944, puis en Hollande pour l’opération ‘Market Garden’ en septembre 1944, puis dans les Ardennes en décembre 1944...
Hier matin, Biden avait été instruit de diverses occurrences ukrainiennes par un entourage de choix, notamment une ou des photos(s) montrant une ou des mère(s) de famille devant des chars ; cela éveillant dans sa mémoire les images de Tien An-men et l’amenant composer l’expression de “Tien An-men au carré”... Durant la conversation avec les soldats US, Biden eut cette phrase, assez mâchouillée et prêtant avec générosité à confusion :
« Vous allez voir quand vous serez là-bas... certains d’entre vous y ont déjà été. Vous verrez des femmes, des jeunes gens debout au milieu, se tenant devant un foutu char d’assaut, et disant “Je ne pars pas, je tiens bon”. »
Comme certains éléments de la 82ème avaient déjà été en Ukraine pour entraîner les forces ukrainiennes à maintenir une Pax Americana si délicate à protéger, on prit donc la phrase au premier degré, comme venant d’une conscience claire qui nous annonçait effectivement une incursion prochaine de la 82ème en Ukraine. Il y eut quelques instants de panique, puis un démenti à Washington, selon lequel la position du président n’avait pas varié... On attend la suite.
On a là une fois de plus, et de plus en plus, et toujours très délicat dans de telles situations, l’inconvénient extrêmement lourd d’avoir un chef d’État dans l’état de santé le plus pitoyable qu’ait jamais connu un président, après celui de Woodrow Wilson, très handicapé et en partie paralysé après une attaque cardiaque en 1919-1920, jusqu’à la fin de son mandat.
• Passons au cas de Hunter, fils de Joe, dans une affaire sordide de corruption qui a pourtant un rapport direct avec la situation en Ukraine, la “guerre de la communication”, les mensonges et narrative, etc... Pour commencer cet autre aspect des tribulations de la famille Biden dans les paysages tourmentés d’Ukrisis, on citera Lucas Leiroz, chercheur en sciences sociales à l'Université fédérale rurale de Rio de Janeiro et consultant en géopolitique. On s’arrête ici au ‘chapô’ de son analyse générale de l’affaire ‘biolabs’-Hunter Biden, ce texte d’introduction la plaçant dans le cadre général de Ukrisis qui nous intéresse :
« Alors que Washington refuse de donner des réponses aux questions concernant les éventuelles recherche en matière d’armes biologiques dans des laboratoires clandestins en Ukraine, d’autres faits sont révélés, qui mettent en évidence non seulement une conduite inappropriée de la part du gouvernement américain, mais aussi de la famille Biden elle-même. Hunter Biden, fils du président américain, dont il est prouvé qu'il est impliqué dans plusieurs systèmes de corruption en Ukraine, est maintenant soupçonné d’être l'un des principaux financiers des laboratoires américains sur le sol ukrainien. Ce soupçon a déjà de fortes répercussions internationales, Moscou exigeant une réponse immédiate de Washington. Avec cette situation, l'administration Biden se rapproche une fois de plus d'une crise de légitimité. »
Pour le reste, c’est-à-dire le détail, il y a effectivement quelque chose de fondamentalement nouveau qui remet sous une lumière extrêmement crue et suspecte les activités de Hunter Biden, avec éclaboussures vers son père. Il s’agit de révélations faites par le ‘Daily Mail’ britannique à partir de courriels obtenus officieusement, sortis de l’ordinateur portable de Hunter Biden, égaré par le fiston, finalement retrouvé par le FBI, mais depuis laissé dans le non-interventionnisme le plus complet pour ne gêner ni le fiston ni son père. Et puis, attristante circonstance, un inconnu mal intentionné ‘fuite’ des documents vers le ‘Daily Mail’...
« EXCLUSIF : Hunter Biden a aidé à obtenir des millions de dollars de financement pour un entrepreneur américain en Ukraine spécialisé dans la recherche d'agents pathogènes mortels, selon des courriels envoyés par ordinateur portable, ce qui soulève de nouvelles questions sur le fils de mauvaise réputation de l’ancien vice-président.
≠ Le gouvernement russe a tenu une conférence de presse jeudi, affirmant que Hunter Biden avait aidé à financer un programme de recherche militaire américain sur les “armes biologiques” en Ukraine.
≠ Ces allégations ont toutefois été qualifiées de stratagème de propagande éhonté visant à justifier l'invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine et à semer la discorde aux États-Unis.
≠ Mais les courriels et la correspondance obtenus par le DailyMail.com sur l’ordinateur portable abandonné de Hunter montrent que les allégations pourraient bien être vraies.
≠ Les courriels montrent que Hunter a aidé à obtenir des millions de dollars de financement pour Metabiota, un entrepreneur du ministère de la Défense spécialisé dans la recherche sur les maladies à l'origine de pandémies.
≠ Il a également présenté Metabiota à une entreprise gazière ukrainienne prétendument corrompue, Burisma, pour un “projet scientifique” impliquant des laboratoires de haute sécurité biologique en Ukraine.
≠ Le fils du président et ses collègues ont investi 500 000 dollars dans Metabiota par l'intermédiaire de leur société Rosemont Seneca Technology Partners.
≠ Ils ont levé plusieurs millions de dollars de fonds pour la société auprès de géants de l'investissement, dont Goldman Sachs. »
La drôlerie de cet épisode, c’est bien entendu que toute la presseSystème avait effectivement qualifié d’“immonde propagande russe” toutes les allégations et questions des Russes sur ces ‘biolabs’, – y compris, ironie de la drôlerie, le ‘Daily Mail’ lui-même... Cette remarque, de RT.com, vraiment d’une incroyable et insupportable impudence :
« Cependant, certains médias occidentaux avaient rejeté ces allégations, les qualifiant de propagande russe destinée à justifier l'invasion de l'Ukraine par Moscou. Dans de nombreux cas, les allégations ont été balayées d’un revers de main ou ridiculisées, sans même être prises suffisamment au sérieux pour que le gouvernement américain y réponde. Par exemple, Daily Beast a titré “La Russie nous raconte des dingueries”, tandis que la chaîne publique NPR et d'autres médias ont qualifié les accusations de “fausses” ou de “propagande”, sans apparemment examiner les faits. Le ‘Daily Mail’ lui-même, avant d’obtenir les derniers courriels de Biden, avait déclaré que la Russie avait intensifié sa “campagne de propagande sauvage” en affirmant l'existence d'armes biologiques. »
Pour terminer cette revue de détail, un détail général concernant notre avenir par un orfèvre en la matière...
Mr. Larry Fink est le PDG de Blackrock, le plus grandissime investisseur des fonds de pension US, à hauteur de la moitié du PIB des USA, soit 10 000 $milliards. Son influence financière est telle que, « dans une certaine mesure, estime RT.com, on peut dire que ses idées se réalisent d’elles-mêmes ». Fink s’intéresse évidemment à Ukrisis, mais d’une façon globalisée, dans le cadre de la globalisation, et en liant expressément cette crise à celle qui l’a immédiatement précédée, comme si la première nommée se superposait à la seconde, – soit, Covid et Ukrisis même combat...
Fink a envoyé le 24 mars 2022 une “lettre du président”, – « A nos actionnaires ». Beaucoup de choses sont dites, qui concernent essentiellement la situation de l’économie mondiale, c’est-à-dire, cela est abruptement dit, “la fin de la globalisation” :
« Mais l'invasion russe de l'Ukraine a mis un terme à la globalisation que nous avons connue au cours des trois dernières décennies. Nous avions déjà vu la connectivité entre les nations, les entreprises et même les personnes mise à mal par deux années de pandémie. De nombreuses communautés et personnes se sont retrouvées isolées et repliées sur elles-mêmes. Je pense que cela a exacerbé la polarisation et les comportements extrémistes que nous observons dans la société actuelle.
» L'invasion a incité les nations et les gouvernements à s'unir pour rompre les liens financiers et commerciaux avec la Russie. Unis dans leur engagement indéfectible à soutenir le peuple ukrainien, ils ont lancé une “guerre économique” contre la Russie. Les gouvernements du monde entier ont presque unanimement imposé des sanctions, prenant notamment la mesure sans précédent d'interdire à la banque centrale russe de déployer ses réserves de devises fortes. »
On notera que Mr. Fink est loin, très loin d’être du type “poutiniste” et traître à la solde du Russe. Il épouse entièrement la narrative-Système, comme le montre, dans l’extrait ci-dessus, ce passage comme s’il “allait de soi” : « Les gouvernements du monde entier ont presque unanimement imposé des sanctions », – ce qui devrait faire éclater de rire, et le “Sud-profond”, et le sage indien Bhadrakumar. Tout le reste est traité à cette aune : culpabilité unique de la Russie, isolement de la Russie, etc., toutes ces choses dont on connaît la validité selon les écarts incroyables de la guerre de la communication et l’activisme absolument déterministe-narrativiste de la presseSystème.
Ce parti-pris évident mis à part sans beaucoup de remords de conscience, on peut mesurer aux remarques de Fink l’effet extraordinaire de Ukrisis enchaînant directement sur Covid. Comme « ses idées [financières] se réalisent d’elles-mêmes », on peut prendre la chose comme un bon diagnostic (financier) du temps-courant, aussi intéressant qu’est absolument inintéressante sa position politique “dans les clous” de sa fortune et de ses actionnaires.
« L'agression de la Russie en Ukraine et son découplage ultérieur de l'économie mondiale vont inciter les entreprises et les gouvernements du monde entier à réévaluer leurs dépendances et à ré-analyser leurs empreintes de fabrication et d'assemblage, – ce que Covid avait déjà incité beaucoup à faire.
» Et si la dépendance à l’égard de l’énergie russe est sous les feux de la rampe, les entreprises et les gouvernements vont également examiner plus largement leurs dépendances à l’égard d’autres nations. Les entreprises pourraient ainsi être amenées à délocaliser une plus grande partie de leurs activités, ce qui entraînerait un retrait plus rapide de certains pays. D'autres, – comme le Mexique, le Brésil, les États-Unis ou les centres de production en Asie du Sud-Est, – pourraient en bénéficier. Ce découplage créera inévitablement des défis pour les entreprises, notamment des coûts plus élevés et des pressions sur les marges. Si les bilans des entreprises et des consommateurs sont aujourd'hui solides, ce qui leur donne plus de marge de manœuvre pour surmonter ces difficultés, une réorientation à grande échelle des chaînes d’approvisionnement sera intrinsèquement inflationniste.
» Avant même le déclenchement de la guerre, les effets économiques de la pandémie, – notamment le déplacement de la demande des consommateurs des services vers les biens ménagers, les pénuries de main-d'œuvre et les goulets d'étranglement de la chaîne d'approvisionnement, – ont porté l’inflation aux États-Unis à son niveau le plus élevé depuis quarante ans. Dans l'Union européenne, au Canada et au Royaume-Uni, l’inflation est supérieure à 5 %. Les salaires n’ont pas suivi le rythme, et les consommateurs en ressentent les effets, confrontés à la baisse des salaires réels, à l’augmentation des factures d’énergie et à la hausse des coûts à la caisse des épiceries. C’est particulièrement vrai pour les travailleurs à bas salaire qui consacrent une plus grande part de leur salaire à des produits essentiels comme le gaz, l'électricité et la nourriture.
» Les banques centrales devront prendre des décisions difficiles quant à la vitesse à laquelle elles devront relever leurs taux. Elles sont confrontées à un dilemme qu'elles n’ont pas connu depuis des décennies et qui a été aggravé par les conflits géopolitiques et les chocs énergétiques qui en résultent. Les banques centrales devront choisir entre vivre avec une inflation plus élevée ou ralentir l'activité économique et l’emploi pour faire baisser rapidement l’inflation.
» Enfin, un aspect moins discuté de la guerre est son impact potentiel sur l'accélération des monnaies numériques. La guerre incitera les pays à réévaluer leur dépendance vis-à-vis de leur monnaie... »
Résumé de Mr. Flink, qui consiste finalement, – sans qu’il y croit lui-même dans ces termes et cette puissance métahistorique puisqu’il garde précieusement un “vilain” (le Russe) dans sa poche arrière pour tout nous expliquer, – à nous annoncer que nous sommes effectivement entrés dans la phase finale de la Grande Crise d’Effondrement du Système (GCES), et effectivement « d’une manière que nous ne pouvons pas [encore] prévoir » (s’il s’agit de finance le mot “encore” est encore acceptable, s’il s’agit de la GCES dans le cas d’un personnage comme Fink, il ne l’est pas car ils ne prévoiront plus jamais rien) :
« Les ramifications de cette guerre ne sont pas limitées à l’Europe de l'Est. Elles se superposent à une pandémie qui a déjà eu des effets profonds sur les tendances politiques, économiques et sociales. L’impact se répercutera pendant des décennies à venir d’une manière que nous ne pouvons pas encore prévoir. »
Ainsi pourrait-on parler après tout, hors des questions de rapport des actionnaires des fonds de pension Blackrock, d’une sorte de modification radicale de l’espace-temps pour nous orienter vers une époque complètement différente, en rupture complète avec notre civilisation. Peut-être sera-ce une civilisation sans Blackrock ? « Rêvons un peu », disait Sacha.
Mis en ligne le 26 mars 2022 à 15H45
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