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4547• RapSit-USA2023. • Conséquence des derniers événements (échecs sur le terrain, Mister Z. à Vilnius, les armes à sous-munitions, etc.), la guerre en Ukraine devient un des éléments majeurs du débat pour les présidentielles de 2024. • C’est du pain béni pour les acteurs antiguerre de la campagne : Trump, Kennedy, Carlson, etc. • C’est aussi un événement électoral considérable aux USA, conséquence du grotesque montage ‘Russiagate’ des démocrates en 2016. • En fait, c’est un signe de plus de la gravité de la crise de l’américanisme.
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Un des principaux effets du sommet de Vilnius, c’est d’avoir mis en évidence une nouvelle position des USA et de l’OTAN vis-à-vis du président de l’Ukraine et, en général, de la direction ukrainienne dans le conflit avec la Russie. La chose avait été exprimée notamment par le ministre de la défense Ben Wallace, disant que Zelenski faisait montre d’ingratitude vis-à-vis des pays de l’alliance.
L’important ici est bien de constater que cette affaire met en plus et particulièrement en évidence le fait extrêmement nouveau des relations extrêmement fortes entre la politique et la politique extérieure US, et donc de la bataille qui s’ouvre pour les présidentielles de 2024 à propos de la guerre en Ukraine.
Maria Zakharova, la “demi-déesse” (selon Pépé Escobar) et porte-parole fameuse du ministère russe des affaires étrangères, a remarqué le caractère de l’évolution de la perception US de Zelenski, avec quelques observations dans ce sens sur son compte Telegram :
« Le président ukrainien Vladimir Zelenski est devenu “toxique” pour l'Occident collectif, a déclaré la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, soulignant les critiques voilées de Washington concernant l'attaque de drone ukrainien sur le pont de Crimée, qui a tué deux civils.
» “La Maison Blanche a publiquement désavoué les attaques menées par le régime de Kiev, traçant une ligne de démarcation entre les ventes d'armes et les attaques terroristes. Il s'agit bien sûr d'une nouvelle manipulation. Mais une autre chose est importante : Zelenski est devenu toxique pour l'Occident”, a écrit Mme Zakharova dans un message sur Telegram.
» Ces remarques ont apparemment été faites en réponse aux déclarations du coordinateur du Conseil de sécurité nationale des États-Unis pour les communications stratégiques, John Kirby, lundi. »
Cette intervention de Kirby, qui représente la voix la plus importante du gouvernement américaniste en matière de communication, représente une prise de position minutieusement mise au point pour exprimer indirectement une position US qu’on ne veut pas exprimer directement par une voix d’un des dirigeants. On voit qu’il s’agit d’une sorte de critique indirecte de l’action contre le pont de Crimée, et une critique par défaut, avec une très forte insistance sur l’absence du moindre effet militaire sur l’activité russe.
Kirby observe d’une manière graduée que les USA ne savent pas qui a effectué l’attaque, que l’Ukraine a éventuellement le droit d’intervenir en Crimée (puisque “la Crimée, c’est l’Ukraine”), mais que finalement l’attaque n’a aucun effet militaire et qu’elle se révèle être ainsi une action douteuse. En développant l’interprétation, on peut envisager que ces remarques autorisent un jugement selon lequel on peut être fondé à y avoir un acte “terroriste”, comme font les Russes.
Du coup, la remarque de Zakharova prend une autre importance en s’imposant clairement comme l’expression du jugement du gouvernement russe. Voici comment RT.com rapporte l’intervention de Kirby :
« Lors d'une conférence de presse lundi, le coordinateur du Conseil de sécurité nationale des États-Unis pour les communications stratégiques, John Kirby, a déclaré que les responsables à Washington “n'ont pas vu d'impact de la frappe sur le pont de la position défensive de la Russie et de ses capacités militaires en Crimée ou dans le sud de l'Ukraine”.
» Il a noté que les forces russes continuaient à engager activement l'armée ukrainienne, “essayant de repousser les éléments de la contre-offensive ukrainienne”.
» Selon Kirby, s'il est encore trop tôt pour prédire si et comment l'attaque affectera les capacités militaires de Moscou à long terme, la Russie dispose de “beaucoup, beaucoup, beaucoup d'autres moyens de fournir de la logistique et du soutien à ses troupes en Ukraine”.
» ”J'ai donc l'impression que cela n'aura pas d'effet dramatique sur eux”, a déclaré Kirby.
» Kirby a ajouté que les États-Unis n'étaient pas prêts à attribuer l'incident à une quelconque partie. Il a toutefois ajouté que même si l'Ukraine était à l'origine de l'explosion, elle avait tout à fait le droit d'attaquer le pont car “la Crimée, c'est l'Ukraine”. »
Cette intervention officielle confirme indirectement que le soutien US à l’Ukraine est un sujet polémique et un sujet qui s’impose par conséquent comme un débat polémique intérieur de très grande importance alors que de grandes voix s’expriment pour affirmer une opposition fondamentale à l’engagement US : Trump, Kennedy, Tucker Carlson qui est devenu, en quittant FoxNews l’influence indépendante la plus formidable dans le monde médiatique US. Dans la foulée de tels éléments, et autour d’eux, on relève de nombreuses interventions des mondes politiques et médiatiques autour de l’engagement US en Ukraine.
Mercouris observait hier, après un long commentaire autour des remous soulevés par la livraison d’armes à sous-munitions (bombes et obus) :
« ...Et tout cela se passe dans une année électorale puisque l’année 2024 des présidentielles commence à surgir à l’horizon et avec la bataille politique à Washington la plus intense que je n’ai jamais connue dans ma vie, avec des conflits partisans et des désaccords entre les différentes factions politiques dans une fièvre incroyable... L’on peut voir ou s’attendre à voir à mesure que les choses se détériorent en Ukraine, chaque faction à Washington s’employer à blâmer l’autre ou les autres pour la responsabilité de la débâcle à venir [en Ukraine]...
» Il y a un autre commentaire délicat venu de la Maison-Blanche disant que les USA n’ont pas perdu le leadership moral en envoyant de cluster munitions en Ukraine après avoir dit il y a un an que les Russes en utilisaient en Ukraine et qu’il s’agissait d’un crime de guerre... »
« It’s economic, stupid ! », – qui ne se rappelle de cette fameuse exclamation de Bill Clinton en campagne, résumant ainsi la seule chose qui intéresse vraiment les électeurs de la Grande République : l’économie, le salaire, les prêts, – le fric, quoi ! Si le candidat sortant laisse une économie satisfaisante, il a toutes les chances d’être réélu ; dans le cas contraire... Eh bien, ce n’est plus du tout le cas, et même, et surtout les dirigeants semblent avoir complètement absorbé ce changement révolutionnaire. On s’intéresse beaucoup plus aux convulsions sexuelles du genre, les 3, 4, 5, 70 genres auxquels vous pouvez prétendre, aux révélations (?) du demi-frère d’Obama sur la prétendu homosexualité de l’ancien président, et tout le reste ; et, naturellement, – et surprise, surprise, – on s’intéresse beaucoup plus aux causes de politique extérieure, à leur moralité, à l’argent qu’elles coûtent à la nécessité et à la vanité de ces interventions... Ainsi en est-il de l’Ukraine, qui prend le chemin d’être un second Afghanistan, et un super-Afghanistan du fait des ambitions qui y ont été mises et de la complète absence de justification une fois qu’on s’est débarrasser de l’oripeau de simulacre qui nourrit notre pensée.
Le fait est que l’Ukraine est le sujet dont tout le monde parle, qui passionne les foules et donne du tonus aux orateurs. Eh bien, cela, c’est une nouveauté considérable. Certes, on avait parlé de la Russie (de la “haine de la Russie” dans le cadre champêtre du Russiagate) en 2016 et en 2020, mais c’était une magouille intérieure de la ‘capo di tutti capi’ (au masculin) Hillary Clinton, bientôt relayée par le gang du gang Biden. Justement, “magouille intérieure”, donc pas un problème de politique extérieure. Avec l’Ukraine, c’est tout à fait différent. 80% des citoyens-votant ignorent où se trouve l’Ukraine et si l’on y produit ou pas de bananes, mais 80% se sentent concernés, dans un sens ou l’autre, par l’aventure. Ainsi, le sujet est-il au cœur de la campagne USA-2024 qui s’annonce.
Par conséquent, les adversaires de la politiqueSystème peuvent à juste titre se sentir renforcés par une première victoire : avoir hissé au premier rang des préoccupations un thème qui met en cause cette fameuse politiqueSystème, conception pure et production excrémentielle directe du DeepState. Même le pauvre Biden va devoir batailler là-dessus, – c’est -à-dire s’il bataille, s’il ne reste pas enfermé dans le sous-sol de sa propriété de Delaware, à compter avec Hunter les billets de $100 venus des rives de la Mer Noire non encore conquises par les Russes.
C’est donc une révolution. Pour la première fois, les USA s’intéressent à un sujet extérieur à eux-mêmes, où aucun de leurs ‘boys’ chéris n’est officiellement engagé ; mais un sujet qui est le cœur de la GrandeCrise (‘Ukrisis’). Ainsi, voici que l’Amérique, quittant ses habits de simulacre, apparaît telle qu’elle est, matrice de l’effondrement de la civilisation, cause et conséquence de la chose.
USA-2024, Here We Come...
Mise enligne le 19 juillet 2023 à 17H45