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5868• On ignore si tout ce qu’on nous rapporte sur de violentes batailles internes au sein du régime Zelenski est l’exacte vérité mais il faut reconnaître à ces hypothèses le mérite de la cohérence. • Contribution de Larry C. Johnson.
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Larry C. Johnson est un homme d’expérience, avec ses longues années au sein de la CIA, puis dans le contre-terrorisme dans une cellule CIA-département d’État. Il a pris une place centrale dans la communauté des experts antiSystème par rapport à ‘Ukrisis’ depuis son départ du site du colonel Lang. Parmi les anciens militaires et officiers de sécurité nationale ralliés à la dissidence (Macgregor, Ritter, etc.), Johnson est sans doute le moins technique d’un point de vue militaire, et le plus incliné à rechercher des évolutions du point de vue du renseignement et des questions d’influence et de subversion.
D’où cette analyse où il s’attache à plusieurs événements récents, comme la destruction accidentelle ou non (selon lui, non) d’un hélicoptère transportant trois dirigeants du renseignement ukrainien, dont le ministre de l’Intérieur, et la mise au pied d’un des plus proches conseillers de Zelinski, d’Oleksii Arestovych, ancien officier de renseignement et chef de la “communication stratégique” (c’est-à-dire architecte-en-chef du Simulacre). Il semble qu’Arestovych paye durement la faute catastrophique d’avoir laissé échapper une vérité :
« Arestovych a commis l'erreur de dire la vérité sur une frappe de missile sur un immeuble d'habitation à Dnepropetrovsk. »
Les facteurs identifiés par Johnson pour les différents incidents portent essentiellement sur des problèmes de corruption (partage de revenus d’armes reçues des Occidentaux et revendues à des pays-tiers) et aussi, et surtout, les effets de la défaite de Soledar qui est une des principales nouvelles du champ de bataille reflétant une vérité-de-situationinsupportable pour le simulacre. Ces divers incidents, ces hypothèses logiques à partir de fuites, montrent effectivement que l’affrontement essentiel a lieu entre la Simulacre et la vérité-de-situation. C’est à ce niveau essentiellement que se décideront la stabilité et la durabilité du pouvoir-proxy installé à Kiev, ce qui fait finalement de l’Ukraine et d’‘Ukrisis’ un tourbillon crisique très diffèrent de ce que nous avons connu en Irak et en Afghanistan, où les mensonges et les narrative tenaient une place secondaire dans les logiques de ces interventions, et où les gouvernements-proxy s’appuyaient sur des structures ethniques existant de tous temps et donc nullement formés selon les techniques postmodernes de la communication. La nouveauté de cette guerre hybride parce qu’anthropophage des inciontestable.
Toute l’architecture d’‘Ukrisis’ est bâtie sur l’utilisation intensive de la communication générant des simulacres ou les combattant, imposant des narrative ou les détruisant. Dans ce complexe communicationnel, il est vrai que la défaite ukrainienne de Soledar a pris une place essentielle en mettant en danger toute la représentation et la perception de la guerre, et en secouant directement et gravement tout le simulacre de régime politique installé autour de Zelenski et de la guerre. D’une façon très caractéristique, ce serait donc plutôt dans ce domaine qu’il faudrait s’attendre à des fragilités et des vulnérabilités importantes, plutôt que dans une concurrence de l’armée par rapport à Zelenski, comme cela fait été évoqué il y a quelques lois.
Le texte de Larry C. Johnson a été publié sur son site ‘SonAr21.com’, le 18 janvier, sous le titre « Les élites politiques ukrainiennes sont-elles en train de commencer à se dévorer entre elles ? »
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Vous connaisssez ce sentiment de bonheur quand les choses vont dans le bon sens ? Quand tout est rose ? Quand vous êtes en pleine forme ? Eh bien, si vous ressentez cela, vous ne faites certainement pas partie de l'élite dirigeante ukrainienne. Un véritable chaos se déroule à Kiev à la suite de la victoire de la Russie à Soledar.
Commençons par la nouvelle selon laquelle quelqu'un (ou un groupe de quelques uns) a assassiné les trois principaux responsables des services de renseignement ukrainiens, – le ministre ukrainien des affaires intérieures Denis Monastyrski, son premier adjoint Yevgeny Enin et le secrétaire d'État du ministère des affaires intérieures Yuriy Lubkovich. Attendez une minute (diront certains), nous ne savons pas s'il s'agit d'une défaillance mécanique ou d'une erreur de pilotage. C'est vrai, pas encore de conclusions définitives. Mais un témoin oculaire interrogé par l'un des médias de Kiev a affirmé :
« ...que l'hélicoptère avec à son bord la direction du ministère ukrainien des Affaires intérieures était hors de contrôle et brûlait dans les airs avant la collision. »
Si ce témoin donne un compte rendu exact, il est très peu probable que la boule de feu en plein vol ait été causée par une erreur de pilotage ou un dysfonctionnement mécanique. Cela ressemble à un missile sol-air, comme un Stinger fourni par les États-Unis et apparu sur le marché noir. Voici l'une des rumeurs qui circulent en Ukraine. Elle est apparue peu de temps après que l'hélicoptère se soit écrasé sur un jardin d'enfants, grâce à quelqu'un dont le nom de plume est ‘Hacker DPR Joker’ :
« Je vais vous dire à tous, mes fidèles disciples, ce qui s'est passé aujourd'hui à Brovary. Le ministre des Affaires intérieures de l'Ukraine savait depuis longtemps que la direction du ministère de la Défense faisait du marché noir d'armes occidentales qui arrivaient en Ukraine sous forme d'aide, au profit de pays tiers, et que ce processus était supervisé directement par le chef du GUR, Budanov. D'ailleurs, cette information a déjà fait surface quelque part.
» Les dirigeants du ministère de l'Intérieur ont voulu leur part du gâteau et ont commencé à collecter des données par le biais de leurs unités structurelles, qui sont associées au renseignement et à la surveillance. Ils ont ainsi réussi à obtenir des preuves et ont commencé à faire du chantage. Les chefs militaires ont promis une part aux dirigeants de la police, et la première tranche a été versée. Mais il était inutile et peu rentable de payer davantage.
» En outre, l'insolence du ministre de l'Intérieur, qui ne prenait aucune précaution, mettait la direction militaire sous pression. Et maintenant, le jour est venu où les jeunes du GUR ont pu démontrer leurs compétences. Mais ce n'est pas tout. L'autorisation d’agir a été donnée personnellement par Yermak, qui est également dans le secret du clown narcissique suprême, Zelenski. »
Le point clé pour ‘Hacker DPR Joker’ est que le chef des affaires intérieures, Monastyrski, était indépendant du président, de l'armée et du service de renseignement (c'est-à-dire le SBU). Comme Monastyrski est responsable de la police nationale ukrainienne, lui et ses subordonnés étaient en mesure de recueillir des informations sur les activités illégales de Zelenski ou de l'armée et pouvaient les utiliser comme “levier” (ou chantage) pour obtenir de l'argent ou des concessions.
C'est au moins une possibilité qui doit être envisagée. Ce qui me frappe, c'est que vous aviez l'équivalent du directeur du FBI, du directeur adjoint du FBI et du procureur général à bord du même aéronef. Pourquoi? Quelle était leur destination et pourquoi étaient-ils tous les trois dans le même hélico? Les procédures de sécurité normales auraient séparé les trois hommes pour éviter ce scénario. Je ne peux pas exclure la possibilité qu'une équipe de ‘Spetsnaz’ russe ait exécuté un contrat. Indépendamment de qui l'a fait, cela a créé une énorme agitation au sein du gouvernement de Zelenski.
Au minimum, cela va aiguiser les soupçons au sein de la police, de l'armée et des services de renseignement. Les sentiments chaleureux et incertains ne sont pas légion.
Avant tout cela, il y a eu le renvoi forcé d’Oleksii Arestovych, un ancien officier des services de renseignement ukrainiens qui, jusqu'au week-end dernier, dirigeait la communication stratégique de Zelenski. Arestovych a commis l'erreur de dire la vérité sur une frappe de missile sur un immeuble d'habitation à Dnepropetrovsk. Selon Arestovych, il s'agit d'un missile ukrainien errant. Il a dit que ce n'était pas russe. Oups ! Ce n'est pas vrai. Non seulement il a été viré (il aurait essayé de démissionner), mais son nom est apparu aujourd'hui sur la liste des cibles ukrainiennes réservée aux ennemis de l'Ukraine. C'est exact. Après avoir passé un an à raconter fidèlement des mensonges pour Zelenski, il dit quelque chose de vrai et la prochaine chose que vous savez, c'est qu'il a une cible d'exécution sur le dos.
Pas beaucoup de bonnes nouvelles en Ukraine, si ce n'est que les États-Unis et l'Europe promettent d'envoyer plus d'armes à une armée ukrainienne assiégée. En fait, je pense que les Russes en sont plus ravis que l'Ukraine... [parce qu’ils finissent par s’en saisir].
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