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65621 octobre 2002 — On a déjà envisagé à plus d'une reprise, depuis le 11 septembre 2001, que les USA soient sur le point d'envisager de changer de politique, ou l'opinion publique sur le point de basculer. Cette fois pourrait n'être qu'une fois de plus. D'autre part, les circonstances, l'évolution de l'administration et l'évolution de divers groupes allant dans le même sens, tout cela concorde suffisamment pour qu'on s'attache cette fois à considérer avec le plus grand sérieux l'hypothèse d'un changement de cap. A tout le moins, on doit observer que le débat aux USA sur la guerre en Irak, loin d'être clos comme on le croyait en général après le vote des pouvoirs de guerre par le Sénat, est plus intense que jamais même si de façon plus discrète qu'en d'autres occasions.
Ce sont notamment des déclarations de Colin Powell ce week-end qui alimentant les spéculations. Powell a clairement déclaré que le désarmement de l'Irak suffirait aux États-Unis, écartant
« Secretary of State Colin Powell, who has spoken of ''regime change'' in Iraq for at least 18 months, said Sunday the United States might not seek to remove Saddam Hussein if he abandoned his weapons of mass destruction. It was the latest in a series of recent comments by Powell that seemed to back away from the goal of deposing the Iraqi president, which remains Bush administration policy.
» ''We think the Iraqi people would be a lot better off with a different leader, a different regime,'' Powell said. ''But the principal offense here is weapons of mass destruction, and that's what this (U.N.) resolution is working on. The major issue before us is disarmament.'' »
D'autres indications montrent que cette attitude, dans tous les cas la modération qu'elle implique, semble au moins en partie partagée par Condoleeza Rice et par GW lui-même, Le New York Times, dans un article daté d'hier, estime qu'il s'agit là d'une conséquence directe de la situation aux Nations-Unies. Les USA ne pourraient plus, désormais, éviter de suivre le processus ONU, avec les inspections, la recherche et la destruction de systèmes, etc.
« The Bush administration, anticipating approval of a United Nations Security Council resolution that falls short of what it was seeking, is now pressing harder than ever for inspections of Iraq's weapons program to be carried out quickly and forcefully. Administration officials say the goal is to prevent months of delay that could postpone retaliation for Iraq's noncompliance. »
D'autre part, il existe des signes selon lesquels l'opposition à la possibilité d'une guerre grandit et touche des milieux très divers aux USA.
« As the United States edges towards a possible war against Iraq, a sudden torrent of concern has begun to flow - a revolt by the intelligentsia spreading beyond the expected opposition political circles and penetrating the heart of the media and foreign policy establishment. From New York to the plains of Kansas, local and provincial papers, glossy magazines, serious periodicals and heavyweight national dailies have carried a range of articles and essays that challenge not only the proposed war, but the notion and conduct of unilateral American power in the world.
» But the most dramatic intervention comes from President George Bush's own United Methodist church which launched a scathing attack on his plans for war. Jim Winkler, responsible for the application of the church's teachings to social policy, said war against Iraq was “without any justification according to the teachings of Christ”. »
Pour la première fois depuis plusieurs mois, il semble que l'abandon de la guerre contre l'Irak ne soit plus impossible, et qu'au mieux (?) des délais importants sont probables. Cette situation est essentiellement due à l'énorme erreur stratégique américaine de l'acceptation d'entrer dans le processus ONU (discours de GW le 12 septembre), et au refus acharné des Français d'accepter la ligne américaine.
La motion de l'ONU qui devrait finalement être adoptée, devrait refléter ces nouvelles positions, avec la possibilité que l'inspection en Irak devienne un véritable enjeu de la crise.
Si cette évolution se confirme, plusieurs questions se posent :
• Quel va en être l'impact, s'il y a effectivement un impact, sur le résultats des élections américaine ?
• Comment va réagir l'aile dure qui soutient GW, notamment les neo-cons, à l'intérieur et en-dehors du gouvernement ? (La semaine dernière, John Bolton, le représentant des extrémistes au sein du département d'États, déclarait que «
• Quel va être le destin de l'administration GW si elle n'a plus la guerre pour mobiliser le monde politique et le public, alors que l'économie et les scandales financiers constituent d'énormes hypothèques et menacent son équilibre ?