Un exemple (la Hongrie) : GW presque au niveau de Hitler

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Un exemple (la Hongrie) : GW presque au niveau de Hitler


8 juillet 2004 — Voici l’exemple de la Hongrie, où une enquête massive a été réalisée auprès des étudiants du fin de secondaire (34.000 étudiants, âgés de 16 à 18 ans). L’agence Reuters rapporte, le 7 juillet, les résultats essentiels de cette expérience statistique sans précédent.

(Effectivement, nous recommandons d'envisager ce cas de la Hongrie comme un exemple. Cette tendance, dans les jeunesses européennes diverses, comprises celles des anciens pays communistes, est très majoritairement répandue.)

Nous donnons ci-après les précisions concernant l’aspect le plus intéressant de cette enquête, présentée sous le titre : « Bush Liked Less Than Saddam, Bin Laden. »


» President Bush is disliked by more Hungarian secondary school children than former Iraqi leader Saddam Hussein and Osama bin Laden, according to an opinion poll published on Wednesday. Bush also topped the list of most-liked foreigners with eight percent of the vote, ahead of Pope John Paul with six percent.

» The survey of 34,000 students, aged 16-18, from 655 high schools showed Adolf Hitler was the most disliked foreign personality with 25 percent of the vote, followed by Bush with 23 percent and Bin Laden with 16 percent. Bush was even more unpopular than former Soviet dictator Josef Stalin, according to the poll. »


Ces résultats donnent une mesure spectaculaire de l’évolution de l’opinion dans les deux dernières années, par rapport à l’homme qui représente les États-Unis. Cette remarque est encore plus forte lorsqu’on observe qu’il s’agit d’un des pays de cette fameuse “nouvelle Europe” (selon les Américains), un des pays anciennement communistes de l’UE et de l’OTAN. Le fait que GW Bush y soit plus impopulaire que Staline, presque à égalité d’impopularité avec Hitler, indique également l’extrême rapidité de la disparition des traces négatives majoritaires du communisme dans la psychologie d’un pays qui fut pourtant soumis à la main de fer du stalinisme (de 1945 à 1954, puis une version largement édulcorée de 1957 à 1989). La jeunesse hongroise ne connaît plus, ni ne craint plus rétrospectivement le communisme comme elle devrait le faire ; non que le communisme ne soit devenu moins “coupable” et moins condamnable, mais parce que l’activité de l’américanisme l’a supplanté dans ces jeunes esprits.

Nous aurions tendance à recommander de ne pas entretenir l’illusion aujourd’hui courante en parlant notamment de la personnalité de GW Bush, en identifiant celle-ci comme exceptionnelle (ce n’est pas le cas), en la séparant de l’Amérique. Le simple fait que GW Bush garde de fortes chances d’être réélu aux États-Unis alors que les jeunes Hongrois de 16-18 ans le mettent quasiment au niveau de Hitler en fait de valeur morale indique une formidable disparité, une opposition considérable des psychologies entre les opinions et les perceptions des deux pays. Il est évident qu’il ne peut s’agir du fait d’un seul homme, mais simplement ce seul homme servant de référence à cette distance immense des conceptions.

Observons également que ce classement tend à mettre en question le tabou suprême, qui est de proposer une équivalence entre la référence absolue de l’horreur démocratique, le dictateur Hitler, et le chef d’une démocratie qui se targue d’être le modèle du monde civilisé et le phare (beacon) éclairant notre avenir. Cela (aussi), c’est une révolution des mentalités dont les conséquences sont incalculables autant qu’inéluctables.

(Il va sans dire, dans ce contexte, que l’impopularité moindre de Ben Laden que celle de GW Bush chez les jeunes Hongrois n’a rien pour étonner. C’est de la logique pure et simple.)