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327Les indices de confiance des consommateurs US ne cessent de chuter. Les résultats de décembre battent encore des records à la baisse, dans les différentes références tournant autour de la confiance des consommateurs, des prix, des achats, etc.
Reuters rend compte, aujourd’hui, de ces dernières nouvelles.
«The U.S. economy continued its run of record-breaking dismal data Tuesday, with consumer confidence and home prices registering a pair of grim milestones. U.S. consumer confidence fell to a record low in December as the worst job market in 16 years hammered sentiment, the Conference Board business research company said.
»The dour sentiment has had a harsh impact on spending. The U.S. holiday shopping season is the worst since at least 1970 due to the recession, the International Council of Shopping Centers said. Prices of U.S. single-family homes in October posted a record fall of 18.0 percent from a year earlier, according to the closely watched Standard & Poor's/Case-Shiller Home Price Indices. […]
«The data was the latest reminder that the U.S. economy is in for a tough slog after a year-long recession, which many expect to continue during the first half of 2009. “Really at this point we are not going to be seeing anything fundamentally positive from the U.S. for the time being,” said Michael Woolfolk, senior currency strategist at the Bank of New York Mellon in New York. […]
»The Conference Board said its Consumer Confidence Index fell to 38.0 in December from a slightly downwardly revised 44.7 in November. The median forecast of economists polled by Reuters was for a reading of 45.0. Their 62 forecasts ranged from 40.0 to 51.1.
»“The further erosion of the Consumer Confidence Index reflects the rapid and steep deterioration of economic conditions that occurred in the fourth quarter of 2008,” said Lynn Franco, director of the Conference Board's Consumer Research Center. “The overall economic outlook remains quite dismal for the first half of 2009, and only a modest recovery is expected in the second half.”»
Ces résultats ne surprennent pas les experts, tant les prévisions continuent à être crépusculaires aux USA. Par contre, elles devraient, à notre sens, susciter bien des inquiétudes au-delà de leurs valeurs bruts, prises plutôt en valeurs comparatives. Le point principal à cet égard est le rapport entre cette chute continue de la confiance et la très haute confiance dont bénéficie Obama dans les sondages. Cette confiance se situe à des indices autour de 70%, évidemment bien plus élevés que ceux de GW Bush. C’est un cas rarissime que le President-elect distancie de cette façon le président encore en exercice, qui n’a de précédent aussi massif qu’avec Eisenhower en 1952. Encore Eisenhower présentait-il un cas différent puisque son prédécesseur (le président Truman) avait abandonné l’idée d’une deuxième élection (il n’avait été élu qu’une fois comme président, en 1948, ayant succédé à Roosevelt en 1945 avec une élection de vice-président, non compté selon la Constitution comme un mandat de président). Cela accroissait décisivement l’impopularité de Truman, au profit d’Eisenhower. Pour Obama, le cas est dissemblable puisque GW est au terme de son deuxième mandat de président. La popularité d'Obama a été formidablement renforcée par son activité durant la transition, ses plans décidés et déjà détaillés de lutte contre la crise, etc., tandis que GW termine dans l'inexistence et l'indifférence, comme s'il n'existait plus.
C’est là qu’est le problème. La popularité d’Obama, appuyée pourtant sur un programme concret de lutte contre la crise, ne stoppe pas la chute de la confiance des Américains dans l’économie. La réussite d’Obama dépend en bonne partie du rétablissement de cette consommation passant par le rétablissement de la confiance, puisque l’économie US reste basée sur la consommation. Il lui faut connecter la confiance dont il dispose avec le sentiment des Américains pour l’économie, réussir l’amalgame psychologique de la confiance pour lui avec la confiance dans une relance de l’économie. C’est ce que FDR avait réussi en un coup fameux, en rétablissant la confiance des Américains en mars 1933, par son action de communication; les citoyens ayant aussitôt identifié Roosevelt avec les possibilités de redémarrage de l’économie (et non les mesures spécifiques de FDR pour l’économie avec les possibilités de redémarrage, – c'était bien l'homme qui polarisait les deux sentiments de confiance). Obama se trouve devant un défi difficile à relever. La cérémonie d’inauguration réussira-t-elle à établir cette connexion psychologique ? Nous avons déjà détaillé cet enjeu. Il est crucial, bien plus que toutes les manœuvres et raisonnements des économistes.
Mis en ligne le 30 décembre 2008 à 19H02