Un œil japonais sur la Commission

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Au cours d’une rencontre récente avec la Commission européenne, une délégation japonaise (au niveau gouvernemental) des affaires étrangères et de sécurité a demandé à être informée de l’évolution de la question de l’embargo européen sur les armes à destination de la Chine. Les Japonais aimeraient que s’instaure une structure de concertation et d’information permanente avec la Commission, sur cette question du transfert d’armements vers la Chine.

Notre appréciation est que la Commission va finir par accepter. Elle n’apprécie pas cette sorte de demandes en fonction d’avantages pour l’un ou pour l’autre des partenaires, ni en fonction d’intérêts (européens) éventuels à défendre. Pour la Commission, il s’agit plutôt d’une affirmation internationale de forme. A partir du moment où les Japonais font une telle demande à la Commission, c’est qu’ils la prennent au sérieux ; établir des liens structurels avec les Japonais, c’est encore plus sérieux. La Commission acceptera donc.

Dans les relations internationales, la Commission européenne n’a aucune des attitudes habituelles à l’affirmation d’une puissance souveraine. Elle ne défend pas des intérêts, même si elle en a la charge. Elle est attentive à faire de la figuration pour pouvoir, en retour, renforcer son statut intérieur, notamment vis-à-vis des États-membres et vis-à-vis du secrétariat général (Solana). Pour cela, elle est prête à céder sur les intérêts qu’elle prétend défendre. La Commission est impuissante à s’affirmer dans le jeu international.


Mis en ligne le 25 octobre 2005 à 12H22