Un lapsus bouleversant à force d’être révélateur : Bush démissionne…

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Le 10 mai, sur CNN, commençait une émission sur l’annonce de la démission de Tony Blair, sa succession par Gordon Brown et ainsi de suite. Comme d’habitude, des panneaux et des annonces concernant d’autres nouvelles défilaient dans le bas de l’image. Soudain apparut un panneau rouge avec ces mots en majuscules : “BUSH RESIGNS”.

Un lecteur du site RAW Story, “Brian”, a signalé cet incident, en donnant un lien qui montre l’image, et qui est repris le 11 mai sur RAW Story, avec ce commentaire :

«This appeared on screen for 12 seconds. (Two seconds before, President Bush had appeared on screen, but the chyron accurately said “Pressure over Iraq.”)»

Ce n’est pas seulement anecdotique et assez drôle, voire ironique. C’est aussi révélateur. Qui connaît le bazar du travail journalistique sait que toutes les rédactions préparent certains grands événements possibles, — grand événement politique annoncé, mort d’un homme célèbre probable à cause de son âge ou de sa maladie, etc. Or, si l’on parle d’une possible mise en accusation de Bush, personne ne parle aux USA d’une possible démission. Simplement, rien n’y fait penser et, au-dessus de tout, il apparaît que ce n’est pas dans le caractère du personnage. Esprit primaire, borné, enfermé dans sa foi traduite par une conviction sans faille, certitude d’être dans le vrai, psychologie soudain transportée au pinacle de la gloire politique avec le 11 septembre, assurée d’avoir la charge d’une mission (pas encore “accomplished”, semble-t-il), cet homme semble comme un bloc de marbre que rien n’ébranlera ; il a la puissance des idiots et la force des ignorants. Toute idée de démission lui est étrangère comme peut l’être un sacrilège pour un croyant.

Par conséquent, préparer un panneau “BUSH RESIGNS” indique beaucoup plus un désir caché et difficilement refoulé, un espoir irrationnel et passionné. Effectivement, une démission serait aujourd’hui la meilleure issue, une crise mineure par rapport à toutes les autres possibilités, donnant l’espoir que ce serait l’occasion de tenter de relancer le système. (Sauf que Bush serait remplacé par Cheney : le vrai panneau rassurant aurait dû être “BUSH & CHENEY RESIGN”.)

Que tout cela nous vienne de CNN, parfait petit soldat médiatique du système, nous en dit long sur le désarroi inconscient qui, aujourd’hui, caractérise l’état de la psychologie à l’intérieur du système de l’américanisme. Dont acte.


Mis en ligne le 11 mai 2007 à 08H31