Un pape-simulacre

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Un pape-simulacre

• Face au déferlement des ‘Senbon’ et des ‘Lave plus blanc’ des cireurs de bottes du Système, il y a donc les résistants et les héroïques. • Constantin von Hoffmeister nous offre son rude jugement sur François.

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22 avril 2025 (09H45) – Il y a des papes dont le martyre est la totale inversion dont ils se sont investis, la capacité par la vertu gémissante d’être le contraire de ce que sa Haute Charge lui ordonne d’être. François a préféré être la vertu terrestre (un peu comme on dit “être bien vu”) pour laisser le reste, – le En-Haut si l’on veut, – aux profits et pertes, comme un comptable. Ce fut donc son martyre, d’autant plus vif qu’il ne dut jamais en comprendre, ni le cause, ni sa responsabilité.

Très beau texte, ci-dessous, d’un catholique-guerrier, un Chevalier Teutonique qui aurait choisi de changer de camp parce que son camp l’a trahi, comme l’Europe est en train de trahir son passé. Il nous décrit, plus encore que l’agonie d’un pape insignifiant, la crise terrible et terminale du catholicisme.

L’auteur est du déjà-lu dans nos colonnes, Constantin von Hoffmeister. Son texte est sur son site ‘eurosiberia.net’.

dde.org

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Son Église-Woke de l’effondrement

Il était censé être intraitable et aussi dur qu’une arête de granit. Le successeur de Pierre. Ce que nous avons eu, c'est un glissement, un soupir, une douce décomposition vêtue de blanc. Le Vatican a cessé d'être une forteresse pour devenir un camp de réfugiés, les portes grandes ouvertes pour chaque étranger, chaque non-croyant, chaque voix exigeant l'entrée avec protestation et un bruit moralisateur. Le pape François s'est exprimé en hashtags et en slogans, s'excusant pour les péchés de l'Occident auprès de ceux qui ont incendié ses cathédrales. Le péché s'est dissous dans la souffrance. L'ordre s'est effondré dans l'empathie. L'Évangile du Christ s'est transformé en manuel de ressources humaines pour le Sud global, distribué comme des tracts lors d'un déjeuner à Davos. Le pape François s'est agenouillé devant la caméra. Il a pleuré pour les « sans-papiers » tandis que les enfants à naître étaient oubliés. Le berger de la tradition s'est détourné des archives sacrées. Les messes latines ont été restreintes. Les ombres baroques de l'encens et de la culpabilité se sont dispersées. À leur place flottaient des drapeaux arc-en-ciel sur la place Saint-Pierre. Il prononçait des discours sur « l'inclusion », prêchait la « tolérance » et insistait pour que l'Église « accueille » ceux qui la détruiraient. Ses propos sur le climat ressemblaient à ceux des bureaucrates de Bruxelles. Ses opinions sur le capitalisme faisaient écho à celles des dirigeants syndicaux de Buenos Aires. Sur les frontières, il parlait comme si les verrous et les seuils n'avaient jamais existé. Ses encycliques reflétaient les livres blancs de l'ONU. Dans son encyclique Fratelli Tutti (« Tous frères »), chaque frère était rendu identique, chaque âme comprimée dans l'uniformité. Le divin devenait équité. Le Corps du Christ était disséqué en ONG et en quotas de migrants.

Fratelli Tutti était sa lettre d'amour au monde, non pas au monde meurtri des saints et des martyrs, mais au flou sans frontières des bureaucrates narquois et corrompus. Pas de sang, seulement la fraternité telle qu'envisagée par la Révolution française. Le texte saignait l'empathie, désarmait toute défense, baptisait l'étranger dans le sirop et la théorie. Il n'y avait plus de nations, juste des « voisins » s'étendant à travers les déserts et les océans comme une prière devenue sauvage. Souveraineté ? Une hérésie. Identité ? Un inconvénient. La guerre était un péché, la hiérarchie était un péché, le capitalisme était un péché – mais la dilution du sacré ? C’était de la miséricorde. Le pape François marmonnait l’unité et effaçait le nom de tous ceux qui s’étaient agenouillés devant les croix sculptées par leurs ancêtres. Il appelait cela la fraternité, mais cela sentait la reddition.

L’immigration clandestine devint sa croisade. Il qualifiait les murs d’antichrétiens. Pourtant, le Vatican en est encerclé. Les portes du Ciel restent fermées aux impurs. Ces enseignements étaient-ils désormais des métaphores ? Les frontières n’étaient-elles plus sacrées ? Il lavait les pieds des migrants, mais jamais ceux des fidèles oubliés. Ses châtiments s’abattaient sur les nations occidentales – celles qui avaient bâti les cathédrales dont il avait hérité. Il s’alliait aux forces qui démantelaient l’Europe. Là où d’autres voyaient l’invasion, il imaginait le pèlerinage. Là où d’autres mettaient en garde contre l’anarchie, il prônait le désir. Tel était le credo de l’universalisme, dépouillé de tout jugement. Le discernement abandonné, le chaos embrassé. Il souriait aux hommes qui portaient du rouge à lèvres et de la dentelle, les accueillait non pas comme des pécheurs en quête de rédemption, mais comme des prophètes incompris d'une nouvelle « inclusivité ». Le pape François – qui avait un jour demandé : « Qui suis-je pour juger ? » – devint le confesseur du monde moderne dégénéré – au lieu d'entendre les péchés, il les effaçait. Sous son règne, les unions civiles de couples de même sexe furent louées, et non seulement tolérées, et l'institution sacrée du mariage se perdit dans une reconnaissance bureaucratique de convenance émotionnelle. Il rencontra des militants transgenres, bénit leurs voyages et, à chaque geste, grignota le vieil autel de pierre. Le catéchisme parlait encore de désordre, mais son ton le couvrait, doux et miséricordieux, celui d'un berger qui mène ses brebis tout droit dans le brouillard de la décadence et du déclin.

En ligne, ses défenseurs se multiplièrent comme la moisissure dans la crypte d'une cathédrale. Les mèmes saluèrent la bonté papale, l'humilité papale, les tweets papaux. Il devint une marque, un pontife « progressiste » maîtrisant les slogans. Il honorait Greta Thunberg comme une sainte. Le mystère céda la place au spectacle. La liturgie numérique remplaça l'ancienne. Les hashtags s'envolèrent là où naguère l'encens s'élevait. Il était enclin à contourner le credo. L'algorithme le sanctifia. Les caméras l'adorèrent. Les athées recevaient ses interviews avec délectation. Il remettait en question le dogme, jamais l'idéologie. Lorsqu'il parlait du Diable, il nommait le racisme, le sexisme, le capitalisme – jamais la pourriture qui s'insinuait sous les vêtements de l'Église.

Quand un pape embrasse le monde, l'Église devient sa marionnette. Tel fut son héritage. Il proclama l'inclusion tout en rejetant l'Évangile. Son pontificat se déroula comme une capitulation. Armure tombée. Épée rouillée. Feu éteint. Il présenta des excuses et des compromis. Tandis qu'il pleurait le vent, la cathédrale s'effondra. Maintenant qu'il est parti, la fumée monte encore – incertaine, lourde. Le trône reste occupé, mais profané. L'Église doit se réveiller de son délire. Elle doit se rappeler que l'amour détaché de la vérité est une trahison. Et ceux qui croient encore doivent relever à nouveau le niveau – en faisant face au monde non pas comme il demande à être vu, mais comme il a soif d’être sauvé.

Constantin von Hoffmeister