Un rude coup pour Tony

La prise de position du fameux RIIA de Chatham House, le plus prestigieux institut britannique de stratégie, est un rude coup pour Tony Blair.

Chatam House lie les attentats du 7 juillet à Londres à l’engagement britannique en Irak. C’est l’aspect le plus immédiatement spectaculaire du rapport: « there is “no doubt” the invasion of Iraq has “given a boost to the al-Qaida network” in “propaganda, recruitment and fundraising”, while providing an ideal targeting and training area for terrorists. »

Plus important nous apparaît la prise de position clairement hostile à la politique pro-américaine de Tony Blair, là aussi liée aux attentats. C’est une position nouvelle, radicale venant de la part d’un établissement si mesuré et si représentatif de l’establishment, et promise à avoir des conséquences importantes.

« According to the body, which includes leading academics and former civil servants among its members, the key problem in the UK for preventing terrorism is that the country is “riding as a pillion passenger with the United States in the war against terror”.

» It says Britain's ability to carry out counter-terrorism measures has also been hampered because the US is always in the driving seat in deciding policy. »

Face à ces attaques, la position de Tony Blair est pathétique. Son argument, répété samedi, selon lequel il y a seulement, dans les attentats, l’action d’une “idéologie diabolique” (« Tony Blair said the fanatics who struck in London and launched other attacks around the world were driven by an “evil ideology” rather than opposition to any policy ») relève de la plus primaire et de la plus grossière dialectique bushiste. Blair nous donne chaque jour l’exemple d’une intelligence, qu’il a sans aucun doute, soumise à la dégradation humiliante et décadente de la nécessité de s’aligner sur l’imbécillité primaire. Le pauvre garçon mérite, au point où il en est, plus de compassion que de critique.

Mis en ligne le 18 juillet 2005 à 07H00