Un tournant dans la politique iranienne de la France?

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Un commentateur US interprète une intervention de l’ambassadeur de France, le 1er février à Washington, comme l’indication d’un possible/probable tournant radical («radical shift«) de la politique iranienne de la France. Il s’agit de Gareth Porter, sur Antiwar.com aujourd’hui

Porter écrit notamment:

«Ambassador to the United States Pierre Vimont told a conference on Iran at the Middle East Institute in Washington Friday that one reason Iran has refused to give up its nuclear program is its perception of potential threats in the Middle East.

»“Sometimes they can feel there are threats,” Vimont said, “and thus a need for bold initiatives. This is why you have a very strong will to increase their influence in the area.”

»Vimont then called for a shift in the Western diplomatic posture. “If we all agree that what Iran is looking for is to play a larger role in the region,” he said, “we have to make it clearer that we are willing to support that.”

(…)

»But the tone of Vimont's speech was notable for the absence of any accusation about Iran as a threat to peace. The ambassador's call for support for Iran's regional role, which was not reported in media coverage of the speech, suggests that France is now seeking a significant adjustment in the negotiating position of the coalition of states that have backed sanctions against Iran in the UN Security Council.»

L’intérêt de cette chronique de Porter tient également et en bonne partie à l’auteur lui-même. Gareth Porter a montré à plus d’une reprise qu’il avait des sources bien informées dans des milieux directement intéressés à la question iranienne, notamment des milieux officiels opposés à une attaque de l’Iran. C’est Porter qui a donné des détails inédits sur l’opposition de l’amiral Fallon à cette attaque, “officialisant” ainsi l’opposition officieuse du chef de Central Command et de l’U.S. Navy à la politique iranienne de l’administration GW Bush.

Dans un tel contexte, on peut supposer que Porter n’a pas publié cette supputation sur la position française à la légère. Il ne paraît pas indifférent qu’il l’ait fait quatre jours après l’intervention de l’ambassadeur Vimont, en insistant sur l’absence de réactions de la presse («The ambassador's call for support for Iran's regional role, which was not reported in media coverage of the speech…»). Cet aspect de la publication de l’article pourrait renforcer l’hypothèse que Porter intervient à la suggestion de certains de ses correspondants, soit pour appuyer le “ballon d’essai” français, soit pour signaler aux Français que certains milieux US seraient intéressés par une évolution de la position occidentale vis-à-vis de l’Iran. Dans tous les cas, il paraît justifié d’envisager que Porter a consulté ses sources washingtoniennes habituelles avant de publier.


Mis en ligne le 5 février 2008 à 15H54