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164520 mai 2014 – Aujourd’hui et demain, le président russe Poutine est en Chine, pour un sommet (avec le président Xi) devenu historique à cause de la crise ukrainienne... D’autres diront “à cause de la signature d’un formidable accord gazier entre la Chine et la Russie”, chose présentée le plus souvent comme pratiquement faite, – mais l’on sait bien que cet accord historique, s’il est devenu vraiment historique, quasiment dans une dimension métahistorique, l’est devenu à cause de la crise ukrainienne. Accord fait, ou sur le point de se faire, accord qu’il est impensable de ne pas appréhender comme acquis, là aussi on doit voir une occurrence historique dans le fait même que nous restitue la perception, de cette quasi-nécessité que l’accord soit signé ... Voici les grandes lignes de l’accord, disons en gros, selon Russia Today du 19 mai 2014. Le titre «Gazprom to sign monumental gas deal with China» introduit la notion de “monumental” qui a presque une consonance effectivement historique à côté de la notion d’énormité qu’il nous propose :
«Russia and China are due to sign a long-awaited gas contract on Tuesday, in which Beijing could pay up to $456 billion for Russian gas over the next 30 years. While Russian President Vladimir Putin visits Shanghai on May 20-21, Gazprom and the China National Petroleum Corporation (CNPC) are due to sign a deal for 38 billion cubic meters of natural gas to power China's growing economy, starting in 2018... [...]
»“The arrangements on export of Russian natural gas to China have nearly been finalized. Their implementation will help Russia to diversify pipeline routes for natural gas supply, and our Chinese partners to alleviate the concerns related to energy deficit and environmental security through the use of ‘clean’ fuel,” President Vladimir Putin said.»
... Et l’on sait bien l’enjeu de cet “monumental accord”, ce qu’il fait qu’il est historique avec une dimension quasiment métahistorique, porte en lui ce que Tyler Durden, de ZeroHedge.com désigne le 18 mai 2014 comme ceci : «On the heels of Russia's de-dollarization meetings, the coming week appears a crucial one for the history books of the US Dollar as reserve currency...». On sait de quoi il s’agit, cette fameuse “de-dollarisation” (voir le 22 mars 2014 et le 14 mai 2014).
De fait, ce voyage lie la Russie et la Chine plus qu’il n’y paraît encore, et cela malgré la volonté et les calculs des deux “partenaires” qui doivent ou devront nécessairement suivre une voie qui leur est imposée de l’extérieur d’eux-mêmes, et qui doit faire d’eux des “partenaires stratégiques” solidement liés par des pressions stratégiques extérieures. Que cela passe par des accords économiques puissants où chacun essaie d’acquérir le maximum d’avantages, et où la Russie se trouve un peu plus en position de demanderesse à cause du soutien dont elle a besoin à cause de la crise ukrainienne, ne change pas grand’chose au fond des choses qui pressent l’un et l’autre. De même, le désir des Chinois de faire de ce partenariat d’abord une question économique “ne change pas grand’chose au fond des choses qui pressent l’un et l’autre”. En un sens, si ce sommet ne donnait pas tout ce qu’on attend de lui, notamment au niveau des accords attendus, la pression stratégique extérieure dont nous parlons poserait à nouveau le problème dans les termes qu’on a dit, et obligerait tout de même à un accord, reporté de quelques temps, – ou bien à s’exposer, non pas à une capitulation des deux devant la même “pression stratégique extérieure”, mais à une catastrophe générale où la menace d’un affrontement nucléaire à partir du baril de poudre qu’est la crise extérieure (c'est-à-dire ukrainienne) apparaîtrait plus forte que jamais, et principalement entre la Russie et les USA. (Cela ne signifie absolument pas qu’une réussite du rapprochement décisif entre la Russie et la Chine écarte cette menace, mais elle la nuance grandement d’autres options fondamentales, dont celle des avatars du Système de plus en plus emprisonné entre sa nécessité de sa poussée surpuissance, avec l’appendice de l’autodestruction, et la grandeur des obstacles qu’il rencontre.)
Le 2 mai 2014, dans son commentaire hebdomadaire sur le site de son institut Conflict Forum, Alastair Cook, retour d’un séjour à Moscou, rapportait ces quelques impressions générales, et fondamentales certes, qui lui avaient semblé marquer le climat de la capitale russe à l’heure de la crise ukrainienne. Comme l’on voit, ces impressions dépassent largement la crise ukrainienne, dans laquelle Cook confirmait combien la direction russe “a peu d’appétit” pour une intervention militaire dans la partie russophone du pays.
«More broadly then, we are moving too beyond the post-Cold War global dispensation, or unipolar moment. We are not heading – at least from the Russian perspective, as far as can be judged – towards a new Cold War, but to a period of increased Russian antagonism towards any western move that it judges hostile to its key interests – and especially to those that are seen to threaten its security interests. In this sense, a Cold War is not inevitable. Russia has made, for example, no antagonistic moves in Iran, in Syria or in Afghanistan. Putin has been at some pains to underline that whereas – from now – Russia will pursue its vital interests unhesitatingly, and in the face of any western pressures, on other non-existential issues, it is still open to diplomatic business as usual.
»That said, and to just to be clear, there is deep disillusion with European (and American) diplomacy in Moscow. No one holds out any real prospect for diplomacy – given the recent history of breaches of faith (broken agreements) in Ukraine. No doubt these sentiments are mirrored in western capitals, but the atmosphere in Moscow is hardening, and hardening visibly. Even the ‘pro-Atlanticist’ component in Russia senses that Europe will not prove able to de-escalate the situation. They are both disappointed, and bitter at their political eclipse in the new mood that is contemporary Russia, where the ‘recovery of sovergnty’ current prevails.
»Thus, the era of Gorbachevian hope of some sort of parity of esteem (even partnership) emerging between Russia and the western powers, in the wake of the conclusion to the Cold War, has imploded – with finality. To understand this is to reflect on the way the Cold War was brought to and end; and how that ending, and its aftermath, was managed. In retrospect, the post-war era was not well handled by the US, and there existirreconcilable narratives on the subject of the nature of the so-called ‘defeat’ itself, and whether it was a defeat for Russia at all.
»Be that as it may, the Russian people have been treated as if they were psychologically-seared and defeated in the Cold War – as were the Japanese in the wake of the dropping of the nuclear bombs by the US in 1945. Russia was granted a bare paucity of esteem in the Cold War’s wake; instead Russians experienced rather the disdain of victors for the defeated visited upon them. There was little or any attempt at including Russia in a company of the nations of equals – as many Russians had hoped. Few too would contest that the economic measures forced on Russia in the war’s aftermath brought anything other than misery to most Russians. However unlike 1945, most Russians never felt defeated, and some felt then – and still feel – just betrayed. Whatever the verdict of history on how much the Cold War truly was a defeat, the aftermath of it has given rise to a Versailles Treaty-type of popular resentment at the consequences of the post-Cold War settlement, and at the (unwarranted) unipolar triumphalism (from the Russian perspective).
»In this sense, it is the end of an era: it marks the end of the post-Cold War settlement that brought into being the American unipolar era. It is the rise of a Russian challenge to that unipolar order which seems so unsettling to many living in the West. Just as Versailles was psychologically rejected by Germans, so Russia is abdicating out of the present dispensation (at least in respect to its key interests). The big question must be whether the wider triangulation (US-Russia-China) that saw merit in its complementary touching at each of its three apexes is over too — a triangulation on which the US depends heavily for its foreign policy. We have to wait on China. The answer to this question may well hinge on how far the antagonism between Russia and the West is allowed – or even encouraged – to escalate. Only then, might it become more apparent how many, and who, is thinking of seceding from the global order (including from the Federal Reserve controlled financial system)...»
En un sens quoique dans des conditions très différentes, les mêmes remarques valent pour la Chine. Au cœur de cette puissance, également, le sentiment se développe et doit encore se développer, de se trouver avec les USA principalement, et derrière eux le bloc BAO, devant une dynamique irrésistible et inarrêtable d’antagonisme dont aucune des deux puissances (Chine et Russie) ne voit la clef. Dieu sait si, comme dans le cas russe, les Chinois veulent tout faire pour éviter ne serait-ce que des postures d'affrontement ! Mais rien, absolument rien n'y fait... Les signes ne manquent pas dans la région, du point de vue chinois, au niveau des divers antagonismes régionaux soutenus par les USA, non plus que les accusations gravissimes des USA contre la Chine de cyberespionnage qui tombent au moment du sommet avec Poutine, avec l’inculpation aux USA de cinq officiers chinois (voir par exemple le 19 mai 2014 sur France 24). C’est une tactique-Système typique, d’imposer de telles pressions, d’une manière délibérément provocatrice, sans le moindre souci d’appréciation diplomatique et selon rien d’autre que les conceptions de force nées de ce que nommons l’idéal de puissance. (L’attaque provocatrice dans le domaine dit de la cyberguerre est d’autant plus impudente et grosse d'une ironie absolument pentagruelesque qu’elle s’appuie sur des données évidemment fournies par la NSA. Qu'importe, rien n'arrête les USA-bloc BAO, surtout pas le sens du ridicule qui n'a jamais rapporté de gros dividendes à Wall Street...)
Tout cela est plus qu’un incident, même grave, de conjoncture. Â ce moment précis du sommet avec la Russie, il s’agit d’un événement qui marque décisivement, pour les USA, que la Chine est considérée de la même façon que la Russie : un vaincu de la Guerre froide, qui doit se soumettre. (Mais l’on pourrait dire d’une façon plus générale mais aussi pleine de dérision : la Chine est considérée comme n’importe quel machin, n'importe quel débris, dont le seul destin concevable est de se soumettre.) Les USA ne jouent pas du tout la Chine contre la Russie, comme faisait Nixon en 1971 par exemple, même si parfois apparaissent dans telle ou telle arrière-cour des toilettes de la Maison-Blanche des ébauches d’une telle stratégie ; ils jouent tout eux-mêmes contre tous, eux-mêmes comme s'ils étaient tout le reste, contre la Chine et contre la Russie, et éventuellement contre l’Allemagne si c’était le cas, si l’Allemagne décidait un changement notable de politique vis-à-vis de la Russie (voir le 19 mai 2014). Les USA suivent ce que nous nommons la politique-Système, qui attaque tout ce qui peut se présenter comme un obstacle à son affirmation absolue de puissance, y compris jusqu’à provoquer des pressions déstructurantes et dissolvantes à l’intérieur du bloc (BAO) qui est censé la suivre, entérinant ainsi une des façons de faire de l’équation surpuissance-autodestruction. Bien entendu, les USA, effectivement producteurs ultimes de surpuissance et par conséquent d’autodestruction, sont l’outil-Système ultime pour l’application de cette politique-Système. Effectivement là aussi, Cook a raison en disant qu’avec la Russie ce n’est pas une nouvelle Guerre froide (voir le 20 mars 2014, «Le contraire de la Guerre froide»). La Guerre froide consistait d’abord en l’établissement d’un arrangement en face d’un danger commun (l’holocauste nucléaire), tandis qu’il n’est ici, à aucun moment, question d’arrangement, – ni avec la Russie, ni avec la Chine, ni avec n’importe qui, ni avec ce machin, là, l'“holocauste nucléaire”, dont ils ne feront qu'une bouchée ...
Choisissant ce titre de tournant obscur pour ce F&C, à partir du titre du livre de Victor Serge, nous l’avions retrouvé, déjà utilisé sur ce site, dans un texte du 31 janvier 2003. (Ce pourquoi, nous l’avons modifié en rajoutant le terme “jusqu'aux abysses”, qui a évidemment sa signification essentielle, au titre du livre de Victor Serge.) Le “tournant obscur” de janvier 2003, à l’occasion du discours sur l’état de l’Union du président GW Bush, marquait l’ouverture de l’année où nous allions être précipités dans la guerre en Irak. En fait, il marquait une nouvelle ère, caractérisée par une suractivité de puissance (surpuissance) complètement annexée par la politique-Système, s’organisant désormais sur le terme décisif jusqu’à l’objectif final de déstructuration, de dissolution jusqu’à l’entropisation (voir la formule dd&e, le 17 novembre 2013), c’est-à-dire au bout du terme sa “chute finale”, après l’ouverture terrible et symbolique du 11 septembre 2001. Les considérations qui étaient faites sur les hommes activant cette politique (les sapiens-Système) autant que sur les conditions de notre observation du phénomène résonnent étrangement aujourd’hui, – par leur similitude pour définir la situation présente, simplement avec le déplacement chronologique que ces considérations décrivaient un début alors qu’elles décriraient aujourd’hui quelque chose qui est proche du terme.
«Dans les années 1930, le révolutionnaire professionnel Victor Serge publia effectivement. Le “tournant obscur”, ce moment où la révolution bascula (la révolution, celle dans laquelle Serge mettait sa foi), où sa pureté se dissipa pour se fondre dans la mainmise bureaucratique, où l’immonde Staline chassa tout le reste (dont Trostki, dont Serge était idéologiquement proche). Sommes-nous à un de ces moments-clef?
»L’extraordinaire originalité de cette époque est qu’on peut s’interroger, développer l’hypothèse, alors que l’événement se déroule sous nos yeux, à l’instant même. (Il avait fallu 10 ans à Serge pour arriver à cette même réalisation). On peu regarder le monde en marche à l’instant où il s’ébranle, et nous regarder en train de le regarder. Nul ne peut mesurer les conséquences d’un tel phénomène... [...]
»... L’autre caractéristique de ce temps historique, c’est, à côté de la tragédie, de la menace sombre qui plane (le possible emploi du nucléaire, par exemple), un irrépressible sentiment de dérision. Ces hommes médiocres qui manient cette puissance formidable sont dérisoires, et cela peut leur jouer des tours. Ils ont le sens de l’image, pas celui de la tragédie. L’image d’Hollywood, qui a remplacé celle d’Épinal en tuant la tradition, est l’antithèse, l’adversaire acharné de la tragédie. Ces nains vont peut être déclencher une tragédie qui pourrait les dépasser, à laquelle ils ne comprendront d’ailleurs strictement rien. Le résultat sera une salade russe.
»A la fin de 1983 (il y a presque vingt ans), alors qu’on prévoyait que 1984 serait une “année orwellienne” où un grave conflit était possible, un chanteur avait fait un succès sous le titre : “Ça sent drôlement la guerre”. [...] En 1992, William Pfaff avait écrit un article critique avec hauteur des ambitions les plus détestables de son pays, qu’il avait introduit par ce titre, que nous gardons et chérissons tant il exprime bien la situation et notre profonde conviction, — “To Finish in A Burlesque of An Empire”...»
Certes, cette description ne faisait encore aucune place à la politique-Système, qui n’avait pas encore été définie pour entrer dans notre arsenal dialectique et conceptuel. Mais l’on sent évidemment qu’elle est déjà présente, cette politique-Système, et que les acteurs, dito les sapiens-Système qu’on retrouve essentiellement dans le bloc BAO, et essentiellement à Washington D.C., ne sont que des figurants qui n’ont aucune connaissance du script, ni même qu’il y a un script ; ils se contentent des narrative en cours, – et l’“idée” d’une “nouvelle Guerre froide” est l’une d’elles...
La rencontre entre Poutine et Xi ne peut en rester à une interprétation économique, stratégique, une interprétation d’alliance globale réussie ou pas, etc. Elle ne peut en rester à une interprétation classique de la politique générale telle que celle que les directions politiques et leurs inspirateurs sont accoutumés à croire qu’elle est leur référence principale. Poutine et Xi sont tous deux placés devant un mystère qu’ils ont tant de peine à comprendre, notamment parce qu’il n’est pas compréhensible selon la référence de la politique générale. Autrement dit et pour retrouver notre antienne, nous ne sommes pas dans un moment historique, ni dans une ère historique, mais dans un moment métahistorique parce que nous sommes dans une ère métahistorique. Dans ce cas, le concept de “politique générale” maîtrisée par la raison et conduite elle-même par des références terrestres n’existe plus en tant que concept autonome et concept déterminant. C’est une production apparente, un reste de tentative de décrire rationnellement une situation qui ne l’est plus, rationnelle, non seulement à cause du désordre et des incohérences qui marquent la situation générale et certains de ses acteurs, mais essentiellement parce que son sens dépasse et écrase toutes les interprétations rationnelles qu’on peut avancer. Ainsi le désordre et les incohérences qui paraissent finalement avoir de moins en moins de sens jusqu’à n’en plus avoir, et cela malgré les montages vertigineux de Grande Stratégie tortueuse saupoudrée de complots divers, ont au contraire un sens fondamental si on les place dans un contexte et une vision métahistoriques qui remplacerait le niveau historique comptable d’une appréciation rationnelle. C’est bien entendu le sens de l’affrontement entre Système et antiSystème, où l’action antiSystème ne peut avoir d’effet que dans son intervention pôur accélérer le passage à l’autodestruction de la dynamique du Système productrice de surpuissance.
Par conséquent, on ne peut interpréter le sommet Poutine-Xi dans des termes “normaux” (rationnels, ou rationnellement historiques). Si ce sommet s’avère être le succès qu’on attend, notamment au travers de grands accords économiques et commerciaux qui ouvriront nécessairement la voie à un “partenariat stratégique” très actif, sinon à une alliance pure et simple, cela ne signifiera pas la fin de la pseudo-hégémonie du bloc BAO (des USA) à cause des effets divers de ce partenariat, dont notamment le probable déclin accéléré du dollar, au profit du nouvel arrangement, mais d’abord un redoublement jusqu’à l’hystérie de la politique-Système et de ses prétentions extravagantes et nihilistes. Il s’agit de cette même politique (politique-Système) que l’on voyait se développer et se structurer, selon les observations qu’on a citées à partir du texte référencé de janvier 2003, selon une remarquable spécificité d’action, – politique extrémiste, unilatérale (plutôt qu’unilatéraliste, exprimant faussement une doctrine), totalement indifférente à l’arrangement et au compromis, avançant aveuglément et d’autant plus activiste si l’“autre côté” (n’importe quel “autre côté”, qu'importe) se trouve dans la disposition de rechercher un arrangement et un compromis...
C’est ce qu’exposait précisément John Laughland en décrivant une situation très concrète et fort justement perçue de l’attitude pseudo-“idéologique” de l’Ouest, dito du bloc BAO (voir le 19 mai 2014) vis-à-vis de la Russie, c’est-à-dire face à la Russie ; simplement, cette attitude n’est pas construite pour vraiment obtenir quelque avantage que ce soit, elle relève d’un mécanisme impitoyable et sans nuance possible, dynamique désormais classique pour nos références de surpuissance-autodestruction : «The West is engaged in all-out ideological and geopolitical struggle with Russia, which it intends to win. There are all sorts of things Europe can do. It can ratchet up what it’s already done. It can publish longer lists of people who are subject to personal sanctions. It will definitely abandon the visa liberalization program, which Russia has been requesting for nearly a decade now. And it can even reduce economic exchanges. Russia should not be under any illusions – the European elites are prepared to cut off their nose to spite their face. In other words, they are prepared to undergo or make other people undergo severe economic pain in order to justify and entrench their ideological hostility to Russia.»
Pour l'éclairage crue et sans nuances de la chose, c’est signifier ce que l’ancien chef des services soviétiques de renseignement extérieur Chebarchine suggérait : «La seule chose que l’Ouest attend de la Russie c’est que la Russie n’existe plus.» En un sens qui nous paraît extrêmement puissant, sinon irrésistible, on comprend qu’on peut aussi bien mettre “Chine” à la place de “Russie”, ou bien toute autre puissance, ou bien encore le bloc BAO lui-même, voire les USA bien sûr, et mettre tout cela ensemble finalement puisqu’en même temps que cette dynamique de surpuissance absolument entropique dans ses effets, se développe la dynamique d’autodestruction. Il n’y a aucun “plan”, aucune méthode, aucune volonté où dominerait la référence humaine avec ses projets, ses ambitions, etc. Il n’y a pas de sens rationnel et historique, il y a un sens métahistorique. Il y a donc une situation fondamentale par le fait même de la métahistoire et à laquelle la raison subvertie par le Système, et laissée à elle seule dans cet abaissement pathétique, ne peut rien entendre.
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