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36253 février 2021 – On se rappelle de cette fameuse apostrophe sur l’air d’une des plus fameuses fables retrouvées de notre bon La Fontaine national, quoique sans passeport : “Le vaccin et le passeport”. J’ajouterais, au registre de la rime des lieux communs, qu’“un vaccin se fiche bien des frontières”. Il s’agissait de quelques-uns des points forts de la feuille de route européiste et surtout américaniste (bloc-BAO), globaliste et macroniste, – dans l’ordre et dans le désordre, – au départ de cette aventure, lorsque nous apprîmes tout de même que c’était la guerre... Pas de passeport, pas de frontière, mais tout de même la guerre !
Là-dessus, sans que cela fut dit expressément, il était entendu que les Russes, avec leur poussif et vieillot Spoutnik-V qui apparaissait brusquement comme un simulacre de l’ère soviétique du temps du ‘bip-bip’ de 1956, étaient complètement des juniors-barbares comparés à la technologie occidentale. Là-dessus (suite), je veux dire pour en rajouter dans le sens de cette interprétation, les partenaires du bloc-BAO s’entendaient comme larrons en foire et il ne fut jamais question, jusqu’à ces dernières semaines et passées les brillantes premières et triomphales chevauchées de nos vaccins, de seulement reconnaître l’existence de la Russie sur la planète sanitaire. “Un vaccin, ça n’a pas de passeport”, certes dans le monde globalisé, mais “ça a une nationalité” lorsqu’il s’agit des Russes...
Je le dis et le redis, car ressenti de cette façon sans qu’il soit besoin d’en écrire des tonnes là-dessus. Il était implicitement entendu entre compères, sur rythme Africain-Américain battu depuis Washington (‘Black Lives Matter’, Russie raciste !), qu’on ferait front commun contre la perception même de l’ontologie russe en matière de vaccin. D’autant plus, cela, expliquait-on aux récalcitrants lorsqu’on insistait d’une manière fort impolie, que le ‘V’ de Spoutnik-V faisait débat, comme une sorte de code du KGB or something, terriblement sinistre et menaçant.
...Au reste, notez bien, vous les récalcitrants de l’autre bord qui, aujourd’hui, s’opposeraient à la soudaine ouverture au vaccin russe, notez bien pour vos arguments que le code n’est toujours pas brisé. L’on pourrait dire ‘V’ pour ‘5’ en souvenir du Spoutnik-1 de 1956 ; et l’on pourrait dire ‘V’ pour ‘Victoire’, accessoirement pour nous faire croire que la Russie serait pour quelque chose dans la défaite du nazisme ; et l’on pourrait même dire ‘V’ pour ‘Vaccin’, aussi bête que cela, comme l’affirme le
« Centre national d’épidémiologie et de microbiologie Gamaleya, l’institut de recherche russe, fondé en 1891 en tant que laboratoire privé et qui depuis 1949 porte le nom de Nikolai Gamaleya, pionnier des études russes en microbiologie. »
(Tiens, les barbares ont des références ? Le KGB travaille bien.)
Car soudain, tout change et le ciel se dégage, puisque l’intraitable et super-référence de la chose, The Lancet, à qui il arrive tout de même de faire de bonnes grosses bêtises bien anglo-saxonnes, vient d’ouvrir les vannes des bonnes manières et du politiquement-correct. Spoutnik-V est adoubé et les Russes triomphent discrètement ; et l’on ne parle plus guère pour les heures courantes de Navalny dont on faisait hier soir un casus belli.
C’est vrai, cela : lisant hier ce site ici-même qui sonnait l’alarme (me serais-je laissé prendre à mes instincts guerriers ? Ou bien ai-je trop pris au sérieux le bordel washingtonien que je dénonce à qui-mieux-mieux ?), – on frissonnait à la possibilité d’un conflit concernant l’héroïque résistant Navalny. Aujourd’hui, à Bruxelles, à Paris, à Berlin, l’on embrasserait presque Poutine ; dans tous les cas, voilà bien une situation française, comme si en France “on n’a pas de vaccin mais on a une diplomatie”. Bref, Macron lui-même, et les siamois-ennemis Le Pen-Mélenchon, applaudissent à la venue des vaccins venus de l’Est et de l’ex-monde communiste (Cuba compris).
Il faut dire, RT-France boit discrètement du petit lait des bonnes vieilles laitières Charolaises :
« Après les résultats d'une étude de The Lancet faisant état d’une efficacité à 91,6% du vaccin russe Spoutnik V contre les formes symptomatiques du Covid-19, Emmanuel Macron a fait savoir au micro du 20 heures de TF1 le 2 février qu’il pourrait être homologué en Europe, en cas d’accord des autorités compétentes. “Il y a plusieurs semaines, j’ai pris l’initiative d’envoyer une mission scientifique en Russie pour échanger avec les équipes [...], les échanges ont été tout à fait positifs”, puis précisant :
» “Mais nous ne pouvons pas le distribuer en France tant que le producteur russe n’a pas soumis une demande d’autorisation de mise sur le marché à nos autorités.”
» Les deux figures de l’opposition Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont toutes deux salué ces avancées, par le biais de publications sur Twitter. La présidente du Rassemblement national s'est réjouie : “Maintenant que l’efficacité du vaccin russe Spoutnik V ne fait désormais plus de doute, il peut être un renfort contre la pandémie. Travaillons en bonne intelligence avec la Russie et ne laissons pas l’idéologie antirusse ruiner nos capacités à vacciner nos compatriotes !”
» Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a pour sa part raillé ses contempteurs : “Vaccin russe : donc j’avais raison. Où sont les moqueurs ? Le pire pour eux va arriver : un vaccin cubain en licence libre !»
» Et pour cause, début janvier, dans un article sur son blog, le député avait fait connaître sa préférence pour les “vaccins traditionnels” plutôt que pour les nouveaux vaccins à ARN (comme celui de Pfizer et BioNTech). Il avait alors appelé à “acheter les vaccins de cette sorte au pays qui en produisent”, notamment la Russie, Cuba ou encore la Chine.
» Le 1er février, avant la publication des résultats du Lancet, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal déclarait pour sa part : “Un vaccin, on ne regarde pas sa nationalité [...] ce qu’on veut, c’est qu’il soit sûr et efficace. Je crois que c’est le cas pour le vaccin russe et donc il va être examiné comme tous les vaccins ont été examinés. Si l'Agence européenne du médicament considère qu’il est sûr et efficace, la Haute Autorité de santé française procèdera à la même évaluation et il pourrait évidemment être proposé aux citoyens français, si c’était le cas.”
» Au sein de l’Union européenne, c’est la Hongrie qui est devenue le premier pays à autoriser le vaccin Spoutnik V, rejoignant l'Algérie, les Émirats arabes unis, l'Argentine, la Bolivie ou encore la Serbie. Selon les données communiquées par le Fonds Russe d’Investissements Directs (RFPI), qui finance le développement de ce vaccin, plus de 1,5 million de personnes ont d'ores et déjà été vaccinées dans le monde avec Spoutnik V, qui démontre une efficacité de “plus de 90%, avec une protection totale contre les cas graves de Covid-19”. »
Le brave petit Attal a beau dire, mais oui, dans ce monde dur et cruel où rôdent les loups illibéraux et démocraturesques, “Un vaccin, on regarde sa nationalité”, – et comment... C’est bien sûr parce qu’il est russe que le vaccin russe, jusqu’ici, n’a pas existé (non plus que le cubain). Désormais il existe parce que nos merveilles à nous ont des ratés, que ce soit de production ou de répercussions. C’est une première idée mais elle n’est que secondaire dans l’ordre des causes.
Plus encore en effet, car j’ai ma petite idée (intuition, intuition, quand tu nous tiens !) et que j’en use pour me rapprocher de l’événement et lui donner la lumière qu’il mérite. Il s’avère simplement que, dans les inconscients de nos éminences européistes habituées au service de l’Empereur, cette idée fait son chemin : l’Empereur va mourir, l’Empereur se meurt. Dans cette période étrange où les choses vont à une vitesse de l’ordre de l’hypersonique, les grandes nouvelles souterraines et telluriques nous viennent vite, elles baignent l’inconscient avant que d’être réalisées.
Il faut le savoir, vous autres : l’administration Biden est un fantastique foutoir, il n’a fallu que quelques jours et l’un ou l’autre épisode significatif pour s’en apercevoir. A part “éliminer Trump”, ils n’avaient et n’ont aucun programme, là-bas à ‘D.C.-la-folle’ ! Comme il est écrit en bon anglais après la description de quelques ratés de poids, – et je vous le laisse tel quel :
« Biden himself is probably largely out of the loop on this stuff, and the people he’s put in charge are running these various shows. Biden’s just there to sign executive orders. »
On l’attendait tant, cette lanterne magique, qu’elle se nommât Biden ou Tartempion jusqu’à se croire le FDR du XXIe siècle, pour fermer la parenthèse et reprendre la barre d’une main de fer. Ce n’était pas une parenthèse et, à l’imitation de ce qu’on a dit parfois, je m’autorise à vous révéler et à vous répéter que “Trump n’était pas une cause, il était un symptôme”, – et la maladie de la démence washingtonienne se poursuit et enfle encore plus après son départ.
Je vous le dis : dans leurs inconscients, à ces Européens hyper-démocrates et si prompts à embrasser la soumission, le bruit terrible court qu’il n’y a plus personne à qui se soumettre. Du coup, l’on fait au mieux, et l’on sera tourne vers la Russie puisque vaccin russe désormais il y a. Croyez-vous une seule seconde qu’ils auraient osé s’il y avait eu quelqu’un à la barre à Washington, pour remplacer le président-bouffe qui leur faisait si peur ?
Je ne dirais absolument pas, pas une seconde, que “les souris dansent”, parce qu’elles ont tant aimé le chat toutes griffes dehors, tant affectionné cette servitude si-absolument volontaire. Mais le temps presse et il se fait tard. Dans le salon ovale, ‘Ol’White Joe’ tousse péniblement et signe le quatre-vingt-dixième ou le cent vingtième Executive Order, – il ne sait plus très bien sauf qu’il va vite aller se coucher et dissiper les effluves de ce mauvais rêve. Non seulement il ne les lit pas, ses décrets, mais encore il n’arrive plus à les compter.
On appelle ça : l’usure du pouvoir.