Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
404• Andrew Korybko, l’homme prudent que Trump rend rationnellement (!) audacieux, juge que les USA ont achevé un tournant décisif en suspendant les envois d’armes en Ukraine. • C’est comme un point final.
_________________________
4 mars 2025 (12H30) – Nous l’avons dit et répété plus qu’à son tour, le propos du commentateur Andrew Korybko se caractérise par une volonté arrêté de ne jamais se laisser emporter par l’émotion ou la passion, et encore moins par l’affectivisme. Pour lui, raison et logique priment. On appréciera alors d’autant plus les avis de plus en plus tranchés qu’il donne sur l’évolution des USA et sur la politique de Trump.
Ici, Korybko nous présente une analyse très succincte de la dynamique vertigineuses générale en marche aux USA, et de la politique de Donald Trump en Ukraine. Il ne manque pas d’appréciations discrètement élogieuses, – ce qui signifie “très élogieuses” pour lui, – concernant l’action du nouveau président. Il juge que sa dernière décision de suspension des envois d’armes à l’Ukraine est un tournant décisif de la politique US, et il habille ce jugement de sa conviction qu’il existe un accord secret entre Trump et Poutine pour un cessez-le-feu inévitable pour mettre très vite en place un accord de paix.
... “Indispensable”, parce qu’il faut obtenir une levée de l’état de siège pour que des élections présidentielles aient lieu et que l’Ukraine soit débarrassé de Zelenski.
« Trump a déclaré la semaine dernière qu’“un cessez-le-feu pourrait avoir lieu immédiatement”, ce qui était sans doute une admission involontaire d’un accord secret avec Poutine. Aucune paix durable ne peut être conclue avant les prochaines élections présidentielles ukrainiennes, mais elles ne peuvent pas avoir lieu pendant la loi martiale, d’où la nécessité d’un cessez-le-feu. Bien que Poutine ait auparavant conditionné cela au retrait de l’Ukraine des régions contestées, il pourrait soutenir un cessez-le-feu pour justifier la réduction de l’aide américaine à l’Ukraine et légitimer les accords économiques russo-américains. »
Korybko parle d’une “nouvelle détente” comme d’une rupture, mais nous verrions cela comme la fin d’une époque bien plus que le début d’une autre époque, – donc une “nouvelle détente” qui constitue la sanction de la rupture et nullement sa cause. Nous serons enfin débarrassés des querelles faussaires (droite)-gauche, prorusse-antirusse, etc.) et nous en arriverions à l’affrontement central des globalistes contre les autres.
Les Européens, totalement à la dérive, pourront alors commencer à se compter en tentant de réunir les débris de ce qu’ils furent pour réinventer un puzzle résolu qui justifierait à nouveau qu’on les prenne au sérieux dans le cadre d’une xistence fondée sur une affirmation civilisationnelle. En attendant, nous aurions bien mérité cette chute dans le trou noir de notre décadence.
On trouve le texte de Korybko sur son site ‘korybko.substack.com’, à la date de ce 4 mars 2025.
_________________________
Les liens transatlantiques, les relations russo-américaines et la nature de l’hégémonie américaine se transforment sous les yeux de tous, alors que Trump prend des mesures audacieuses pour forcer Zelenski à la table des négociations avec Poutine.
Un haut responsable du ministère de la Défense, dont le nom n’a pas été dévoilé, a déclaré aux médias lundi soir que Trump avait décidé de geler toute aide militaire à l’Ukraine jusqu’à ce que ses dirigeants démontrent un engagement de bonne foi en faveur de la paix. Cela survient quelques jours seulement après que Zelensky ait choisi de se battre avec Trump et Vance à la Maison Blanche. Le Wall Street Journal avait prédit plus tôt que l’Ukraine ne pourrait continuer à se battre à son niveau actuel que jusqu’à cet été dans un tel scénario. Voici cinq points à retenir de ce développement monumental :
Zelensky a clairement indiqué lors de sa visite désastreuse à la Maison Blanche vendredi dernier qu’il était déterminé à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, à moins que son pays n’obtienne l’adhésion à l’OTAN ou l’envoi de troupes occidentales. Aucune de ces exigences n’est acceptable pour Trump car elles risqueraient de déclencher une troisième guerre mondiale, mais ce risque pourrait également continuer à augmenter si le conflit ne se termine pas bientôt. Trump a donc compris que la seule façon de forcer Zelenski à s’asseoir à la table des négociations avec Poutine est de geler toute aide militaire jusqu’à ce qu’il modère sa position extrême.
Trump a déclaré la semaine dernière qu’“un cessez-le-feu pourrait avoir lieu immédiatement”, ce qui était sans doute une admission involontaire d’un accord secret avec Poutine. Aucune paix durable ne peut être conclue avant les prochaines élections présidentielles ukrainiennes, mais elles ne peuvent pas avoir lieu pendant la loi martiale, d’où la nécessité d’un cessez-le-feu. Bien que Poutine ait auparavant conditionné cela au retrait de l’Ukraine des régions contestées, il pourrait soutenir un cessez-le-feu pour justifier la réduction de l’aide américaine à l’Ukraine et légitimer les accords économiques russo-américains.
Si les spéculations susmentionnées sont exactes, cela ne signifie pas que ces deux pays ont un accord global. Des questions sérieuses telles que la frontière définitive entre la Russie et l’Ukraine et la question des forces de maintien de la paix n’ont pas encore été réglées et pourraient ne pas être résolues avant les prochaines élections présidentielles et parlementaires ukrainiennes. Il est donc prématuré de prédire que la ligne de contact deviendra la frontière définitive et que des forces de maintien de la paix occidentales y seront déployées, d’autant plus que la Russie s’oppose à ces deux options.
Environ 90 % de l’aide militaire occidentale à l’Ukraine transite par la Pologne. Trump pourrait donc lui demander d’empêcher les Européens d’utiliser son territoire pour armer l’Ukraine pendant un cessez-le-feu en échange d’avantages post-conflit. Il ne veut pas que les Britanniques, les Français ou les Allemands encouragent l’Ukraine à violer le cessez-le-feu ou à provoquer la Russie à le faire. Il peut inciter la Pologne à empêcher cela en promettant d’y maintenir des troupes américaines, d’en redéployer éventuellement une partie depuis l’Allemagne vers la Pologne et de faire de la Pologne son principal partenaire en Europe.
Chaque action majeure qui a eu lieu depuis l’appel de Trump avec Poutine à la mi-février a été fondée sur la promotion de son grand objectif stratégique d’une « nouvelle détente » russo-américaine, dont l’essentiel est de révolutionner les relations internationales grâce à un partenariat global qui change la donne entre eux. Les lecteurs peuvent en apprendre davantage sur ses détails à partir des trois analyses précédentes, mais c’est la poursuite de cet objectif qui a finalement poussé Trump à prendre la décision fatidique de geler toute aide militaire à l’Ukraine.
Les liens transatlantiques, les relations russo-américaines et la nature de l’hégémonie américaine se transforment tous sous les yeux de tous alors que Trump prend des mesures audacieuses pour forcer Zelenski à la table des négociations de paix avec Poutine. Son dernier scénario était littéralement l’un des pires du point de vue de l’Ukraine et de l’Europe, mais ils ne peuvent pas faire grand-chose en réponse à part capituler devant ses exigences. Les États-Unis ont toutes les cartes en main, comme Trump l’a rappelé à Zelenski vendredi dernier, et ceux qui pensent le contraire risquent d’en payer le prix.