Une excellente définition de la globalisation : la destruction de la souveraineté nationale

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Dans un article intéressant dans le Guardian de ce jour (nous en reparlerons), Francis Fukuyama fustige notamment l’action du Congrès américain dans l’affaire de la firme émirati DPW obligée d’abandonner la gestion des ports US. Fukuyama décrit cette action comme « [...a] shameless pandering to public fears of terrorism [which] undermined every principle of openness and globalisation that the US has been preaching in recent years. »

Un peu plus loin, attaquant l’attitude de Hillary Clinton (elle fut une des meneuses de la bataille anti-DPW dans cette affaire), Fukuyama observe: « Clinton, who has positioned herself to the right on security issues, saw an opening to attack the president and argued that the Dubai takeover would constitute a violation of US sovereignty. It seems not to have occurred to her that by this logic American multinationals are violating the sovereignty of virtually every country on the planet. »

Intéressantes observations: Fukuyama nous donne a contrario une formidable définition de la globalisation dans la réalité du monde, loin des principes fumeux, abstraits et lénifiants (ouverture, libre échange, démocratie, etc.) qui nous habituellement assénés. Effectivement, ou bien tout est ouvert à tout, — et nous avons une situation où le principe de la souveraineté nationale n’existe plus. Ou bien, un pays ou un autre, — les USA dans ce cas, — intervient pour bloquer un des actes de cette globalisation (DPW) au nom de la souveraineté nationale, et alors le principe de la souveraineté nationale existe et, partout où le globalisation intervient effectivement, c’est ce principe qui est violé.

L’extrême de cette impeccable logique nous dit parfaitement que la globalisation se définit comme antithèse substantielle de la souveraineté nationale. Là où la globalisation existe, la souveraineté nationale n’existe plus, et vice-versa. Rarement une définition ne fut plus claire et plus juste.


Mis en ligne le 21 mars 2006 à 12H48