Une indifférence significative d’une fatigue psychologique

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Encore un sondage, encore venu de l’Institut John Zogby. Il porte sur l’attitude du public américain vis-à-vis du président et de sa politique et nous offre des résultats intéressants.

« The survey was conducted Aug. 11–15, 2006, included 1,018 respondents, and carries a margin of error of +/– 3.1 percentage points.

» The numbers continue to reflect erosion in the President’s political base – just 62% of Republicans give him positive marks for his job performance, while 38% give him negative marks. Even among weekly WalMart shoppers – a demographic group identified by Pollster John Zogby as a critical support group for Bush – just 45% now give him positive job marks, though his numbers among those shoppers have improved 10 points since early June.

» More than three out of four – 76% – of weekly WalMart shoppers voted for Bush over Democrat John Kerry in the 2004 presidential election, earlier Zogby polling showed.

» Among both conservatives and those who consider themselves very conservative, 59% give him positive marks, while 41% in each group gave him a negative job rating.

» One third of respondents – 34% – said that, overall, the nation is headed in the right direction, while 59% said they think things are off on the wrong track. »

Le commentaire direct de John Zogby « President Bush’s numbers mainly reflect the country’s thinking on the war in Iraq, and most people have made up their minds that the war overall has not been worth the loss of American lives. Terrorism is an important issue to Americans, but when it comes to judging Bush’s presidency, their decision is based largely on Iraq. »

De façon plus large, nous observons que l’attitude du public est en fait de plus en plus indifférente aux sollicitations des services de communication (de virtualisme) de l’administration et de son fidèle lieutenant, la presse MSM. Le sondage a été effectué entre les 11 et 15 août, en pleine “exploitation” du soi-disant complot 8/10. Le résultat est nul, quasiment comme si rien n’avait existé (ce qui n’est peut-être pas si mal vu quant à l’événement). Le contraste est saisissant entre l’agitation des New York Times, Washington Post et autres Wall Street Journal à propos de 8/10 et les jugements du public.

Même si la thèse de Zogby est juste ou en partie juste (importance de la crise irakienne), il reste que l’absence totale d’effet de 8/10, quasiment dans l’heure où tout est activé pour dramatiser cet effet, est un phénomène intéressant. Le public n’a pas une psychologie compartimentée entre les diverses crises, dès lors que toutes ces choses sont référencées dans la rubrique “guerre contre la terreur”.

Notre hypothèse est alors qu’on serait en train de passer d’une réaction à telle ou telle crise (et aux sollicitations et manipulations du pouvoir), comme ce fut le cas jusqu’ici, à une fatigue généralisée face au comportement de l’administration GW et des élites US totalement intoxiquées par leur virtualisme. Cela ne signifie pas une compréhension des problèmes mais bien ce que nous disons : une fatigue devant ce qui est perçu comme brouillon, insensé, sans but et très coûteux, — une fatigue généralisée et presque instinctive devant le désordre.

Si l’hypothèse est fondée, les résultats de novembre pourraient effectivement amener un bouleversement (Congrès passant dans les mains des démocrates devenus anti-guerre). Pour autant, ce bouleversement ne résoudrait rien. Il refléterait cette position du public fatigué du désordre et freinant décisivement l’action de Washington. Il serait générateur d’une complète paralysie (entre l’exécutif pro-guerre et un Congrès devenu anti-guerre).


Mis en ligne le 17 août 2006 à 09H26