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335S’il fallait une indication de plus pour nous convaincre que toute l’agitation US à propos de la situation au Mexique et sur la frontière est une affaire diablement sérieuse pour les USA, nous l’avons, avec l’annonce, ce 15 avril 2009 (sur Reuters), de la nomination d’un ‘tzar de la frontière” (“border czar”), c’est-à-dire un haut fonctionnaire US avec la fonction du contrôle en général décrit comme complet d’une zone donnée ou d’une activité donnée (nous avons eu ou avons toujours l’“acquisition czar” au Pentagone, le “drug czar” de la lutte anti-drogue du gouvernement US dans les années 1980, le “counterterrorism czar” pour un temps assez bref après 9/11..).
«The Obama administration will name former Justice Department official Alan Bersin to oversee its policy on illegal immigration and drug-related violence along the U.S. border with Mexico, Politico reported on Tuesday.
»Secretary of Homeland Security Janet Napolitano was expected to announce the appointment on Wednesday, during a visit to El Paso, Texas, the report said, citing an administration official who spoke on condition of anonymity.
»The announcement was scheduled to take place one day before President Barack Obama planned to stop in Mexico before traveling to Trinidad and Tobago for the Fifth Summit of the Americas.»
Bien, ne lésinons pas sur le jugement. L’administration Obama s’avère extraordinairement sérieuse et déterminée dans l’affaire mexicaine. Cette activité va au-delà même de ce qu’on pouvait imaginer, ce qui semblerait indiquer qu’il y a réellement une très grande inquiétude du gouvernement US vis-à-vis de cette situation. (On ajoutera à la nomination du “border czar” celle d’un possible “envoyé spécial” du président ou de la secrétaire d’Etat pour “les Amériques”, c’est-à-dire une personnalité qui aurait la responsabilité de l’Amérique Latine, comme, par exemple, Holbrooke a celle de l’Afghanistan et du Pakistan, et cela pourrait être le sénateur démocrate Chris Dodd. Normalement, le Mexique devrait être dans ses attributions.)
…Ne lésinons pas non plus sur notre réserve qui grandit. Il commence à y avoir une affluence considérable de personnalités, de départements et d’agences, d’autorités détachées, de services divers et néanmoins spéciaux, etc. pour s’occuper de cette frontière. D’ores et déjà, certaines indications à Washington disent que la nomination du “border czar” a été accélérée pour tenter de contrer la prééminence que semblent vouloir prendre les militaires du Pentagone sur cette zone avec les liens qu’ils établissent avec les militaires mexicains. D’autre part, la nomination elle-même semble un compromis entre deux agences, puisqu’elle se ferait sous supervision du Home Security Department mais concerne une personnalité du Department of Justice.
D’autre part encore, – on commence à distinguer des pressions venus de groupes d’une opposition évidemment dite “démocratique” (c’est-à-dire ne relevant pas de forces extra-parlementaires ou illégales), qui font appel à Obama pour que celui-ci exerce des pressions sur l’administration Calderon, dénoncée comme corrompue, inefficace, etc. (Voir ce texte de John L. Ackerman, professeur à l’université de Mexico, dans le Los Angeles Times du 13 avril 2009.) Des initiatives de lobbying dans le sens d’une démocratisation et d’une réforme du gouvernement mexicain vont se mettre en place dans ce sens, à Washington, autour du Congrès.
C’est-à-dire que la frontière USA-Mexique, outre le considérable désordre illégal qu’elle est devenue, pourrait également devenir un formidable champ de bataille d’un tout autre genre, un prétexte, un argument, une cause, une pompe à fric et une opportunité de carrière et de pouvoir, enjeu pour une énorme bataille bureaucratique dans le gouvernement US et en-dehors, au niveau des Etats de l’Union, dans les rapports des USA avec le Mexique, une bataille d’influence et de
Mis en ligne le 15 avril 2009 à 13H53
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