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362On relève une différence de rhétorique de l’administration GW à l’encontre de l’Iran, selon que cette administration s’adresse au grand public ou aux groupes intermédiaires (médias, Congrès). Dans le premier cas, c’est une rhétorique belliciste et très dure, dans le second il y a une plus grande prudence impliquant qu’il n’y aura pas d’attaque US hors des frontières irakiennes.
Gareth Porter, qui fait ce constat dans un texte de ce jour pour Antiwar.com, en tire la conclusion qu’au travers de cette stratégie de la communication à double langage, on trouve une réelle prudence de l’administration. Selon Porter, le seul but de GW en l’occurrence, »…is aimed at serving the desperate need of the White House to shift the blame for its failure in Iraq to Iran, and to appear to be taking tough action».
Porter relève que des actions contre les Iraniens en Irak ont déjà été prises. De ce point de vue, la “nouvelle stratégie” anti-iranienne n’est pas nouvelle. D’autre part, ce que Porter juge être la prudence extrême des représentants de l’administration face au Congrès montrerait la faiblesse de l’administration sur ce cas, et sa sensation de n’être pas assez forte à Washington pour tenter une attaque contre l’Iran.
Selon Porter :
«The contrast between the general impression of steely resolve toward Iran conveyed by Bush and the unusual clarity about the limited geographical scope of the response points to a sophisticated two-level communications strategy prepared by the White House. For those who get their news from television, the message conveyed by Rice was one of effective action against the Iranians supposedly causing harm to U.S. troops; for the Congress and the media, the message conveyed to reporters was much more cautious.
»The two-level communications strategy suggests, in turn, that the White House was acutely aware that a single message of menace toward Iran could have triggered a negative congressional response that would have defeated the purpose of the tough rhetorical line.»
Quoi qu’il en soit de cette analyse, le résultat final est sans aucun doute d’avoir introduit le débat sur l’Iran sur la scène politique washingtonienne, et d’avoir montré combien l’administration est confrontée à un problème grave avec la position du Congrès qui en résulte. Jusqu’alors, le Congrès n’avait pas pris position sur la question iranienne ; désormais, il l’a fait implicitement, ; de façon hostile à des projets d’attaque, et il montre de cette façon que Bush n’a pas les mains libres.
«Ironically, therefore, the net effect of the new tough line toward Iran may actually have been to force the administration to admit, if only tacitly, that it is not free under present circumstances even to threaten to go to war against Iran.»
Mis en ligne le 16 janvier 2007 à 08H40
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