Une phrase sibylline

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L’Afghanistan est l’objet de toutes les spéculations, plus concernant les délibérations méfiantes et les incertitudes agressives entre alliés qu'à propos de la situation sur le terrain. Parmi ces délibérations et ces incertitudes, il y a la position de la France, avec les pressions constantes des USA et de l’OTAN pour un engagement français plus important. C’est à ce propos que Paul Craig Roberts publie, le 12 février sur Antiwar.com, un texte qui semble concerner le sujet, – si l’on en juge au titre : «Bush Calls on France for Help».

En fait, le texte concerne très peu le problème spécifique de la France. Il expose en détails le problème que rencontrent les USA et l’OTAN en Afghanistan et le besoin qu’ont ces deux parties de troupes supplémentaires. A un moment est effectivement évoquée la France, parce que la France est, avec l’Allemagne éventuellement, le seul pays qui pourrait fournir un contingent supplémentaire important. Voici le passage, où l’on note un membre de phrase extrêmement sibyllin (souligné par nous en gras).

«With all available U.S. troops tied down in Iraq, the U.S. is using NATO soldiers as mercenaries to try to counter a resurgent Taliban. Europeans are tiring of their role as an European proxy for America's legions, and the NATO commander speaks of a NATO defeat in Afghanistan.

»NATO was an alliance created to resist a Soviet invasion of Europe. The U.S. has kept an unnecessary NATO alive for 18 years as a source of troops for its foreign adventures. Europeans dislike being mercenaries for an American empire, especially one that slaughters civilians.

»Desperate for troops, U.S. Defense Secretary Robert Gates is trying to scare Europeans with the threat of “international terrorism,” but Europeans know that the best way to bring terrorism to Europe is to send troops to fight Muslims for the Americans. Whether Gates will get the German and French soldiers that he so desperately needs depends on whether the U.S. can give the German and French leaders, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, enough billions of dollars to divide among their parties to embolden them to override public opinion and send their soldiers to die for U.S. and Israeli hegemony in the Middle East.

»Gates told Europe that NATO's survival is at stake: “We must not – we cannot – become a two-tiered alliance of those willing to fight and those who are not.” In a rare bit of honesty for an American government official, Gates admitted at the NATO conference in Munich last week that Europeans' anger at the U.S. over Iraq is the reason Europe won't send enough troops to fight the Taliban in Afghanistan, thus putting what Gates disingenuously called “the international mission in Afghanistan” at risk of failure.»

Que faire d’une telle phrase concernant Merkel et Sarkozy? Paul Craig Roberts, ancien secrétaire au trésor dans l’administration Reagan, est en général bien informé même s’il écrit parfois d’une façon emportée. On dira simplement, pour commentaire, que Washington montre bien de l’agitation concernant l’Afghanistan, et craint effectivement de graves prolongements si une aide conséquente n’est pas apportée, pour que de tels bruits circulent, voire que de tels projets s’élaborent.


Mis en ligne le 13 février 2008 à 08H26