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377Dans un peu plus d’une semaine, le Royaume-Uni aura un nouveau Premier ministre et la décennie Blair prendra fin. Gordon Brown héritera d’une situation très difficile, notamment avec l’engagement britannique en Irak et des relations avec les USA à la fois très alignées et très controversées. Il est évident que c’est sur ces dossiers de politique extérieure que le monde politique britannique, et aussi les Européens et les Américains, attendent Gordon Brown.
Certaines rumeurs annoncent une surprise, ou des “initiatives spectaculaires” pour l’arrivée de Brown. Il semble en effet que la chose serait utile, pour tenter de sortir l’équipe britannique du marasme et de l’impopularité où l’a plongée la politique blairiste sur l’Irak. C’est dans ce cadre général qu’il faut placer l’information publiée par le Guardian, dans les éditions d’aujourd’hui, sur des contacts entre le travailliste Brown et les libéraux pour la possibilité d’un gouvernement remanié “de coalition”, ou à participation libérale, ou avec soutien libéral. L’information du Guardian est encombrée de divers semi-démentis (qui n’en sont pas vraiment), de commentaires incrédules ou prudents, mais aucun démenti formel. Si ce quotidien proche des travaillistes publie l’information, c’est qu’on peut lui accorder au moins un certain sens politique.
«Gordon Brown and Sir Menzies Campbell, the Liberal Democrat leader, have held private discussions in recent days about a plan for one or two senior Lib Dems to join Mr Brown's first cabinet, the Guardian has been told by a well-placed source.
»It is being emphasised that the discussions have not been about a coalition and may not have been conclusive.
»But it is known that Mr Brown is thinking of launching an all-party initiative on the future of the British constitution, and it may be that he would like a senior Liberal Democrat involved on a specific basis. He may also make a move on Iraq that could require the help of other parties.
»If Mr Brown was to go ahead with such an audacious plan the Lib Dem candidates might include Nick Clegg, the shadow home affairs spokesman, or Vince Cable, the shadow Treasury spokesman. Mr Brown is due to announce his cabinet next Wednesday after he takes over as prime minister from Tony Blair.
»Though the chancellor has spoken passionately about wanting an inclusive administration, any decision to include Liberal Democrats would provoke huge debate within both parties, as well as posing a dilemma for the Conservatives. Mr Brown would see the move as ushering in an era of bipartisan politics.»
Il faut noter que l’Irak (la possibilité d’une initiative de Brown sur l’Irak) est cité par l’article. Il faut observer également que le journal termine son article en notant : «But Mr Brown might be considering emulating the French president, Nicolas Sarkozy, who recently appointed socialist Bernard Kouchner his foreign minister.» De toutes ces façons, on retrouve un besoin de légitimation chez de nouveaux dirigeants politiques (ancien pour Brown mais nouvellement au poste de direction), dans une époque de très profonde désaffection du public face à des situations ou des politiques très impopulaires (l’Irak au Royaume-Uni). On découvre ainsi que le Royaume-Uni, cité en exemple à la France avant les élections françaises, prendrait à son tour exemple sur la France ; mais le Royaume-Uni est en réalité, de ce point de vue de la légitimité de ses élites, dans une crise aussi grave sinon plus grave que la crise française.
Mis en ligne le 20 juin 2007 à 05H55