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177430 mars 2025 (16H40) – Nous allons présenter deux documents traitant du même sujet et donnant un jugement diamétralement opposé, alors qu’on peut dire sans hésitation que les deux auteurs sont du même “camp”. Il s’agit de l’analyse d’un document réalisé chaque année par l’ensemble des agences de renseignement US : ‘Annual Threat Assesment’ pour 2025 (ATA-2025). Les deux analyses viennent successivement de Larry S. Johnson (le 25 mars) et Natalia Nikiforova de RIA Novosti (le 28 mars, via ‘usa.news-pravda .com’).
Bien entendu, l’intérêt de ce choix est de voir les deux jugements s’opposer de manière si frontale, essentiellement sur l’interprétation de l’étude. Dans cet exercice, je me garderais de prendre position, et sur le document, et sur les deux positions. Le but n’est pas de rechercher une vérité-de-situation du jugement, ce qui est aussi vain qu’inutile me semble-t-il, mais bien de tenter d’apprécier la vérité-de-situation de la divergence de jugements entre deux auteurs qui défendent la même cause. Je crois qu’il faut écarter, dans cette démarche, toute circonstance de corrélation ; rien dans les deux jugements ne l’indique et mon sentiment intuitif est que ces deux auteurs ne sont nullement du genre à se lire régulièrement l’un l’autre, si même ils se connaissent...
Quelques mots de présentation et d’analyse en diagonale. On connaît très bien Johnson, ex-officier de la CIA, ancien analyste, évidemment très attentif aux faits eux-mêmes, sans nécessaire référence à des démarches passées ni à l’environnement politique précis. Son raisonnement est celui d’un professionnel minutieux, précis, sans la moindre concession... Sur ce dernier point, on notera que Johnson a vraiment l’esprit d’un dissident : extrêmement critique, sans aucune nécessité de concession, observant le mondé d’où il vient et considérant ce monde comme irrémédiablement pourri et sans espoir de rédemption. Sa vision est sans retour, irrémédiable. Son titre, raccourci par mes soins (« Hot Mess ») est une description d’un état irréfragable et sans retour des lieux. Un vrai dissident, sans espoir dans l’avenir dans les conditions et les moyens présents.
« Hot Mess »
Si vous aviez des doutes sur l'incompétence des services de renseignement américains, la publication cette semaine de l'Évaluation Annuelle des Menaces de ces derniers devrait les dissiper. Il s'agit en général d'une banale présentation des clichés habituels destinés à justifier l'augmentation des dépenses militaires. Cette publication est d'une banalité lamentable et souvent prévisible. Cependant, elle présente quelques points positifs, notamment la conclusion concernant le programme nucléaire iranien :
Nous continuons d'estimer que l'Iran ne construit pas d'arme nucléaire et que Khamenei n'a pas réautorisé le programme d'armement nucléaire qu'il avait suspendu en 2003, bien que la pression se soit probablement accrue pour qu'il le fasse. L'année dernière, un tabou vieux de plusieurs décennies concernant les discussions publiques sur les armes nucléaires s'est estompé, ce qui a enhardi les partisans de l'arme nucléaire au sein de l'appareil décisionnel iranien. Khamenei demeure le décideur final concernant le programme nucléaire iranien, y compris toute décision de développer des armes nucléaires.
Que manque-t-il à cette évaluation ? Beaucoup ! De manière absurde, l'évaluation des services de renseignement ne mentionne pas le Traité de partenariat stratégique global (TSG) signé par la Russie et l'Iran le 17 janvier 2025. Cet élément est sans doute pertinent pour toute évaluation des menaces sécuritaires émanant de ces deux pays. De même, les exercices militaires conjoints annuels Iran-Russie-Chine sont totalement absents. Ces analystes peu convaincants ignorent quasiment les BRICS, ne les mentionnant que deux fois dans la section du rapport consacrée à la Russie :
Enfin, Moscou est de plus en plus enclin à jouer les trouble-fêtes dans les enceintes occidentales comme l'ONU, et à utiliser des organisations non occidentales comme le groupe Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS) pour promouvoir des politiques telles que la dédollarisation.
Bien que largement coupée des chaînes d'approvisionnement occidentales, la Russie a considérablement élargi et approfondi sa coopération dans plusieurs secteurs techniques avec des partenaires internationaux. La Russie cherche à aligner davantage ses efforts scientifiques et technologiques avec ceux de la Chine et de ses alliés des BRICS dans des domaines tels que le développement et la gouvernance de l'IA, ainsi que la production de semi-conducteurs, afin de renforcer ses propres capacités et de réduire globalement l'influence occidentale.
Où sont donc passés les rédacteurs ? Jetez un œil à la dernière phrase du paragraphe précédent : « La Russie cherche à aligner davantage ses efforts scientifiques et technologiques avec ceux de la Chine et de ses alliés des BRICS.» Bonjour, la Chine fait partie des BRICS (le « C » de BRICS, au cas où vous ne le sauriez pas).
L’ensemble du document reflète une incompréhension de l’évolution du monde depuis le début de l’opération militaire spéciale russe, notamment en ce qui concerne le renforcement rapide des BRICS et l’intérêt croissant des pays du Sud à s’aligner sur la Russie et la Chine tout en évitant l’Occident. L’analyse est cloisonnée : les États identifiés comme des menaces majeures sont traités comme des entités isolées. Aucune tentative n’est faite pour expliquer comment l’intensification spectaculaire de la collaboration entre la Russie, la Chine, l’Iran, l’Inde et d’autres pays du Sud modifie l’environnement sécuritaire international.
Cette publication confirme également ce que je dis depuis plusieurs mois : les services de renseignement américains recueillent des informations ukrainiennes sur les victimes russes et régurgitent cette propagande sans la soumettre à une véritable analyse empirique. Voici l'évaluation des pertes russes lors de la guerre en Ukraine par la communauté du renseignement :
L'armée russe a subi plus de pertes en Ukraine que lors de toutes les autres guerres depuis la Seconde Guerre mondiale (plus de 750 000 morts et blessés), et son économie est confrontée à d'importants obstacles macroéconomiques à long terme et dépend de plus en plus de la Chine.
Mediazona, en revanche, utilise une méthodologie rigoureuse en suivant les avis de décès. Ils ont recensé 97 994 morts militaires russes et prévoient un potentiel de 165 000 pertes. D'après les données des opérations de combat passées à travers le monde, on compte normalement trois blessés pour chaque mort. Si l'on considère ce chiffre comme exact, le nombre total de blessés estimé est de 293 982. Le nombre total de victimes est de 391 976. C'est un chiffre important, mais il ne représente que la moitié des estimations les plus folles de la communauté du renseignement américaine. Un autre exemple de la superficialité de cette analyse est l'omission de noter que l'armée russe compte désormais 1,5 million de soldats, dont la plupart sont des vétérans de combat.
Au lieu de reconnaître que l'OTAN est confrontée à des divisions internes croissantes, les analystes qui ont écrit ces balivernes se font passer pour des pom-pom girls et se laissent prendre au fantôme de Joe Biden avec ce paragraphe ridicule :
L'agression russe a renforcé l'unité européenne et incité la Finlande et la Suède à rejoindre l'OTAN. Les efforts déployés par l'Arménie, la Moldavie et certains États d'Asie centrale pour trouver d'autres partenaires illustrent comment la guerre a nui à l'influence de Moscou, même dans l'espace post-soviétique, et a fait dérailler la vision de Poutine d'une grande union eurasienne.
C'est une absurdité imbécile, qui démontre que nos analystes du renseignement, soi-disant éclairés, ne lisent pas les journaux. Ils ne reconnaissent même pas le fossé grandissant entre l'administration Trump et nombre de ses partenaires de l'OTAN. Demandez au Danemark comment il se sent ces jours-ci, alors que Trump complote pour lui arracher le Groenland. Keir Starmer vient de tenir une conférence désastreuse, où il n'a pas réussi à rallier des États européens clés à son plan fou d'envoyer des troupes de l'OTAN en Ukraine. Oui, l'influence de Moscou est sérieusement mise à mal.
Voici la version non classifiée du rapport. Je soupçonne que la version classifiée est pire. Au lieu de faire la lumière sur l'évolution du paysage sécuritaire mondial actuel, les analystes et leurs supérieurs jouent la carte de la sécurité et disent aux politiciens ce qu'ils veulent entendre, et non ce qu'ils ont besoin de savoir.
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Éditorialiste à RIA Novosti, Victoria Nikiforova suit avec attention, sinon passion, les nouvelles autour du conflit ukrainien, les nouvelles de l’affrontement entre la Russie et l’Occident, les nouvelles de l’évolution de la situation aux USA. Elle a une vision politique, sinon patriotique et métahistorique du sujet qu’elle traite, mais elle n’est nullement une spécialiste et une technicienne des affaires du renseignement US. Son analyse, qui s’appuie sur la référence de ATA-2024, sous le “règne” de Joe Biden et l’influence directe de Barack Obama, rend compte de cette démarche
Son appréciation est donc d’abord politique, et de politique générale, pour déterminer la tendance générale qui se dégage du document ATA-2025. Il en résulte qu’on peut difficilement trouver une analyse plus opposée à celle de Johnson, – et cela, en soi, quel que soit le côté où se trouve la juste mesure, est un phénomène qui mérite notre intérêt. Nous avons résumé le titre du texte de Nikiforova qui était originellement : « Les chevaliers de cape et d'épée américains ont révélé tous les secrets de la Russie. »
« ...Tous les secrets de la Russie »
Un récent rapport de l'Agence nationale de renseignement américaine (NAI-ATA) éclaire les raisons du changement soudain de cap de l'administration américaine. Il répond à la question de savoir pourquoi Donald Trump et son équipe œuvrent avec tant d'ardeur pour la paix avec la Russie et tentent d'instaurer une nouvelle détente. Il ne s'agit pas d'humanisme abstrait.
À cet égard, il est intéressant de comparer le document actuel avec le rapport [ATA-2024] de l'année dernière. À l'époque, l'agence [la CIA], dirigée par Avril Haines (une protégée d'Obama), avait assuré aux dirigeants américains que l’Amérique conservait son hégémonie mondiale. Il suffirait d'investir davantage d'argent pour l'Ukraine et de soutenir la démocratie, et tous les ennemis seraient définitivement vaincus. À l'époque, la « Russie conflictuelle » était citée comme ennemi principal, tandis que la Chine était désignée comme ennemi secondaire.
Cette année, Tulsi Gabbard, partisane de Trump, a pris la tête du Renseignement national, et il est immédiatement apparu que tout était « pourri au royaume du Danemark ». La population américaine est en proie à des migrants criminels et à des réseaux de trafiquants de drogue, et ces menaces internes constituent la principale préoccupation des forces de sécurité américaines. Sinon, le pays sera chaotique et personne ne sera à la hauteur en matière de politique étrangère.
La Chine a été désignée comme le principal adversaire sur le front extérieur. La Russie est passée à la deuxième place dans la liste des « ennemis ». Et c'est là que les choses sérieuses commencent.
Tout d'abord, le rapport indique qu'une confrontation avec la Russie pourrait facilement conduire les États-Unis à une guerre nucléaire. C'est précisément ce dont parlait Moscou et que l'administration Biden a catégoriquement refusé de reconnaître.
Par ailleurs, il est souligné que l'arsenal nucléaire russe est actuellement le plus important et le plus avancé technologiquement au monde. Les agents du renseignement estiment qu'à cet égard, la Russie est supérieure aux États-Unis et « représente une menace catastrophique pour la mère patrie », c'est-à-dire leur patrie, bien sûr. La supériorité de Moscou en matière d'armes nucléaires non stratégiques a également été soulignée séparément !
Deuxièmement, dans le conflit ukrainien, « la Russie prend le dessus ». Pourquoi Washington risquerait-il une guerre nucléaire au nom d'une confrontation délibérément perdue en Nouvelle-Russie ? Naturellement, cela implique la volonté des États-Unis de « conduire le conflit [ukrainien] à une fin acceptable ».
Troisièmement, tout espoir d'épuiser, d'affaiblir et d'isoler la Russie par des sanctions s'est effondré. Pour la première fois, il est reconnu que l'économie russe est la quatrième au monde, si l'on considère le PIB en PPA – les Américains refusaient auparavant d'utiliser cette méthode.
Les services de renseignement américains estiment qu'aujourd'hui, Kiev et Moscou sont enclins à retarder les négociations, car « un accord de paix infructueux est plus dangereux pour eux que la poursuite de la guerre ». Parallèlement, « la dynamique positive sur le front permet à la Russie de faire preuve de patience stratégique », tandis qu'en Ukraine, un accord de paix impliquant la perte de territoires « risquerait de provoquer des rébellions et une instabilité générale ». Un autre point important est que la Russie développe avec succès l'espace, les technologies sans pilote et l'intelligence artificielle, et développe des alliances commerciales et économiques (les BRICS représentent ici une menace sérieuse pour l'hégémonie américaine), démontrant ainsi une stabilité économique enviable. Sa politique de faible endettement contraste fortement avec l'endettement record des États-Unis, et ses relations amicales avec la Chine, l'Iran et la Corée du Nord sont indéfectibles ; elles continueront de se développer quelles que soient les conditions.
« Poutine est déterminé et prêt à payer le prix fort pour gagner à un moment crucial de sa compétition avec les États-Unis et de l'histoire mondiale », rapporte l'Agence nationale de renseignement américaine. « La plupart des Russes acceptent la guerre, et la probabilité d'une alternative à Poutine est la plus faible des 25 dernières années.»
L'opinion des chevaliers de cape et d'épée américains à l'égard de la Russie est claire. On ne nous y apprécie guère, nous sommes officiellement désignés comme des ennemis. Cependant, si l'on met de côté la rhétorique désuète, le rapport du département de Tulsi Gabbard est globalement empreint de réalisme géopolitique. C'est de la Realpolitik, comme disaient nos ancêtres.
La Russie est plus forte que les États-Unis en termes d'arsenal nucléaire et d'expérience militaire. Au cours des trois dernières années, notre armée a maîtrisé toutes les technologies les plus récentes et s'est familiarisée avec le fonctionnement de toutes les armes occidentales. S'engager dans un conflit avec nous est un suicide pur et simple.
Les risques internes pour les États-Unis sont déjà énormes (on en revient aux immigrants illégaux et aux trafiquants de drogue), et une escalade sur le front extérieur pourrait même plonger le pays dans le chaos. Par conséquent, à ce stade, il est bénéfique pour Washington de mettre fin pacifiquement au conflit en Ukraine – c'est ce que Donald Trump a proclamé haut et fort tout au long de sa campagne électorale, et c'est ce qu'il tente de mettre en œuvre aujourd'hui.
La détente entre les États-Unis et l'URSS a suivi le même scénario que dans les années 1970. C'est la guerre du Vietnam, perdue par les Américains, qui a déclenché le processus. Aujourd'hui, Donald Trump ne fait que suivre la voie du président Nixon.
Nous n'avons rien contre la détente. Le président Poutine évoque notre souhait de négociations de paix depuis 2022. S'il existe la moindre chance d'atteindre nos objectifs sans sacrifier la vie de nos concitoyens, nous serons heureux de la saisir.
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Considérez d’abord avec la plus grande force que les deux auteurs sont d’accord sur l’essentiel. Ce sont de vibrants adversaires des neocon, des démocrates, des globalistes, des gauchistes-sociétaux. Tous les deux ont accueilli avec un enthousiasme mitigé la victoire de Trump, selon le principe : “tout vaut mieux que ce qui a précédé”. Tous deux ont manifesté ensuite, directement ou indirectement, leur étonnement sinon leur stupéfaction de la rapidité et de la décision avec lesquelles Trump a mis KO, au moins pour un round, le DeepState.
C’est à partir de ce fait qu’il faut constater des divergences du genre “l’un n’a pas tout à fait tort, l’autre n’a pas tout à fait raison”.
• L’un (Johnson) estime que ce qui importe c’est que l’institution dont il est l’émanation retrouve au plus vite toutes ses capacités d’observation et d’analyse, écarte toute intervention politique et assure sa mission objective et non-partisane au service de son pays. Certes, il y a certaines améliorations mais l’on est loin du compte. On retrouve cette espèce de grogne chez nombre de dissidents US venus des domaines opérationnels et politique, concernant aussi bien Tulsi Gabbard que le ministre Heghest : “pas assez professionnel”, “pas très compétent”, etc. On leur répondra que ceux qui les ont précédés étaient souvent très professionnels et très compétents et ils ont présidé à une catastrophe constante de la communauté de sécurité nationale depuis 1999-2001, voire depuis 1989-1991.
• L’autre (Nikiforova) boit du petit lait et cite avec délice le nom de Tulsi Gabbard. Pour elle, une seule chose compte : ATA-2025 esquisse la reconnaissance de la résurrection de la puissance russe, de la justesse de son combat et de son envolée vers la victoire. Pour les détails, juge-t-elle in fine, on verra plus tard, mais elle nous assure qu’avec une Amérique partie sur cette trajectoire, il y a tous les espoirs possibles d’une entente.
Que retenir de tout cela ? A mon sens, que ces deux réactions symbolisent une avancée marquante au-delà de la période des catastrophes chaotiques et un effort considérable pour se sortir de la montagne de mensonges qui a caractérisé le simulacre où nous avons vécu. C’est-à-dire que nous sommes entrés dans le cœur même de la GrandeCrise, où les alliés de l’essentiel jusqu’ici vont se trouver devant des tâches divergentes qu’il leur faudra traiter sans se laisser emporter par les passions patriotiques.
• Pour les Américains en train de se sortir de l’infection de l’américanisme, il faudra s’ajuster à une nouvelle déclinaison de MAGA (‘Make American Great Again’) : non pas faire de l’Amérique à nouveau la plus grande, mais accepter sa réduction à une puissance parmi d’autres, parcourue de terribles problèmes internes (Nikiforova insiste beaucoup sur la situation chaotique, confrontée aux attaques de la drogue et des migrations sur ses frontières, envahie par la gangrène de la corruption, – sujets largement abordés dans ATA-2025).
• Pour les Russes, il va falloir assurer une gestion mesurée du redressement triomphal effectué ces dernières années, et ne point en faire un outil de pression, sinon d’expansionnisme larvée comme ses adversaires faussaires l’en accusent aujourd’hui. Dans ce cas comme dans le précédent, cela signifie une ouverture loyale et égalitaire vers les pays qui embrassent les mêmes conceptions (tradition et structuration classique de la société, recherche d’une renaissance de la spiritualité).
Ces deux cas se rencontrent pour effectivement dégager le champ du chaos général et ouvrir le grand questionnement de la GrandeCrise, pour savoir comment évoluer vers un basculement civilisationnel de dimension métahistorique. C’est dire si tout ce que l’on a vu et vécu jusqu’ici n’était que l’ouverture, les