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1061L’affaire, ou plutôt, désormais, la querelle et la polémique des bases US au Japon, ne cesse de s’envenimer. Comme à l’habitude, les USA sont les seuls et uniques responsables de cette aggravation, conduits par l’habituel aveuglement du Pentagone qui dicte la politique US à cet égard. On se reporte, pour ce commentaire, à un article du Guardian, du 22 décembre 2009.
«The US yesterday told Japan the planned relocation of a US marine airbase and thousands of troops based on the southern Japanese island of Okinawa was not up for negotiation in a further sign of growing tensions over the future of the US military footprint in east Asia. Reports said the US secretary of state, Hillary Clinton, told the Japanese ambassador to Washington, Ichiro Fujisaki, that Japan must honour a 2006 agreement to move the Futenma airbase – located in a crowded city on Okinawa – to the island's remote east coast. […]
»The Japanese defence minister, Toshimi Kitazawa, said Tokyo had set itself a May 2010 deadline to decide the base's future, but added that he hoped an agreement would be reached sooner. Japan's decision to postpone a decision has been met with an exasperated reaction by US military officials. Last week, General James Conway, the commandant of the US marine corps, said the delay was “unfortunate”, adding, “The Futenma replacement facility is absolutely vital to the defence that we provide for the entire region.” […]
«[Prime Minister Hatoyama] could choose to honour the original agreement, but the delay suggests he is more sympathetic to moving the base to another part of Japan. The social democratic party, a junior partner in Hatoyama's coalition government, supports moving the base out of Japan and has threatened to leave the coalition if the existing accord is implemented. Barack Obama's irritation was evident earlier this month when the US president snubbed an offer from Hatoyama to explain his thinking on Futenma's future on the sidelines of the climate change summit in Copenhagen.»
@PAYANT Les nouvelles piquées ci-dessus dans l’article découragent absolument de trouver quelque épithète accordé à la stupidité aveugle de la politique US dans cette affaire. Rarement, la puissance, ou l’illusion de puissance, aura autant correspondu, dans sa massivité, à la bêtise dont la politique qui en découle est toute entière marquée. Entendre un général du Corps des Marines, sans aucun doute du format standard des robots caractérisant ce type d’homme, aboyer que «The Futenma replacement facility is absolutely vital to the defence that we provide for the entire région» (notre souligné, pour le diagnostic du psychiatre) relève de la pathologie courante qui caractérise aujourd’hui la politique du Pentagone.
…Car il s’agit bien de “la politique du Pentagone”, même si c’est Clinton qui parle ici, et que c’est BHO qui, là, évite le Premier ministre japonais dans les couloirs de la conférence de Copenhague. Il semble avéré, et confirmé parallèlement, que c’est bien le Pentagone qui dicte la politique japonaise de Washington, et qui conditionne toute cette politique à une exécution en bonne et due forme de l’accord sur les bases tel qu’il a été élaboré en 2006 et confirmé début 2009, sous la pression du même Pentagone, envisageant la possibilité de l’arrivée de Hatoyama. La bêtise est évidemment en ceci que l’intransigeance du Pentagone, que le président Obama ne songe même pas à relever et à nuancer pour garder de bonnes relations avec ses généraux de préférence à de bonnes relations avec le Japon, conduit à une aggravation inéluctable de ces mêmes relations avec le Japon. Cette évolution a de bonnes chances de bientôt compromettre l’ensemble du tutorat des USA sur le Japon. Rarement a été aussi justement démontrée la stérilité de la politique de puissance d’une “hyperpuissance” qui se croyait être devenue un empire supérieur à celui de Rome, et qui s’abîme dans l’impuissance d’un pouvoir éclaté et tenu dans cet état par les multiples pressions des bureaucraties en place.
Par conséquent, et considérant les remarques selon lesquelles Hatoyama pencherait plutôt pour rester ferme dans son intention de rechercher un nouvel accord et une nouvelle localisation pour la fameuse base dont dépend la sécurité de l’avenir de la civilisation, selon le général Conway du Corps des Marines, il paraîtrait assez probable que nous nous acheminions vers une crise majeure entre le Japon et les USA pour le printemps 2010. Il s’agirait évidemment d’un signe de plus de la débâcle de plus en plus évidente où s’abîme la présidence Obama, avec un président incapable d’affirmer son pouvoir face à tous les groupes de pression et les contre-pouvoirs qui le pressent. Dans ce cas et si ce cas se confirme, avec les autres déjà actés comme l’Afghanistan ou le sauvetage de Wall Street, Obama n’est pas une “marionnette” dans les mains de l’un ou l’autre, ou un faux-nez habile pour représenter le système dans le mode multiculturaliste et postmoderniste, mais la catastrophe la plus épouvantable que pouvait craindre le système. Il tend à devenir l’expression de toutes les contradictions du système, de tous ses excès, de son impuissance générale par conséquent.
Mis en ligne le 25 décembre 2009 à 13H46