Variations autour d’un Plan B

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En avril 1973, deux journalistes belges réalisèrent une interview du général Goodpaster, occupant alors la fonction de SACEUR (Supreme Commander Europe, ou commandant en chef des forces de l’OTAN). Il était alors très fortement question du retrait de 100.000 soldats US d’Europe, sur la pression du Congrès (notamment l’action du sénateur Manfield). La question fut posée à Goodpaster de savoir ce qu’il ferait au cas où cette pression aboutirait. Goodpaster répondit off the record qu’il refusait d’envisager cette possibilité parce qu’elle lui paraissait vraiment très menaçante ; comme dernière ligne de défense, il refuserait de s’y préparer en refusant la possibilité d’une alternative. Autre façon de dire : il n’y a pas de Plan B. (Le projet du retrait fut abandonné à cause des remous intérieurs, particulièrement les derniers épisodes de l’affaire Watergate qui prirent un tour dramatique à partir de mai 1973 jusqu’à la démission de Nixon d’août 1974. Cette situation paralysa toutes les initiatives novatrices ou déstabilisantes en matière de politique extérieure.)

C’est sans doute à la lumière de cette anecdote qu’il faut considérer les spéculations concernant un Plan B, dans le Washington Post du 5 mars, et précisément la position du général Pace.

«During a White House meeting last week, a group of governors asked President Bush and Marine Gen. Peter Pace, chairman of the Joint Chiefs of Staff, about their backup plan for Iraq. What would the administration do if its new strategy didn't work?

»The conclusion they took away, the governors later said, was that there is no Plan B. “I'm a Marine,” Pace told them, “and Marines don't talk about failure. They talk about victory.”

»Pace had a simple way of summarizing the administration's position, Gov. Phil Bredesen (D-Tenn.) recalled. “Plan B was to make Plan A work.”»

Cela dit officiellement comme ouverture du texte, suit une cascade de propositions de Plan B, montrant qu’il s’agit là d’une spéculation majeure de la communauté US de sécurité nationale. Le plus original à cet égard est le secrétaire à la défense Gates, qui déroge à la règle non écrite pour les officiels de traiter les situations perçues comme extrêmement délicates. («“I would be irresponsible if I weren't thinking about what the alternatives might be,” Defense Secretary Robert M. Gates acknowledged last month to Congress, where many favor gradual or immediate withdrawal.»)


Mis en ligne le 7 mars 2007 à 23H34