Vexés? Non, peut-être un moment désenchantés...

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Vexés? Non, peut-être un moment désenchantés...


7 mai 2008 — Rappellons ce rappel à l’ordre d’un lecteur, le 24 avril, qui servira d’introduction bienvenue à notre “message”. (Ce texte est présenté temporairement en rubrique “Faits & Commentaires”, pour attirer l’attention et susciter d’autant plus, nous l’espérons, l’intérêt de nos lecteurs. Il sera reclassé dans notre rubrique Messagerie dans quelques jours, lorsque commencera notre deuxième campagne 2008.)

Notre lecteur, “Jeff”, nous écrivait ce 24 avril:

«Bientôt, quoi, trois mois de silence ? Après l'échec relatif de votre campagne de financement.

»Nous aurions apprécié un commentaire, une réflexion de votre part sur cet épisode. Mais c'est le silence, c'est dommage. Z'êtes vexé?»

Admonestation justifiée... Toutefois, nous contestons le dernier mot employé. Nous n’avons certes pas été “vexés” mais plutôt, comme l’indique notre titre, “peut-être un moment désenchantés”; peut-être, également, un moment de découragement, certainement pour ce qui concerne la formule des donations (pour l’activité du site elle-même, nos lecteurs sont témoins que cet instant de découragement n’a guère eu de conséquence); enfin, certainement une réelle incertitude à propos de cette formule. Nous n’avons pas voulu écrire un texte, aussitôt à la suite de cette campagne de donation décevante, sous le coup de ces émotions. Bref, nous n’avons rien écrit à propos de cette campagne ni tiré aucun bilan. Reste aujourd’hui l’incertitude.

(Quant à l’idée d’“échef relatif” selon Jeff, c’est l’évidence. Nous avions fixé notre ambition à €13.000. Nous avons obtenu €6.750. “Echec relatif” ou échec cuisant? Les chiffres sont cruels. Ils offraient un contraste également un peu décourageant par rapport à la campagne de donation de juillet-août 2007 où nous avions atteint et dépassé le but de €10.000 que nous nous étions fixé.)

Nous ne devons pas nous en tenir à cette première expérience décevante de janvier-février, qui commençait un cycle annuel complet. Nous devons conduire à son terme l’expérience plus générale du cycle annuel pour disposer d’une appréciation plus circonstanciée qui nous permettra de déterminer en meilleure connaissance de cause notre orientation. Nous allons donc lancer, dans quelques jours, une deuxième campagne de donation. Une troisième aura lieu à l’automne, comme nous l’avions déjà annoncé en ouverture de la première campagne pour 2008. Voici une citation de ce texte du 5 janvier 2008 pour rappeller nos objectifs, dont nous sommes bien loin pour l’instant:

«2008, grande année pour de “defensa.org”. Année de décision, surtout, au travers de vos réactions. Après quelques hésitations, nous avons préféré abandonner l’idée de lancer une dernière campagne de donation fin 2007. Nous préférons que la rupture soit plus nette, que 2008 soit vraiment une année complète d’expérimentation du système que nous vous proposons. Le 3 janvier 2008, nous lançons la première campagne d’appel à donation. Notre but sera d’atteindre €13.000, de façon à réunir les €40.000 (€39.000) en trois campagnes pour 2008. Comme nous vous l’avions dit, nous préférons ce chiffre aux €10.000 que nous recherchions jusqu’ici par campagne pour réduire le nombre de campagnes à trois. En principe, les deux autres campagnes auront lieu du début mai à la mi-juin et de la mi-septembre à la fin-octobre.»

Une évolution évidente

Nous n’avons pas grand’chose à ajouter dans l’argumentation, pour ce qui concerne notre organisation, nos buts, nos ambitions. Il est évident que si ces campagnes de donation ne donnaient pas le résultat attendu, ou dans tous les cas approchant, nous devrions explorer et appliquer une autre formule. De cela, nous vous avons également entretenu.

Pour le reste, qui est d’un autre point de vue l’essentiel, il nous semble que les événements et la façon dont dedefensa.org les suit renforcent notre argumentation générale de l’utilité de ce site (et, par conséquent, de la nécessité de son soutien par vous, lecteurs). Il apparaît que ce qui s’est passé depuis le début 2008 confirme chaque jour que nous sommes entré dans une période cruciale de notre temps historique, et de notre histoire tout court, dans une époque où la communication et l’information jouent incontestablement le premier rôle de la bataille gigantesque qui est en cours. La nécessité de sources alternatives d’information et de commentaire, en présence d’une “information officielle” et d’une “presse officielle” en totale déliquescence et engagées dans une entreprise étrange et monstrueuse de déni de la réalité, – cette nécessité ne cesse de s’affirmer, de se renforcer.

Nous ne sommes pas face à une censure puissante qui nous empêcherait d’agir, comme c’était le cas dans les régimes totalitaires classiques. Nous n’avons pas de “références” fixes, y compris cette référence que serait une information officielle complètement dirigée et qui constituerait un “ennemi” clair et évident. Nous avons développé à plusieurs reprises notre appréciation selon laquelle la relativité de la perception, entre les multiples sources d’information et de désinformation, au coeur de ce phénomène que nous nommons “virtualisme”, touche également les milieux officiels et les élites. Voyez encore notre F&C du 5 mai à propos de la perception de la situation américaniste:

«Précisons notre propos. L’aveuglement dont nous parlons n’est pas absolument celui de la méconnaissance par sottise ou du refus inconscient de la connaissance par réflexe pavlovien d’enfermement du jugement. Le cas existe évidemment car les caractères faibles et les psychologies pauvres abondent. A côté, il existe de-çi de-là, et de plus en plus, nous en avons l’écho assuré, des esprits placés dans les rouages des pouvoirs ou fort proches qui commencent à réaliser et à mesurer la monstruosité de la crise US qui se développe (et des autres crises également, parallèlement) et l’abîme où ce mouvement convulsif conduit cette puissance. Leurs constats sont crépusculaires et leur conclusion désespérée par l’absence de réponse à cette question: que faire?

»A côté de ces divers cas individuels existe une consigne générale non écrite, justifiée par un réflexe de refus du réel, qui est celle de l’emprisonnement volontaire du jugement..»

Et nous terminions ce texte en suggérant in fine ce qui constitue aujourd’hui “la censure”, ou “l’auto-censure” du système: une sorte d’automatisme de refus de la réalité par la conscience, nullement par intervention arbitraire mais pas faiblesse du caractère et du jugement: «Il reste que nous atteignons le coeur d’une époque d’affreux déséquilibre psychologique entre une “pensée officielle” qui s’interdit le mode de pensée eschatologique et une pensée tout court qui n’ose pas encore l’aborder franchement, et une psychologie qui en est imprégnée chaque jour un peu plus. C’est le dernier acte possible de censure, ou plutôt d’auto-censure de cette civilisation.»

Nous avons notre rôle à jouer, qui ne dépend ni de notre poids économique ni de notre position institutionnelle, ni de notre pouvoir politique. Dans cette curieuse époque où la liberté formelle est partout proclamée et où la liberté réelle est volontairement ignorée par les caractères faibles et le réflexe du conformisme qui composent une formule inédite et postmoderne de “servilité volontaire”, nous disposons d’instruments pour affirmer avec force et conduire sans faiblesse la recherche de “vérité de la réalité”.

Effectivement, nous pensons être de ceux-là qui conduisent cette recherche. Nous avons la faiblesse de croire que nos lecteurs comprennent et apprécient dedefensa.org de cette façon. Il n’est pas nécessaire de vous en dire plus pour vous présenter l’argument central pour le soutien de dedefensa.org.