Voici “the New McCarthysm”

Excellente enquête dans Guardian d’aujourd’hui sur ce qui nous est présenté comme “the new McCarthysm”. Objectif avéré et parfaitement identifié : l’université et le monde de l’éducation, bastion supposé de ce qui reste de pensée libérale (au sens américain et intellectuel du terme) aux USA. Processus connu, basé sur l’extraordinaire conformisme du comportement américain quand il devient américaniste.

Tout se déroule selon un schéma connu. “The new McCarthysm” a ses McCarthys postmodernes et au petit pied, dont l’un des plus actifs est David Horowitz, ancien trotskiste élevé dans une famille de militants marxistes, et qui a suivi le parcours de ses amis néo-conservateurs.

L’article est pourtant modérément pessimiste, estimant que le “New McCarthysm” n’a pas encore infecté toute l’université US. Mais le problème tel qu’il est présenté, qui est celui d’un affrontement entre des forces manipulant le terrorisme intellectuel et la dénonciation, et d’autres, représentant la liberté d’esprit et de parole, l’est peut-être de façon trop incomplète. Le véritable problème du maccarthysme, déjà rencontré lors du maccarthysme originel, est celui du comportement de ces libéraux progressistes américains et de leur évolution intellectuelle. Ce qui fut impressionnant dans la période maccarthyste fut moins les effets directs que l’influence indirecte par conformisme et par crainte exercée sur les esprits. Nombre de libéraux progressistes américains adoptèrent à cette époque un jugement et un comportement conformes aux exigences du maccarthysme.

Mis en ligne le 4 avril 2006 à 09H41