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5701• Hollywood fut une plate-forme favorite pour le lancement global et grand public de l’opérationnalisation du wokenisme. • Voilà que le wokenisme est bien parti pour avoir la peau de Hollywood. • Avec un texte de Tyler Durden.
Tyler Durden, la plume plus ou moins collective du puissant site alternatif ‘ZeroHedge.com’, – justement, prend rarement la plume. La formule du site est de republier les articles intéressants des multiples sources de la presse alternative. Quand il le fait, quand il prend la plume, c’est pour résumer un courant qu’il estime puissant et qui n’a pas été assez décrit.
C’est le cas de cet article qui décrit une situation catastrophique mais très peu présentée comme telle,– en général réduite à son aspect financier, – affectant un énorme centre de puissance culturelle et d’influence de l’américanisme. Nous voyons le sujet de cette analyse-pamphlet de la sorte, tandis que lui, Durden, préfère décrire l’action d’un centre de distraction et de création pour le public américain, qui a trahi ce public américain en l’ennuyant profondément et en prétendant le pervertir.
Les deux interprétations qui concernent bien entendu Hollywood (l’hollywoodisme pour nous) peuvent cohabiter, même si nous insistons bien entendu sur la nôtre, comme arrière-plan de l’analyse. Pour nous l’analyse nous paraît alors politiquement plus pertinente et de bien plus de poids, comme l’est effectivement cette force d’influence qu’est le hollywoodisme.
Par ailleurs, Durden décrit un phénomène fondamental, qui doit être pris comme essentiel pour les deux interprétations et même s’imposer comme un tournant dans les cahots erratiques de notre situation civilisationnelle essentiellement définie comme un chaos, – ce serait alors “les cahots du chaos”. Il s’agit d’une occurrence, la première fois où un centre de puissance et d’influence si considérable et si “engagé” qu’est Hollywood, qui fut absolument et très fortement contaminé par le wokenisme plutôt que par le Covid, – ce wokenisme que nous identifions comme un avatar évidemment monstrueux du déconstructuralisme ; – ce centre de puissance et d’influence serait en train de succomber à cette contamination.
Le wokenisme est apparu d’une façon structurelle et puissante dans les années 2015-2020. Il a surpris la plupart des commentateurs, – dont nous-mêmes, à propos, – par sa rapidité extraordinaire et la sorte d’inéluctabilité de son installation malgré la stupéfiante “bêtise métahistorique” qui le caractérise. Aucune résistance sérieuse ne lui a été opposée, il s’est même très aisément coulé dans les normes du Système. Le public, qu’on aurait pu juger rétif à cette étrange “nouveauté”, n’a pas vraiment opposé de résistance.
La façon dont divers centres de puissance et d’influence, – l’université, les bureaucraties notamment transnationales, la publicité et les grandes entreprises qui leur sont liées, – ont suivi en chantant est extraordinaire également. Il y avait un air d’inéluctabilité, on le répète, dans cette dynamique ; et celle-ci par ailleurs et violemment refusée, repoussée et condamnée par le bloc anti-occidental, Russie en tête. On pouvait croire à la naissance d’un hyper-néocapitalisme habillé d’une moraline chatoyante et sociétale ; disons que c’est un peu le cas mais la victoire triomphale n’est nullement assiurée.
Et puis voici le cas de Hollywood, à la fois soutien favori sinon créateur de l’extension du wokenisme dans sa version “tous-terrains” incluant tous les domaines et les proposant d’une façon opérationnelle grâce au simulacre du cinéma et au narcissisme névrotique de sa population ; avec en plus deux pôles en pointe, celui de l’antiracisme au travers des quotas à l’écran résultant d’une vieille bataille hollywoodienne, et le féminisme avec le mouvement ‘MeToo’. (On notera que certains de ces aspects sont justifiés, mais nous ne sommes pas là, ni pour faire de la moraline ni pour rendre des décisions conformes à la justice morale, bref indifférents complètement à l’affectivisme.)
Il est vrai que l’hubris, l’arrogance et le snobisme ont toujours inspiré le gauchisme friqué qui a toujours plus ou moins régné à Hollywood, dans les cocktails et sur les divans. Par conséquent enfin, c’était bien là que le wokenisme pouvait assurer sa base populaire en-dehors des campus, par le biais du produit pelliculé qu’il fabrique à la tronçonneuse et par kilomètres. Et c’est là, au contraire, qu’il se trouve brutalement menacé de mort ! Simplement parce que le public n’en veut pas puisqu’il ne va pas voir les films-Woke et qu’Hollywood est en train de perdre sa chemise en centaine de $millions. C’est donc un autre événement extraordinaire, notamment par sa rapidité aussi stupéfiante que l’investissement initial en sens inverse par le wokenisme ; d’autant plus extraordinaire que Hollywood, qui parle en $milliards, a la fragilité des entreprises américanistes extrêmes : on y gagfne énormément d’argent mais on fait aussi d’énormes investissements : si les seconds ne sont pas au rendez-vous, le château de cartes s’écroule.
Durden vaticine un tout petit peu pour considérer ce que pourrait être l’avenir du cinéma sans Hollywood et aboutit à des hypothèses vagues mais évidentes, qui ont tout pour plaire aux libertariens et qui, surtout, ont la vertu de repousser le centralisme monstrueux de la pieuvre hollywoodienne et la façon dont elle crée un monde extérieur et complètement étranger au vrai monde, comme tous les simulacres en cours évidemment. Cela donne cette suggestion qui impliquerait que les USA seraient prêts à considérer le cinéma comme autre chose que l’“industrie du cinéma”... Suggestion d’autant plus bucolique et séduisante qu’elle s’effectue à partir d’une mort d’Hollywood qui serait actée et bouclée grâce à la formidable grève en cours, – rappel du temps passé où les syndicats existaient et jouaient un rôle important dans la vie du monde du travail.
« Les grèves sont considérées comme le dernier souffle d’une institution mourante, une institution qui mérite d’être incinérée et remplacée par un réseau décentralisé de véritables petits centres créateurs produisant du contenu avec substance et intelligence. »
... Mais oui ! Voilà donc la principale nouvelle que nous apporte cet essai de Durden sur la fin d’Hollywood, investi puis liquidé par le monstrueuse théorie déconstructionniste de la société, devenue déconstructionniste de Hollywood ! La gâterie wokeniste devenu virus mortel, et nous découvrons une situation complètement renversée. Ce que nous jugions irrésistible et irréductible, – la wokenisation de notre bloc de l’Occident-addictif, – se trouve brusquement, sinon brutalement démenti par certaines des règles essentielles du système de l’américanisme, – essentiellement la règle du profit. Le chaos règne donc là aussi où nous pensions que s’étaient installées éternellement certaines des règles les plus séduisantes et les plus autoritaires dans leur folie, de la modernité du monde de demain... Et ainsi Hollywood ne changea-t-il pas de genre.
Voici comment Durden enterre Hollywood, – et tout le monde s’en fout !
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Dans le passé, l’industrie cinématographique était peut-être la seule (en dehors de la politique) avec laquelle un échec lamentable se heurtait à l’empathie et aux largesses des consommateurs. Depuis la Grande Dépression, le public américain souhaite le succès d’Hollywood ; pour continuer à nous divertir avec des récits d'aventures et de drames. Car si Hollywood a survécu, les espoirs des gens envers la culture américaine ont également survécu.
Il fut un temps où les célébrités et les créateurs de films d’Hollywood étaient traités comme une sorte de royauté moderne, une représentation des sommets auxquels une personne moyenne pouvait aspirer et “réussir”. Le faste et le glamour étaient considérés comme le point culminant du rêve américain. Mais comme pour tous les fantasmes, l’histoire doit se terminer et la réalité doit revenir. Le cinéma a-t-il toujours été une farce ? Oui. Cependant, c'était une farce que le public considérait, même dans les pires moments, comme quelque chose de valeur ; quelque chose de plus que de la frivolité.
En l’espace de sept ans environ, Hollywood a perdu chaque pouce de capital social acquis au cours du siècle dernier. Cela demande un niveau épique d’ignorance et d’arrogance. Il faut des intentions malveillantes à un niveau criminel et une démonstration de stupidité sans précédent. La population était prête à supporter presque n'importe quel niveau de dégénérescence de ‘Tinseltown’ tant qu'elle pouvait faire des films convaincants, mais voilà qu’elle ne parvient plus à les faire.
Aujourd’hui, les conséquences de leur hubris se font sentir jusque dans les régions les plus communes, alors que l’entreprise s’effondre sur elle-même. Et cette fois, personne ne semble s’en soucier. En fait, beaucoup de gens se réjouissent d’une disparition inévitable.
Au cours des quatre dernières années seulement, les cinémas du pays ont vu leur fréquentation au box-office chuter de 50 %. Cela signifie que l’industrie a perdu la moitié de sa base de consommateurs entre 2019 et 2023. Les médias ont tenté de minimiser le krach comme un symptôme de la pandémie de Covid, mais le fait est que le déclin a commencé bien avant les confinements, les fermetures dans les États républicains se sont multipliés jusqu’au terme et si certains films (comme ‘Spider-Man : No Way Home’ et ‘Top Gun : Maverick’) ont connu un succès retentissant la plupart des autres films ont perdu des centaines de millions de dollars au milieu du battage médiatique Covid.
Un grand pourcentage de célébrités et d’entreprises hollywoodiennes ont soutenu et promu les confinements liés au Covid. Ils ont également rejoint les lynchages en ligne cherchant à faire honte et à détruire quiconque défiait les mesures imposées. Maintenant, ils font comme si rien de tout cela ne s'était jamais produit, mais le public n'a pas oublié.
Au cours des derniers mois, Hollywood a été confronté aux grèves des travailleurs de la WGA et de la SAG et il ne fait aucun doute qu'ils tenteront d'attribuer au conflit du travail la responsabilité de la baisse continue des bénéfices, tout comme ils ont blâmé le Covid. Plusieurs productions majeures en studio ont déjà été repoussées de deux ans, voire annulées, et la plupart des premières dates de sortie ont été décalées entre 2024 et 2025. Un certain nombre de productions télévisuelles ont été arrêtées et les émissions-débats de fin de soirée sont sur le point de disparaître. Mais on n’entend pas beaucoup de plaintes et de regrets à cet égard, du moins pas autant que lors des dernières grandes grèves de 2008.
Personne ne se soucie des scénaristes, personne ne se soucie des acteurs, et certainement personne ne se soucie des studios pour d’excellentes raisons. Bien que les scénaristes et les acteurs puissent susciter plus de sympathie que les producteurs et les PDG en raison des inquiétudes concernant l’IA (intelligence artificielle), la menace des scénarios formulés par l’IA est largement exagérée et les proxys d’acteurs célèbres générés par l’IA ne ramèneront de toute façon pas un public en nombre suffisant pour sauver l’industrie cinématographique. .
Les grèves sont considérées comme le dernier souffle d’une institution mourante, une institution qui mérite d’être incinérée et remplacée par un réseau décentralisé de véritables petits centres créateurs produisant du contenu avec substance et intelligence. Alors, la vraie raison de la mort d’Hollywood est autre et elle est bien simple, même si les médias ne veulent pas l’admettre. Elle tient dans cette formule “Go Woke, Go Broke’, – “Devenez Woke et plantez-vous”. Pour rappel, il suffit de jeter un coup d’œil à la pléthore d’échecs de films-Woke qu’Hollywood a produits rien qu’en 2022, recensés par cette vidéo…
La propagande Woke et l’idéologie DEI (Diversité, Équité et Inclusion) sont à l’origine de l’implosion du showbiz. Il existe une hostilité inhérente au sein de la culture Woke à l’encontre de l’héritage américain, des libertés constitutionnelles, du libre marché et de l’imagination et de la créativité légitimes. Cette hostilité et cette déconstruction n’échappent pas au consommateur moyen, il sait quand il est attaqué et il n'aime pas ça.
Au-delà des tentatives de l'industrie de “dénoncer les coups d'État” contre la population conservatrice et modérée, il y a la question fondamentale de la qualité du contenu. Si la priorité absolue d’une entreprise créatrice est d’implanter un message politique extrémiste plutôt que de raconter une bonne histoire, il sera pratiquement impossible de raconter une bonne histoire et l’industrie attirera les pires formes de zèle idéologique.
La survie d'Hollywood dépend désormais de sa capacité à accepter l'échec et à reconnaître ses erreurs, ce qui n'arrivera jamais.
Il n'est pas surprenant que les simples médias s'accrochent actuellement à un film comme ‘Barbie’ en tant qu'exemple de succès Woke ; ils sont désespérément à la recherche d'un contre-argument au mantra “Go Woke, Go Broke”. Mais les exceptions à la règle ne changent pas la règle. Pour chaque ‘Barbie’, il y a une douzaine de catastrophiques ‘Little Mermaid’ ou ‘Woman King’. De plus, ‘Barbie’ n'a jamais été commercialisé comme un film Woke (sauf en Australie). En fait, il a été présenté comme une comédie romantique normale aux États-Unis, ce que le public féminin réclame à cor et à cri (combien de comédies romantiques décentes Hollywood a-t-il produites au cours des cinq dernières années ? Pourquoi y en a-t-il eu si peu ? Est-ce parce que l'extrême gauche déteste les histoires d'amour entre hétérosexuels ?)
Ils ont dû cacher le cancer féministe afin de faire venir des culs bouseux dans les salles de cinéma. Ce n'est pas vraiment un exemple brillant de réussite pour les femmes. ‘Barbie’/‘Oppenheimer’ étaient probablement les dernier hourras pour Hollywood, alors que les grèves se poursuivent sans relâche et que les productions sont poussées encore plus loin dans l'oubli. Toutes les parties impliquées dans ces grèves sont responsables de la diminution de leur part du gâteau du divertissement. Les scénaristes sont des ordures, les acteurs sont des ordures, les sociétés de production sont des ordures. Il semblerait que les consommateurs aient décidé qu'il était temps de mettre les déchets là où ils doivent être : à la poubelle.
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